Société | Val-de-Marne | 15/03/2018
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Hausse de la CSG, le coup de gueule d’un enseignant retraité

Hausse de la CSG, le coup de gueule d’un enseignant retraité © bilderstoeckchen

Retraité de l’Education nationale mais toujours délégué Snes, désormais pour défendre les retraités, Gilbert Dumortier fera partie des manifestants seniors qui battront ce pavé jeudi 15 mars boulevard du Montparnasse. L’ancien prof a aussi écrit une lettre ouverte à Emmanuel Macron pour lui détailler sa situation.

Aujourd’hui âgé de 74 ans, l’enseignant a pris sa retraite à 61 ans et touche une pension de 2214 € nette par mois, au premier janvier 2018.  “Je veux vous dire ma colère en découvrant la pension que j’ai perçue début 2018. Non seulement ma pension est bloquée depuis maintenant plus de 4 ans, mais s’ajoute à cela l’augmentation de 1,7 % de la Contribution sociale généralisée (CSG). Dans le même temps les régimes complémentaires sont bloqués et un nombre croissant de médicaments dits de conforts ne sont plus remboursés et le montant de ma mutuelle augmente et passe à 4,39% soit 112,67€ par mois“, dénonce le retraité. “Personnellement cette année c’est une augmentation de 596€ de charge fiscale (CSG) qui s’ajoute à l’IRPP que je paye à hauteur de 2300€ c’est tout simplement une augmentation de 26 % que vous m’infligez !“, calcule Gilbert Dumortier.

“Vous tentez d’opposer les jeunes, les salariés, les chômeurs aux retraités en les traitant de nantis. Et, pourtant les « efforts », comme vous dites, les retraité.e.s ne cessent de les faire : Ils ont subi les 0,3% de la CASA, la suppression de la 1/2 part fiscale pour les personnes vivant seules ayant élevé au moins un enfant, la fiscalisation des majorations familiales, et, cerise sur le gâteau, la baisse annoncée de 5 € des APL, les augmentations de prix au 1er janvier, des complémentaires santé, du gaz (+ 6,9 %), du forfait hospitalier qui passe à 20 €, des taxes sur le carburant… pendant que les personnes vraiment riches bénéficient de la baisse de l’ISF, de l’impôt sur les sociétés à 28 %, de l’impôt sur les revenus du capital”, poursuit l’ancien prof, qui confie par exemple que les injections pour son arthrose du genou ne sont désormais plus remboursées. “C’est dommage car cela coûte une centaine d’euros mais soulage bien. Cela me permet de continuer à faire du sport”, défend-il.

“Et pourtant notre rôle dans cette société qui se dégrade ne cesse d’augmenter : notre travail bénévole dans la vie associative : aide aux plus démunis que le système crée, dans l’accompagnement scolaire du fait du déficit de l’éducation nationale ! Contrairement aux entreprises et aux particuliers qui pratiquent l’optimisation fiscale voire échappent à l’impôt grâce aux paradis fiscaux ou aux législations françaises qui négligent leur taxation, je m’acquitte de ma part d’impôt ! ” écrit encore le retraité qui est bénévole dans une association d’aide aux plus démunis. “Je constate qu’il y a de plus en plus de retraités qui viennent nous voir”, note-t-il.

Sur le site du Snes, il a mis en ligne un fichier Excel pour permettre aux retraités de calculer leur manque à gagner. “Dès que l’on est un coupe au Smic on perd de l’argent!”

Ce jeudi 15 mars, les retraités en colère se sont donnés rendez-vous à 14h30 sur la place du 18 juin 1940 à Paris Montparnasse, à l’appel des 9 organisations de retraités (CGT, FO, CFTC, CGC, FSU, Solidaires, FGR-FP, LSR, Ensemble&Solidaires), soutenus également par des organisations comme la CNL (Confédération nationale des logements). Et le collectif des retraités du Val-de-Marne entend bien être au rendez-vous.  “Au 1er janvier, la CSG appliquée aux retraités-ées a augmenté de 1,7%.  Cette augmentation pénalise fortement de très nombreux-euses retraités-ées modestes, voire pauvres, car elle s’applique sur la base d’un revenu fiscal de référence extrêmement bas. Cette augmentation de 25% du taux de CSG provoque une diminution nette des pensions de plus de 1,8%, soit plusieurs centaines d’euros par an !”, motive le collectif. “Cette baisse inacceptable s’ajoute à une liste de mesures frappant le pouvoir d’achat des retraités-ées : suppression de la 1/2 part fiscale pour les personnes seules, notamment les veuves, veufs et divorcés-ées, Contribution Additionnelle Solidarité Autonomie (CASA) de 0,3%, fiscalisation de la majoration familiale pour avoir élevé 3 enfants et plus et bocage des pensions depuis 4 ans. Tout cela dans un contexte où les dépenses contraintes (tarifs publics, forfait hospitalier, carburants, complémentaires santé…) explosent , et où les pensions seront toujours gelées en 2018 et les retraites complémentaires bloquées pour très longtemps !!!”, liste le collectif.

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