Une trentaine d’agents des hôpitaux de Saint-Maurice ont accompagné ce jeudi après-midi une délégation du personnel qui était reçue au siège départemental de l’ARS (Agence régionale de santé) pour protester contre le plan de réduction des dépenses de l’hôpital.
Cet entretien à l’ARS avait été obtenu après des mobilisations du personnel les 22 juin et 3 juillet dernier au sein de l’établissement. “Il y a dix ans, nous étions des équipes constituées de dix soignants (infirmiers et aides soignants), aujourd’hui, nous ne sommes plus que deux ou trois, au mépris des effectifs minimums sécuritaires. A l’époque, il était possible d’organiser des sorties, c’était très utile pour travailler sur la resocialisation des patients. Le plus aberrant c’est que nous sommes moins nombreux mais que nous devons nous occuper de davantage de patients. C’est impossible”, déplore une aide soignante aux hôpitaux de Saint-Maurice.
“Depuis le 1er juillet, nous avons constaté une sacré différence à la suite d’une restructuration des services. Auparavant, nous regroupions les enfants par difficultés médicales, ce qui permettait d’avoir des équipes de soignants spécialisées. Maintenant, ils ont été regroupés en fonction de leur régime d’hospitalisation. Ils se retrouvent alors avec des infirmiers ou des aides soignants qui n’ont pas été formés pour s’occuper spécifiquement de telle condition médicale. Nous sommes contraints d’être dans la maltraitance institutionnelle”, explique à son tour un orthophoniste.
“Ça pète de partout !”
“C’est partout pareil, que ce soit à Ivry, au Kremlin-Bicêtre, à Créteil ou à Saint-Maurice. Ça pète de partout ! Les annonces du gouvernement sur le futur plan santé ne sont pas à la hauteur. Ils ont parlé d’une enveloppe de 400 millions d’euros. C’est la dette d’un seul hôpital ! C’est insuffisant quand il a été calculé par la Cgt qu’il y avait besoin de créer 100 000 emplois dans le secteur de la santé publique pour pallier aux besoins de la population. Ce n’est pas un système qui s’essouffle, mais des hommes et femmes.. Il faut continuer à se battre pour obtenir des moyens humains et des investissements”, encourage Fabien Cohen, porte-parole du Collectif de sauvegarde du GHU Henri Mondor venu soutenir la mobilisation.
Annulation du plan de retour à l’équilibre, maintien des postes, des lits et des services, rétablissement des budgets, voilà les revendications qui ont été portées par la délégation d’élus du personnel. “Le responsable avec qui nous nous sommes entretenus s’est dit sensible à nos difficultés, à la souffrance au travail et à la dégradation des soins, mais nous a dit qu’il fallait continuer les efforts”, rapporte David François le secrétaire de l’union CGT des hôpitaux de Saint-Maurice, en sortant de l’entretien.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.