Emploi | | 02/05/2018
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Ile-de-France: toujours plus d’emplois dans l’Ouest parisien

Ile-de-France: toujours plus d’emplois dans l’Ouest parisien © WCC Aconcagua talk

Que l’on aborde les chiffres en découpant la région en départements ou en territoires n’y change rien. L’emploi et les entreprises restent à l’Ouest de la métropole et les projets de recrutement 2018 ne laissent présager aucun retournement de tendance.

Deux études de la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) d’Île-de-France récemment parues, l’une sur la base d’un comparatif entre les 8 départements, l’autre sur celle de 24 bassins d’emplois constitués des territoires de la Métropole du Grand Paris et des intercommunalités de grande couronne, donnent à comprendre la géographie et les disparités de l’emploi en Ile-de-France, confirmant le déséquilibre persistant de l’emploi en faveur de l’Ouest parisien. Une troisième étude, l’enquête sur les besoins en main-d’oeuvre 2018 réalisée par Pôle Emploi, confirme la tendance pour l’année en cours.

Paris et les Hauts de Seine concentrent près de la moitié des emplois de la région…

Au total, l’Ile-de-France représente 6,2 millions d’emplois sur les 27 millions de la France métropolitaine (chiffres 2016). Au sein de la région, Paris et les Hauts-de-Seine représentent à eux-seuls près de la moitié des emplois avec respectivement 31,6% et 17,39% des emplois.

Des écarts dès la très proche couronne

Entre 2008 et 2013, le territoire T3 Grand Paris Seine Ouest (GPSO) a même progressé de 8,6 % en nombre d’emplois. En très proche couronne, le T4 Paris Ouest La Défense a certes baissé de 0,2% mais garde le taux record d’emplois par rapport à la population, à savoir 470 303 sur 561 271 (chiffres 2013). A l’Est, le T10 Paris Est Marne et Bois baisse aussi de 0,6% dans la même période alors qu’il ne compte que 160 779 emplois pour une population de 502 700 personnes.

Une tendance à l’augmentation d’emplois en Seine-Saint-Denis

Sur plusieurs années certes, la tendance est toutefois au rééquilibrage concernant la Seine-Saint-Denis, dont le taux de croissance du nombre d’emplois est la plus forte depuis 2010, au-dessus des Hauts-de-Seine, mais il ne s’agit que d’une tendance et pas du stock. En dehors du 93, tous les autres départements restent en-deçà des Hauts-de-Seine en termes de taux de croissance du nombre d’emploi.

En 2018, Paris et les Hauts-de-Seine concentrent toujours plus de la moitié des projets de recrutement de la région

En stock, les disparités ne semblent pas prêtes à s’inverser. Selon l’enquête sur les besoins en main-d’oeuvre 2018 réalisée par Pôle Emploi, 418 231 projets de recrutement sont prévus en Ile-de-France cette année sur un total de 2,3 millions en France. Et sur ces 418 231 projets, 52,60% se trouvent à Paris ou dans les Hauts-de-Seine tandis que les 6 départements restants se partagent les 48% restants.

Les cadres se concentrent dans les Hauts-de-Seine

Concernant la typologie des emplois, les disparités sont également criantes entre Paris et le reste de la France d’une part, avec 29,5% des actifs de la région parisienne qui sont des cadres et professions intellectuelles contre 17,5% à l’échelle du pays. A contrario, l’IDF ne compte que 13,3% d’ouvriers contre 20,7% en moyenne en France. Les professions agricoles, qui ne représentent plus que 1,7% des actifs au plan national, tombent à 0,1% en région parisienne. Au sein même de la région, les disparités sont aussi marquées, entre les Hauts-de-Seine et Paris qui comptent respectivement 42,2% et 34,7% de cadres contre 15,8% en Seine-et-Marne et 17,8% en Val d’Oise. Les Hauts-de-Seine, qui ne représentent que 2,79% des actifs en France métropolitaine, concentrent 8,67% des cadres et professions intellectuelles du pays. La proportion de femmes actives cadres ou de profession intellectuelle, reste, elle, plafonnée, à 42,3% en IDF et 40,3% en France.

Les Hauts-de-Seine se distinguent également par une surreprésentation des emplois en recherche, prestations intellectuelles et gestion tandis que le Val d’Oise se distingue par la fonction logistique. Le Val-de-Marne arrive en tête sur la fonction santé et action sociale.

Les grandes entreprises aussi se concentrent dans les Hauts de Seine

Si la capitale concentre à elle seule 40% des entreprises de la région, tout effectif confondu, ce-sont les Hauts-de-Seine qui arrivent en tête des entreprises de plus de 1000 personnes, avec 252 entreprises concernées. En proche couronne, le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis qui comptent à peu près la même population et des superficies proches, ne comptent respectivement que 39 et 70 entreprises de plus de 1000 personnes. A noter toutefois que l’entreprise qui compte le plus gros établissement de la Défense, la Société générale, a commencé à opérer un rééquilibrage vers l’Est parisien grâce à son nouveau bâtiment construit au pied du RER A de Val-de-Fontenay en Val-de-Marne. Plusieurs milliers de collaborateurs ont déjà migré et de nouveaux transferts sont déjà à l’ordre du jour. Mais les différences restent criantes entre le territoire T4 (La Défense), celui de La Défense, dont les 10 principaux établissements employeurs du secteur marchand ont entre 2000 et 15 000 employés, et le T11 (Créteil, Haut Val-de-Marne et plateau briard) dont les dix principaux établissements privés vont de 250 à 1500 employés.

Les disparités de Paris intra-muros passent au travers des études

Angle mort des deux études, la diversité des situations au sein de la ville de Paris. Ce bloc de 2,2 millions d’habitants reste considéré comme une unité à part entière alors que la moyenne des autres bassins d’emplois étudiés est de 420 000 habitants. La réalité est pourtant contrastée entre le 18e et le 8e arrondissement.

19% des actifs au chômage en Seine-Saint-Denis contre 10% dans les Yvelines

Si globalement, le taux de chômeurs par rapport au nombre d’actifs est de 13% en France comme en Ile-de-France, des disparités se font sentir au sein des départements franciliens, avec un taux de chômage de 19% en Seine-Saint-Denis contre seulement 10% dans les Yvelines et 11% en Seine-et-Marne, en Essonne et dans les Hauts-de-Seine. Le Val-de-Marne, comme le Val d’Oise est dans la moyenne régionale et nationale. Paris est à 12%. En regardant la situation, non plus via les 8 départements mais à la loupe des 24 bassins d’emploi qui reprennent notamment les contours des territoires de la Métropole du Grand Paris, le constat se confirme. Les deux bassins qui connaissent un taux de chômage supérieur à 19 % sont le T6 Plaine Commune et le T8 Est Ensemble alors que quatre bassins sont bien en-deçà : le T3 Grand Paris Seine Ouest (GPSO), Versailles-Saclay, le Sud 91 et le Sud-Ouest Francilien, tous en deçà des 10%.

Le chômage des jeunes se concentre à l’Est de la région parisienne

Pour aller plus loin

Télécharger l’étude Chiffres clés 2018 Population et emploi en Ile-de-France réalisée par la Direccte

Télécharger la synthèse thématique de la Direccte sur les bassins d’emploi franciliens

Accéder aux détails de l’enquête sur les besoins de main d’oeuvre BMO 2018 réalisée par Pôle Emploi

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