Commerce | | 16/05/2018
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Depuis Ivry-sur-Seine, Hoa Nam démocratise les mets asiatiques haut de gamme

Depuis Ivry-sur-Seine, Hoa Nam démocratise les mets asiatiques haut de gamme © Fb

Nems, pâtés de porc, brioches, raviolis, bouchées, saucisses, en quelques décennies, Hoa Nam est devenu un ambassadeur de la culture gastronomique asiatique. Privilégiant la qualité des matières premières et optant pour des produits français, le traiteur grossiste basé à Ivry-sur-Seine cherche à faire découvrir ses spécialités culinaires à un large public pour dépasser le seul marché de la communauté asiatique.

Rien ne prédestinait les frères Chieu à lancer Hoa Nam. Avec leurs familles, ils ont quitté l’Asie du Sud Est, alors en proie à de violents conflits armés, dans les années 1970. Réfugiés en France, ils ont vécu dans un premier temps à Changé, dans la Sarthe et effectué des petits métiers comme manutentionnaire dans un supermarché Carrefour, avant de mettre cap sur la région parisienne. C’est en 1981, constatant le manque d’offre alimentaire appréciée par l’importante communauté asiatique, qu’ils ont lancé leur société, commercialisant leurs produits chez les principaux distributeurs de la communauté : Tang Frères et Paris Store. Pendant une vingtaine d’années, le commerce s’est plutôt bien porté, jusqu’aux années 2000, et l’émergence de redoutables concurrents parvenant à tirer les prix toujours plus bas.

Les rênes de l’entreprise très en difficulté sont alors confiés à partir de 2010 à l’enfant de l’un des fondateurs, Philippe Chieu, qui pendant cinq ans, a pu se faire la main en évoluant dans le domaine de la finance. “Il fallait remettre un peu d’ordre, tout allait bien au niveau de la production, en revanche, nous n’étions pas du tout au point sur des aspects juridiques, administratifs, et le climat social au sein de l’entreprise était tendu. A présent, la situation s’est considérablement améliorée et nous pouvons envisager plus sereinement notre avenir”, explique le président.

Une tonne de viande de porc travaillée par jour

Hoa Nam s’impose des règles strictes sur le choix de ses ingrédients et sur le suivi de son processus de fabrication. “Nous travaillons avec deux ou trois fournisseurs pour les deux éléments principaux entrant dans la composition de nos plats, comme la viande de porc auprès de producteurs à Chartres. Nous en travaillons chaque jour près d’une tonne. Les crevettes, elles, viennent du Surinam ou de Madagascar, pour 500 kg chaque jour. Ce mode de fonctionnement nous permet de nous assurer de la traçabilité complète des produits”. L’entreprise s’est attachée les services d’un cabinet de conseil spécialisé dans la sécurité alimentaire, Qual’hygiène, basé sur le Min de Rungis, pour réaliser des points de contrôle hebdomadaire. Une fois par an, le site de production est inspecté par les services vétérinaires.

Une soixantaine d’employés s’activent sur ce site d’Ivry, une dizaine se trouvent dans un autre local plus petit à Paris. Ils travaillent les ingrédients crus en amont (préparation des garnitures et des pièces de viande), puis une autre équipe s’occupe des produits après la phase de cuisson (vapeur ou friture), jusqu’à la phase de conditionnement. “Nous avons toujours été innovants sur les emballages parce que les nouveaux clients ne peuvent juger au goût. Hoa Nam a été le premier traiteur à faire figurer la photo des plats sur l’emballage, aujourd’hui, tout le monde le fait. Nous avons dernièrement sorti des boîtes micro-ondables de raviolis aux crevettes ou de riz cantonais pour les personnes actives qui n’ont pas le temps de cuisiner”, décrit Philippe Chieu, sollicité par les hypermarchés pour mettre ses produits frais et surgelés dans leurs rayons. “Mais la grande distribution est un monde de requins, il faut y faire très attention parce que l’on peut vite se retrouver en difficulté. Nous faisons appel à une entreprise tierce pour traiter avec eux”, confie le patron. Après une phase de test à l’occasion de nouvel an chinois, certains magasins Leclerc et Carrefour de la région Île-de-France ont aménagé dans leurs rayons cuisine du monde un espace dédié aux produits Hoa Nam.

Des projets d’agrandissements

Au-delà du marché français, Philippe Chieu passe par une centrale d’achat néerlandaise qui lui permet de distribuer ses 80 produits différents dans l’ensemble de l’Europe. Pour accompagner la croissance de sa société, il souhaite réaménager le site historique d’Ivry en gagnant de la hauteur et prévoit l’ouverture d’un nouveau site de production à Vitry-sur-Seine avec une création de 30 emplois, dans le local de l’ancienne chocolaterie de l’avenue Allende.

En visite chez Hoa Nam, le président de la chambre de Commerce et d’Industrie du Val-de-Marne, Gérard Delmas, a félicité cette réussite. “Nous travaillons depuis une vingtaine d’années avec la filière agroalimentaire parce que notre territoire dispose d’un énorme potentiel avec le marché de Rungis et la future cité de la Gastronomie. Il va falloir faire en sorte que les jeunes chefs qui iront travailler dans les grands restaurants découvrent ces produits de qualité. Il nous paraît déterminant d’accompagner les entreprises comme Hoa Nam qui souhaitent se développer en zone dense, au cœur des villes, de façon à ce que l’emploi et les logements soient le plus proche possible, et éviter ainsi, les longs déplacements en transports”. 

En images

Philippe Chieu a fait visiter le site de production d’Ivry au président de la CCI du Val-de-Marne, Gérard Delmas.
© Fb
Les nems, ou pâtés impériaux, sont fabriqués en semi-automatique. Des ouvriers ferment à la main les feuilles de riz sur la garniture.
Parmi les produits proposés par Hoa Nam, certains sont font appel à des techniques de préparation particulières qu ne nécessitent pas de cuisson.

Cet article s’inscrit dans le cadre de la rubrique Histoires d’entreprises et d’entrepreneurs, rédigée – en toute indépendance – grâce au soutien de la CCI du Val-de-Marne, pour donner à voir la géographie entrepreneuriale du département. Voir tous les articles publiés dans cette rubrique. 

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