Construit à l’aube des années 1960, le quartier Gagarine-Truillot d’Ivry-sur-Seine manque de connexion au centre-ville bien que situé à côté, entouré de coupures urbaines. Un projet de métamorphose, soumis à enquête publique du 22 octobre au 22 novembre, le repense complètement et c’est le moment de donner son avis. Le point en dix questions et en images.
C’est l’un des grands projets de reconversion urbaine d’Ivry-sur-Seine aux côtés de l’immense Ivry Confluences. Objectif : composer un nouveau quartier citadin mixant logements, bureaux, commerces et agriculture urbaine, connecté au reste de la ville. Détail en dix questions.
1°Où se trouve le site ?
Immédiatement au sud du centre-ville et de la mairie, entre les rues Saint Just, Raspail, Truillot et les voies ferrées. L’ensemble de la zac, créée en 2016, s’étale sur 12,6 hectares. Le site comprend notamment les cités Gagarine, Truillot, la copropriété Ivry Raspail et l’immense friche hospitalière qui accueillit plusieurs années le bidonville Truillot, coincée entre l’hôpital Charles Foix et la voie ferrée.
2° Destruction, réhabilitation, construction
Le bâtiment en T Gagarine, construit entre 1858 et 1960, sera détruit. Il comprend 376 logements qui ont été progressivement libérés depuis 2014. L’extension Truillot, construite un peu plus tard, après 1963, est en cours de réhabilitation. La co-propriété Ivry Raspail va également être requalifiée, dans le cadre d’une OPAH Copropriété Dégradée. Sur les 167 000 m2 de surface de plancher qui vont être nouvellement construits, les logements représenteront 55% de la programmation, soit 93 000 m2. 30% seront des logements sociaux. Les bureaux, locaux d’activités et résidence hôtelière représenteront 36% de la programmation, soit 60 000 m² et le commerces représenteront 1%, soit 2000 m2. Resteront 12 000 m2 (7%) dédiés aux équipements publics. Initialement prévues à des hauteurs de 28 à 32 étages, les constructions ont vue leur niveau diminuer à 16 étages maximum.
3° Deux hectares d’agriculture urbaine
Ce nouveau projet urbain, qui prévoit une implantation en îlots autour d’espaces paysagers, vise aussi à développer l’agriculture urbaine. Cette dimension fait actuellement l’objet d’une étude par le cabinet Ekodev. A terme, ce-sont deux hectares qui pourraient être consacrés à cette activité dont la moitié en pleine terre, en coeur d’îlots et la moitié sur les toits.
4° Equipements publics : écoles, maison de quartier, crèche, sport
Au niveau scolaire, le projet prévoit la construction d’un groupe scolaire de 25 classes comprenant un gymnase neuf, une extension du groupe scolaire Joliot-Curie avec reconstitution d’environ 7 classes qui seront détruites pour prolonger l’avenue Spinoza/rue Truillot. Au programme également : un parcours de santé, un city stade, la relocalisation d’une maison de quartier et des locaux associatifs en rez-de-chaussée d’immeuble et une crèche départementale. “L’emplacement des équipements relocalisés sur le territoire de la commune, à savoir le garage municipal et le collège, n’est pas arrêté à ce jour. Par ailleurs, la relocalisation du collège Politzer est conditionnée par l’ouverture du collège sur la ZAC Ivry Confluence et par la construction d’un établissement neuf par le département sur le secteur du Plateau dont la localisation est en cours de définition”, indique l’EPa Orsa, aménageur de l’opération, dans son mémoire en réponse à l’Autorité environnementale.
5° Nouvelles connexions
Le projet prévoit la création d’un mail reliant la place Gagarine à la rue Fouilloux, intégrant les circulations douces. Un franchissement du faisceau ferré (Pont du Champ Dauphin) est par ailleurs à l’étude afin de pouvoir relier le quartier à la ZAC Confluences, située au Nord des voies ferrées. Par ailleurs, la SNCF dans le cadre de la mise en accessibilité de la gare RER C d’Ivry-sur-Seine va réaliser deux nouveaux accès Saint-Just et Denis Papin au nord-est du périmètre de la ZAC. Une place, porte d’entrée sur le quartier, sera ainsi créée dans le cadre du projet dès 2019. Au-delà, le projet prévoit les liaisons paysagères grâce à un urbanisme en îlots. “Alors que le projet antérieur proposait des fronts bâtis continus, le nouveau plan masse de l’opération, basée sur le concept d’urbanisme «Pointilliste» permet d’assoir une densité non-ressentie et de favoriser les connexions physiques et visuelles. L’urbanisme « pointilliste » et le principe de vivant comme infrastructure, favorisent les perméabilités entre les espaces publics et les espaces privés et entre les espaces privés entre eux, et favorise les percées visuelles, que cela soit sous forme de « vitrine » sur les coeurs d’îlot ou d’ouverture vers le grand paysage que constituent les voies ferrées”, motive le dossier d’enquête publique.
6° Plan de l’opération
7° Coût : 152 millions €
Le coût global de cette opération de renouvellement urbain est estimé à 152 millions d’euros hors taxes.Voir les modalités prévisionnelles de financement.
8° Calendrier : premières livraisons en 2022
D’ici la fin de l’année, les études vont se poursuivre et les premiers travaux devraient débuter dès le début de l’année 2019 avec la destruction de l’emblématique cité Gagarine. Les premières livraisons de la Zac sont prévues pour 2022. L”opération doit être déployée en 6 phases, précisée ci-desssous. (Extrait du mémoire en réponse à l’Autorité environnementale).
– Phase 0 : Démolition de l’immeuble Gagarine, démarrage des travaux de construction de l’îlot Pioline (dépôt de PC aout 2018, maîtrise d’ouvrage OPH), réhabilitation des immeubles Truillot (en cours, maîtrise d’ouvrage OPH)
– Phase 1 : Aménagement des pourtours de l’accès RER « Saint-Just », et abords ouest du groupe scolaire Joliot Curie ;
– Phase 2 : Aménagement des pourtours des immeubles Truillot et aménagement du secteur APHP ;
– Phase 3 : Poursuite aménagement secteur APHP
– Phase 4 : Démolition du collège Politzer et aménagement de cette emprise ;
– Phase 5 : Démolition partielle du groupe scolaire Joliot Curie, aménagement de l’emprise du garage municipal
9° Les enjeux liés à la pollution des sols
Alors que le collège tout neuf d’Ivry Confluences est toujours inoccupé en raison d’une pollution au mercure, la question du traitement des sols pollués se pose aussi dans ce secteur en raison de présence ancienne d’installations potentiellement polluantes (garage, poste de transformation aux pyralènes, dépôt de liquides inflammables, installation de combustion..). L’Autorité environnementale a demandé des précisions sur les études de pollution en certains secteurs, notamment l’îlot Pioline (zone G) et la partie ouest du groupe scolaire Joliot Curie (zone H). Elle recommande d’effectuer des sondages dans les zones F et G (voir ci-dessous) qui ont accueilli des cuves et une ancienne blanchisserie, et d’étendre les investigations aux gaz des sols sur les zones où des concentrations en composés volatils ont été relevés.
Dans sa réponse à l’avis de l’Autorité environnementale, l’Epa Orsa, indique que la zone F correspond à l’emprise de la copropriété Ivry Raspail et qu’aucun aménagement n’est prévu sur cet emplacement. Il n’y a donc pas d’étude de
pollution prévue dans cette zone. L’aménageur indique par ailleurs que la zone H correspond au groupe Joliot Curie qui fera l’objet d’une réhabilitation par la ville, hors du projet zac. Concernant l’îlot Pioline (zone G), où sont prévus 64 logements sous maitrise d’ouvrage OPH, les analyses effectuées ont révélé un certain nombre de pollutions qui devraient conduire à l’évacuation des terres polluées. “En première approche, SOLER estime que le volume de terres présentant des anomalies est d’environ 2 800 m3. Considérant la réalisation des infrastructures (excavation et évacuation de ces terres), le risque résiduel au droit des futurs bâtiments sera absent”, indique l’Epa Orsa. Cette dépollution génèrera en revanche un surcoût. “Concernant l’implantation de la crèche en partie nord de la zone A, hormis des remblais contaminés en métaux, cette zone n’a pas montré de contamination particulière. Dans le cadre de l’instruction du permis de construire de la crèche, l’ARS (Agence régionale de santé) attendra une étude environnementale spécifique de la crèche en complétant les informations avec l’audit des eaux souterraines et gaz du sol au droit de son emprise”, détaille l’Epa Orsa.
10° Comment donner son avis ?
Le dossier d’enquête publique est en ligne sur le site de la préfecture du Val-de-Marne. Il comprend le dossier de réalisation, l’avis de l’Autorité environnementale, le mémoire en réponse à l’Autorité environnementale (document le plus complet). L’enquête publique a commencé le lundi 22 octobre et elle se termine le 22 novembre.
Vos remarques et commentaires sont à envoyer par mail à pref-environnement@val-de-marne.gouv.fr. Les demandes de renseignements techniques sont à adresser à l’Epa Orsa, à l’attention de Fabien Ecolasse (Fabien.ECOLASSE@grandparisamenagement.fr.)
Encore une catastrophe urbaine, humaine, écologique et financière, pour un projet aux finalités absurdes, comme seule l’ANRU sait les faire.
Le faux prétexte d’agriculture urbaine dont on voit bien la fragilité dans les perspectives sera vite abandonné au profit de la spéculation bas de gamme qui rôde autour des opérations du “grand” Paris.
Les habitants ayant été chassés au prétexte d’une “fake news” de présence d’amiante, jamais revérifiée depuis 2007, on s’est privé d’une solution écologique au problème: en déconstruisant restructurant Gagarine, (25% moins cher) on peuit avoir une solution pérenne d’agriculture urbaine à étages (l’avenir est là) cohabitant avec des logements agrandis à grandes terrasses. Au lieu de cela, on aura des logements toujours plus petits et plus chers.
Il est encore temps d’arrêter cette gabegie du tout démolition-reconstruction d’un “renouvellement urbain” aux idées vieillottes et méprisantes des banlieues et du peuple.
Par ailleurs, il est étonnant qu’une ville n’assume pas son patrimoine: fouilles archéologiques non valorisées, casse inutile de la petite cité jardin Plioline etc…
On voit déjà que les “éco quartiers”, mal pensés, sont en crise, là, on recommence dans le bas de gamme.
Bonjour,
Les petits immeubles de moins de 6 étages ne seront pas pour tout le monde car une vilaine tour de 11 étages va voir le jour sur l’espace Pioline ! La ville n’a pas de parole et ne se soucie guère de la vie de ces habitants, nous serons plusieurs à nous en souvenir aux prochaines élections ! Marre de cette ville et de ses élus qui nous prennent pour des quiches !
bonjour. J’habite ce quartier. Mon immeuble est en lente rénovation. Je suis content de lire cet article sur le devenir de ce quartier dans lequel j’habite depuis 8 années.
‘Gagarine’ a besoin d’un lifting et surtout de pelouses, de verdures, de la fraîcheur, de petits immeubles de moins de 6 étages, de petits commerces de taille humaine. Aujourd’hui la barre est un obstacle à l’oeil et freine la perspective. Elle a fait son temps.
Toutefois, les images qui émaillent cet article sont vraiment représentatifs de ce qui nous attend dans le quartier? Cela sans confus et dense comme nouvel espace à vivre. Bravo pour la résidence hôtelière. Cet apport donnera de la vie au quartier et favorisera l’épanouissement des commerces à venir.
Je suis fier d’habiter Ivry. Les villes sont ce que les gens en font. Respect des autres et de notre environnement est le maître mot pour être au calme, dans un espace propre et digne, aujourd’hui et demain. A suivre.
Encore et encore des constructeurs neuves(truffées de malfaçons à Ivry)et,le plus souvent,d’un mauvais goût architectural(criard et vulgaire comme cette commune😒)alors que des quartiers sont laissés à l’abandon dans l’insécurité et l’ insalubrité(rats asticot déjections canines et humaines et surtout odeur d’urine fétide partout dans Ivry sur Seine)Certains quartiers sont comme rayés du cadastre…
Mon commentaire va être très négatif, mais je préfère rester honnête. Entre Ivry et Vitry, je me demande où vous allez chercher vos architectes. Entre ces deux villes, c’est le concours des villes aux projets urbains les plus laids. Raser du laid pour faire encore plus laid. Même si elles étaient imposantes, les anciennes barres avaient au moins l’avantage d’avoir un style. Maintenant ce sont que des cubes avec un parement en bois affreux, et sans balcons. Il y a une atmosphère de bas de gamme que l’on veut rendre extraordinaire. Même ceux qui ont des revenus moins exhaustifs que les autres ont le droit d’avoir des bâtiments avec un minimum de qualité. Un simple immeuble peint en blanc avec une toiture dans le style traditionnel a nettement plus de charme que ces horreurs. Allez voir du côté du 92, eux ont moins ils sont plus sérieux.
Pourquoi ne pas installer la capsule spatiale qui se trouve a Vitry sur Seine dans la nouvelle cité Gagarine cette capsule a la particularité d ‘etre construite sur un plan identique a la capsule deGagarine , ca remplacerait avantageusemet l’arbre planté par Gagarine en personne en 1963 qui a disparu aujourd’hui ainsi que la plaque commémorative
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