A la veille de la conférence de presse des sept départements de la banlieue parisienne, qui doivent lancer un appel au maintien des départements du Grand Paris, le communiqué publié ce mercredi par le sénateur UDI et conseiller régional Laurent Lafon, constitue une forme de provocation, ou de réplique, au choix.
L’ancien maire de Vincennes appelle à une suppression des trois départements de petite couronne, considérant qu’ils ne peuvent pas régler les problèmes “majeurs” de la région parisienne. “Je n’ai pas changé d’avis. J’avais déjà pris cette position lors de ma campagne pour la sénatoriale”, confie l’élu.
“La création de la Métropole sous le quinquennat de François Hollande a donné naissance aux deux nouvelles structures, la Métropole du Grand Paris et les Établissements Publics Territoriaux, qui se sont ajoutés aux structures existantes, le Conseil régional, les Conseils départementaux et bien entendu les communes. Cinq niveaux de collectivités ! C’est autant qu’à Londres et Berlin réunis. Cet empilement de structures avec l’éclatement des compétences qui lui est inhérent nuit fortement à l’efficacité des politiques publiques, à la compréhension par les citoyens et entraîne des coûts de gestion supplémentaires, non justifiés. Il est nécessaire d’en réduire le nombre en supprimant un voire deux nouveaux de structures. Parmi les cinq structures existantes deux paraissent indispensables: la région, échelon pertinent au niveau international, et la commune, seule collectivité de proximité. Les trois autres sont plus contestables dans leurs actions. Si on peut inscrire au crédit de la Métropole et des territoires qu’en l’espace de deux années ils n’ont pas eu le temps de faire leurs preuves, ce n’est pas le cas des départements qui ont été créés il y a … 50 ans“, lance le parlementaire qui estime que non seulement les départements ne répondent pas aux problématiques majeures de la métropole parisienne -qui sont pour lui le logement, les transports et les déséquilibres territoriaux, mais qu’ils les aggravent.
“Sur ces trois sujets, les départements, fruits d’un compromis essentiellement politique dans les années 60, n’ont pas permis d’avancer. Pire, ils ont accru les difficultés. Sur la question des disparités territoriales, le découpage de la première couronne en trois départements distincts a fragmenté la Métropole. Le fait de créer un département spécifique pour Paris a renforcé l’absence d’unité et de solidarité entre Paris et sa périphérie. Résultat, la Métropole est marquée par des fractures profondes entre des zones où se concentrent l’emploi et l’habitat de qualité et des zones où se concentrent les difficultés sociales. Seul l’Etat, et depuis 2015 la région, ont essayé de corriger les déséquilibres à partir d’une politique de grands équipements en Seine-Saint-Denis mais sans que cela ne soit suffisant”, estime le sénateur.
Concernant les compétences dont sont actuellement en charge les départements, l’élu propose de les transférer aux villes et à la région. “Le département n’est pas incontournable pour gérer les collèges : les communes gèrent déjà les écoles primaires, la région gère les lycées. Le département n’est pas indispensable non plus pour l’avenir des crèches dont il a la responsabilité : l’essentiel des crèches en France sont gérées par les communes ou des entreprises privées et l’un comme l’autre le font très bien. Même pour l’action sociale et la solidarité, sujet le plus complexe, le département n’est pas indispensable. Pour preuve, ces dernières années, ils se sont appuyés de plus en plus sur les communes pour mettre en place leur politique sociale, parce que les communes sont les premiers échelons de proximité“, envoie l’ancien maire, pour qui les départements “ne sont pas des échelons de proximité mais ce ne sont pas non plus des territoires aux périmètres suffisants pour mener des politiques publiques structurantes”.
Laurent Lafont suit le courant et enfonce des portes ouvertes en rappelant qu’il faudrait supprimer des couches au “mille-feuille”…
La solution qu’il propose n’étonnera personne : Le département étant le seul niveau dont il ne tire aucun émoluments, il est tellement logique que ce soit celui qu’il souhaite supprimer.
Le département n’est surement pas la structure idéale. Mais qu’en est-il des territoires ?
Laurent Lafont reconnait lui-même leur inefficacité. Aucune action concrète pour celui qu’il codirige depuis 2 eux ans (le territoire ParisEstMarne&Bois), et notamment sur la compétence d’urbanisme qui lui a été confiée (hormis le vote d’un principe du principe de subsidiarité pour se désengager de cette mission)
Au-delà de ce point de vue politicien opportuniste, une vraie analyse de fond serait nécessaire.
Dans cet article, un élu (sénateur) du 94 prend position dans un département où la majorité des élus sont hostiles au changement. C’est courageux, mais logique, conforme aux idées défendues par le centre-droit depuis longtemps.
P. Devedjian (92) par exemple a une autre vision, elle aussi argumentée : que le débat continue sur ces bases !
Bien sur monsieur Lafont remplacer 3 départements par treize territoires, cela va simplifier les choses !
Le bon échelon pour la métropole, c’est la région et non l’ancien département de la seine !
A quoi sert Laurent Lafon???
Bravo à Laurent Lafon et j’espère bientot a notre President Macron. Ce Mille feuilles est scandaleux avec des élus qui ne servent à rien. J’habite le Val de Marne depuis 30 ans et n’ai jamais mis les pieds à Créteil . En plus une administration pléthoriques. Un véritable scandale d’état. Renvoyons ces départements là ou ils doivent être….. a savoir dans les chimères d’élus de tous poils qui profitent d’un système qui n’a jamais fonctionné .
Monsieur Lafon à quoi sert le sénat, à rien
Le Sénat sert à limiter les dérapages de l’Assemblée nationale ; ne serait-ce que pour cela, une “deuxième chambre”est nécessaire au Parlement.
Sauf que le Sénat a été conçu pour représenter une France alors essentiellement rurale. Or il ne reflète plus un pays devenu de plus en plus urbain.
Par ailleurs, pour mémoire, le Sénat et l’Assemblée Nationale n’ont pas exactement les mêmes pouvoirs. En cas de conflit entre les deux, c’est l’Assemblée nationale qui a le dessus.
Enfin, on peut aussi parler du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE), sorte de 3ème assemblée, qui ne sert strictement à rien (sauf à y caser les copains – ce qui se fait depuis plusieurs décennies) et qui coûte très cher à la collectivité.
Il y a une 2e chambre au Royaume-Uni (la Chambre des Lords… pas importable en France) mais aussi en Allemagne : le Bundesrat qui représente les régions (Lander) ; une idée à bâtir ?
L’Assemblée l’emporte en effet, sauf quand elle ne l’emporte pas. Pour les changements jugés majeurs, il faut une majorité supérieure, celle à l’Assemblée ne suffit pas.
Et aussi, la navette entre Assemblée et Sénat permet en principe d’améliorer la loi. En principe, certes.
Mr Lafon est-ce que le Sénat n’est pas inutile ? Anti chambre d’une retraite dorée !
Dites-nous votre avis à ce sujet, merci.
La question du jour n’est pas le Sénat, mais : le département est-il remplaçable. En mieux. Et la réponse est oui ! mais … (il y a du boulot)
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