Transports | | 12/12/2018
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Le RER B doit passer avant le CDG Express : l’Ile-de-France a tranché

Le RER B doit passer avant le CDG Express : l’Ile-de-France a tranché

Ile-de-France Mobilité, l’autorité des transports de la région, annonce ce jour demander à l’Etat “de suspendre les travaux du CDG Express tant que toutes les garanties n’auront pas été données sur l’absence d’impact sur les voyageurs du quotidien, notamment du RER B.

“Pour améliorer l’exploitation et la qualité de service offerte aux 900 000 voyageurs quotidiens de cette ligne, Île-de-France Mobilités a engagé plusieurs opérations d’envergure avec SNCF et RATP. En parallèle, l’Etat souhaite engager les travaux du Charles de Gaulle Express, future liaison directe entre l’aéroport de Roissy et la Gare de l’Est. Cette liaison empruntera en grande partie des infrastructures existantes.et pourrait impacter l’exploitation de la ligne du RERB et des lignes de Transilien pendant les travaux et sa mise en service“, motive IDFM

«Même si les bénéfices du CDG Express pour l’attractivité de notre région sont réels, les travaux générés par ce projet dans son calendrier actuel pourraient durablement détériorer la vie quotidienne de millions de Français. Il n’est donc pas acceptable si des garanties ne sont pas données pour préserver le RER B et les autres lignes de Transilien, qui sont prioritaires. La recherche permanente d’un service public efficace et utile aux citoyens doit également être la priorité de l’Etat», insiste Valérie Pécresse, présidente LR du Conseil régional d’Ile-de-France.

3,5 milliards d’euros sur dix ans pour améliorer le RER B

En attendant l’arrivée de nouveaux trains plus grands en 2025, des travaux doivent préparer la capacité électrique, revoir la signalisation, remplacer des caténaires, construire un atelier de maintenance supplémentaire, adapter les gares au nouveau train, mettre en accessibilité les deux dernières gares de la ligne qui ne le sont pas (Luxembourg et Croix de Berny), ce qui représente un investissement de plus de ,3,5 milliards d’euros sur 10 ans, ajoute l’autorité des transports.

“L’Etat doit préciser si le calendrier d’une mise en service avant les JO de 2024 est atteignable sans dégrader la qualité de service des lignes B, H, K, E, P (1,6 millions de voyageurs quotidiens) ni retarder les travaux pour améliorer celle-ci. Dans le cas contraire, Île-de-France Mobilités demande de fixer un nouveau calendrier pour lequel l’Etat peut s’engager sur l’absence d’impact sur la qualité de service des lignes. L’Etat et ses entreprises (SNCF Réseau, Paris Aéroport, SNCF Mobilités) doivent prendre toutes les dispositions afin de garantir la réalisation rapide des travaux indispensables à l’amélioration de la situation actuelle, dont l’ensemble des travaux préalables à la mise en service des futurs trains du RER B commandés par Île-de-France Mobilités (MING mis en service en 2025). Île-de-France Mobilités demande également des garanties sur le maintien de la qualité de service sur les lignes pendant les travaux (90% de régularité minimum sur le RER B), et par la suite, sur l’exploitation des RER B et D lors des situations perturbées”, précise IDFM dans son communiqué.

De quoi réjouir Claude Boulanger-Reijnen, membre du Ceser Ile-de-France au nom de l’Unapei, qui milite pour l’accessibilité des stations de transport public aux personnes handicapées. “Voici donc le résultat (y compris toutes les mobilisations citoyennes, des clients usagés et d’élus)“, se réjouit le représentant associatif.

De son côté, le groupe écologiste se réjouit qu’IDFM “hausse enfin le ton“, pointant que “la mise en chantier puis l’exploitation de ce train font en effet peser un risque majeur sur la gestion de plusieurs lignes très fréquentées, alors même qu’il est devenu totalement illusoire de mettre en service le CDG-Express avant les Jeux Olympiques et paralympiques de 2024” et rappelant que “depuis des années, les écologistes répètent que ce projet aura des impacts sur la zone Nord de Paris, et fait courir à la catastrophe tant en phase travaux qu’en phase d’exploitation.”

A l’heure où les Français-es manifestent un certain ras-le-bol contre l’abandon des habitant-es ordinaires, notamment en zones péri-urbaines, au profit des plus privilégié-es, le CDG Express fait plus que jamais figure de symbole de ce que l’on ne peut plus supporter avec un coût de plus de 2 milliards d’euros qui seront entièrement tournés au bénéfice des touristes fortunés et des hommes d’affaires” , insiste Pierre Serne, conseiller régional EELV.

Aéroports de Paris a également réagi immédiatement, mais pour dénoncer cette position, insistant sur la nécessité de réaliser cette liaison express dans les temps.

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