Entre son centre de lutte contre le cancer Gustave Roussy de Villejuif, ses 5 CHU, sa médecine clinique, ses chercheurs biotechnologie… le Val-de-Marne fait partie des territoires à la pointe sur la filière santé. L’un des enjeux aujourd’hui est de trouver de la place pour que les jeunes pousses puissent y rester. C’était le sujet d’une des tables rondes organisées ce vendredi à l’occasion de l’assemblée générale de la Chambre de commerce et d’industrie.
Celle-ci avait choisi pour cadre de démarrer au sein des locaux de SupBiotech, une école d’ingénieurs en biotechnologies basée à Villejuif et filiale du groupe Ionis qui compte notamment l’Epita et l’Epitech (écoles informatiques et développement web) installées elles au Kremlin-Bicêtre.
Dans quelques années, un programme immobilier alliant la recherche médicale et le monde économique au profit de la lutte contre le cancer verra le jour au pied de l’IGR dans le cadre de la zac Cancer Campus. Mais sur place, les startups de biotechnologies n’ont pas attendu pour s’installer, accueillies notamment dans la pépinière d’entreprises Villejuif Biopark, ouverte en 2011 par la CCI. Un lieu d’hébergement et d’incubation idéal pour démarrer mais qui ne constitue qu’une étape. Trois ans après son installation dans cet hôtel d’entreprise et le lancement commercial d’un outil révolutionnaire permettant l’analyse génétique ultra-précise d’un échantillon biologique, la société Stilla Technologies s’y trouve désormais un peu à l’étroit et cherche de nouveaux bureaux. « Nous sommes actuellement une trentaine mais nous allons rapidement recruter de nouveaux collaborateurs. Il va falloir que nous déménagions rapidement dans des locaux plus grands. Sur ce territoire, les solutions d’hébergement pour les entreprises de notre secteur, avec des laboratoires et des bureaux, doivent voir le jour d’ici deux ans mais ce-sont des horizons trop lointains. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre », témoigne Rémi Dangla (photo de une), président et co-fondateur, qui ne veut pas s’éloigner de Villejuif pour ne pas perdre ses employés habitant à proximité.
Un exemple loin d’être isolé selon Frédéric Varnier, directeur général adjoint de l’Institut Gustave Roussy qui considère la présence de ces entreprises prometteuses essentielles à l’amélioration du traitement des cancers. “Nous n’avons plus la place pour les accueillir convenablement”, s’inquiète-t-il. Pour Anne Douvin, chargée de mission à la préfecture de région, cette situation est symptomatique d’un décalage entre le monde économique et celui de l’aménagement.
“Aujourd’hui, nous sommes contraints de trouver des solutions immédiates pour conserver ces sociétés sur notre territoire tout en prenant en considération le problème du foncier. Il faut être en mesure de se saisir d’opportunités rapidement. A une centaine de mètre de Villejuif Biopark se trouve un immeuble vide du CNRS qui pourrait accueillir des entreprises de taille intermédiaire. La procédure doit être lancée dans la semaine”, annonce Gérard Delmas, président de la CCI du Val-de-Marne.
“Nous avons l’ambition de créer une filière d’excellence, dynamique. J’ai entendu la difficulté pour les entreprises de concilier leur propre calendrier ainsi que le temps plus long législatif et administratif. Il faut être mesure de vous offrir plus de souplesse et d’agilité pour ne pas perdre cette opportunité”, reconnaît la députée LREM de la circonscription, Albane Gaillot.
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