Smovengo, consortium chargé de l’exploitation des vélos en libre-service de l’agglomération parisienne, a envoyé des lettres de licenciement à une trentaine de salariés grévistes. Ils étaient rassemblés ce lundi devant le site d’Alfortville pour annoncer leur intention de saisir collectivement les prud’hommes.
Médusés, les désormais ex-salariés de Smovengo regardent une fourgonnette de location pénétrer dans le centre technique d’Alfortville. Il y a deux semaines, ils bloquaient les véhicules conduits par des intérimaires avant de cesser leur barrage filtrant suite à une ordonnance du juge des référés du TGI de Paris le 14 mai dernier. Dans le même temps, la justice a interdit à la société de recourir à l’embauche d’intérimaires pour entraver le droit de grève. “Cette ordonnance a légitimité notre mouvement mais n’a jamais été suivie par Smovengo. Malgré la mise en place d’une médiatrice par l’État, ni la société, ni la mairie de Paris, ni les responsables du syndicat mixte n’ont accepté le dialogue. Smovengo nous a convoqués pour des entretiens préalables avant licenciement, puis, voyant que nous refusions de nous y rendre, nous a envoyé notre lettre de licenciement. Nous sommes une trentaine à en avoir reçu”, résume Hamid, représentant des salariés en grève depuis 52 jours. Accompagnés par deux avocats, ils vont contester le licenciement devant le conseil des prud’hommes de Nanterre dans les prochains jours.
“Il y a un vrai problème sur la connaissance du droit du travail et les dispositions qui s’appliquent. Il n’est pas possible de licencier un salarié gréviste pour faute grave. Nous avons préparé une requête de saisine collective des prud’hommes à Nanterre puisque le siège de la société se situe à Puteaux”, explique Me Thierry Renard. Les conseils des salariés espèrent que le juge va rendre une ordonnance permettant leur réintégration dans l’entreprise.
“Nous ne nous attendons pas à être accueillis à bras ouverts mais nous sommes nombreux à avoir des charges de famille et les CDI ne courent pas les rues, alors, si nous avons la possibilité de pouvoir recommencer à travailler pour Smoovengo, nous la prendrons”, confie Alexandre.
Syndicalistes et responsables politiques sont venus soutenir les grévistes
Des militants des organisations syndicales CGT et Sud sont venus apporter leur soutien aux salariés ainsi que des responsables politiques. La députée LFI Mathilde Panot, a dénoncé l’attitude la société. “Ce qui est scandaleux, c’est que Smovengo a touché 3 millions d’euros pour reprendre les salariés. Au final, le consortium a empoché l’argent et se sépare de ceux qu’il juge être les mauvais grévistes. Nous réclamons depuis longtemps une gestion en régie publique plutôt que de passer par des délégations de service public parce qu’il n’est pas acceptable que des entreprises réalisant des missions de service public se comportent en voyou réalisant des plans sociaux”.
Pour Pierre Garzon, vice-président PCF du Conseil départemental du Val-de-Marne en charge notamment des déplacements, la transition laborieuse entre JC Decaux et Smovengo est la démonstration de l’inapplicabilité de la loi du marché au services publics des transports. “Le développement du vélo en libre-service en Île-de-France n’est pas compatible avec les critères de rentabilité. C’est un échec puisque la mise en concurrence a permis de faire du dumping social au détriment des conditions de travail et de la qualité du service. Nous craignons que les mêmes effets produisent les mêmes conséquences avec la ligne de tramway T9”.
Smovengo rappelle que la grève a été reconnue comme non licite
De son côté, Me Arnaud Blanc de la Naulte, avocat de la société Smovengo, rappelle que le mouvement de grève des 17 et 18 avril a été reconnu par le tribunal comme un “trouble manifestement illicite” car les salariés n’avaient pas posé de préavis de grève. Juridiquement, il ne s’agissait donc pas d’une grève. “Malgré les mises en demeure de reprendre le travail qui ont suivi, plusieurs salariés ont continué, toujours sans dépôt de préavis, et sans pour autant faire appel de la décision de justice“, motive l’avocat pour expliquer la procédure de licenciement.
Comme d’habitude ce sont les salariés et les contribuables qui paient les incompétences des élus. A Paris, on a mis en libre service des milliers de vélos et des voitures électriques : chaque année 30 % des Velib étaient volés ou vandalisés (ce qui a entrainé des surcoûts considérables), et les stations n’étaient pas adaptées pour les services du nouveau concessionnaire. Les Autolib, dont on cherche l’utilité, étaient crasseuses et leur exploitation a conduit à la faillite avec une dette abyssale.
Le vol, la vandalisme, le manque de respect pour les objets ‘publics’ sont déplorables, mais sont une réalité de notre société. Il existe d’autres sociétés ou la population a une meilleure éducation, et Paris est peuplé de gens plus instruits et avec un meilleur niveau de vie que la moyenne !
Les élus ont commis des erreurs d’appréciation, ce sont obstinés, et ce sont les salariés qui vont à l’ANPE et les contribuables qui vont payer. Et les élus vont se représenter !
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