“Accueillir des étudiants étrangers : une chance pour l’Université française“, défend dans un communiqué le président de l’Université Paris Est Créteil (Upec), Jean-Luc Dubois-Randé, qui demande au gouvernement “de reconsidérer la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers conformément aux valeurs fondatrices de l’Université publique française.”
Les droits d’inscription pour les étrangers n’appartenant pas à la communauté européenne annoncés par le Premier ministre prévoient que les frais d’inscription en licence passent de 170 à 2770 euros, que ceux de Master passent de 243 à 3770 euros. Une multiplication du prix rédhibitoire pour nombre de candidats. “Ces tarifs sont publiés sur le site de Campus France, sans qu’un arrêté ait encore été pris”, souligne du reste le patron de l’Upec.
“Cette mesure touchera en particulier des étudiants venus du Maghreb et d’Afrique subsaharienne, qui représentent 45 % des étudiants étrangers en France. Obstacle à l’attractivité internationale et à la démocratisation de notre enseignement supérieur, cette mesure est contradictoire avec la volonté affichée par le gouvernement de passer de 320 000 étudiants étrangers actuellement accueillis en France à 500 000 d’ici à 2027, et de mener une politique active au service du développement. Cette soudaine élévation des tarifs n’est pas non plus ce qui permettra de capter de nouveaux flux d’étudiants issus de pays émergents attirés par des universités anglophones. Dans un contexte de mondialisation accélérée, accueillir des étudiants étrangers est en effet une chance : ils sont des acteurs essentiels des échanges scientifiques, économiques et culturels entre la France et leur pays d’origine. Ils participent au rayonnement de l’Université et de la culture françaises, dans une société globalisée et ouverte sur le monde. Le partage des savoirs et des cultures sont des fondements essentiels de la construction d’une société démocratique et inclusive. Repousser les étrangers non communautaires en grand nombre, à commencer par de nombreux étudiants francophones, ce serait tourner le dos à une société envisageant l’avenir de manière confiante et dynamique, une société à la fois enracinée dans la richesse de la diversité de cultures et ouverte sur la créativité / fécondité des échanges scientifiques, économiques et culturels internationaux. Opposés à cette hausse des droits d’inscription pour les étudiants hors de la communauté européenne, nous voulons pouvoir continuer d’accueillir les étudiants étrangers qui souhaitent venir étudier en France et qui en ont les capacités, sans distinction d’origine et sans que des barrières soient érigées à l’encontre des étudiants les plus fragiles économiquement. Notre vision de l’Université est humaniste et ancrée dans l’esprit des Lumières. Universelle, elle s’enrichit de la diversité culturelle et s’ouvre largement sur le monde. Nous demandons que les dispositions tarifaires concernant les étudiants étrangers hors de la communauté européenne soient reconsidérées conformément aux valeurs fondatrices de l’Université publique française”, défend le président de l’université.
Il y a quelques semaines, la sénatrice PCF Laurence Cohen a également déposé une question écrite au gouvernement, s’inquiétant de cette décision. “Cette sélection par l’argent, loin d’attirer plus d’étudiants, portera préjudice aux plus démunis et aux plus précaires. La France compte 324 000 étudiants étrangers dont une grande partie n’a pas les moyens de débourser de telles sommes“, s’alarmait la sénatrice, demandant au gouvernement s’il souhaite “continuer sur cette voie et comment il entend éviter que les étudiants étrangers actuellement en France, qui ne manquent ni de motivation ni d’excellence, ne soient contraints, faute de moyens suffisants, à abandonner leurs études.”
La Cour des comptes mitigée
Dans un rapport publié il y a quelques jours sur les droits d’inscription dans l’enseignement supérieur, la Cour des comptes, qui consacre un chapitre entier à cette hypothèse, considère comme “risqué” la seule hausse des tarifs d’inscription des étudiants étrangers. “L’effet d’une hausse des droits d’inscription sur le nombre d’étudiants étrangers choisissant de venir étudier en France est difficile à évaluer. D’un côté, augmenter les droits d’inscription pourrait jouer comme un « signal-prix » à l’égard d’une partie du public étudiant concerné. En effet, les étudiants originaire d’Asie-Océanie, qui représentent 16 % des étudiants étrangers en France en 2016-2017, seraient très attachés au montant de droits d’inscription exigés pour une formation, reflet de la qualité de celle-ci selon eux. D’un autre côté, le niveau faible des droits d’inscription à l’université, où sont inscrits 71 % des étudiants étrangers en France, peut constituer un facteur d’attractivité de l’enseignement supérieur français. Des droits d’inscription plus élevés pourraient dissuader certains étudiants de venir étudier en France, soit en raison de moyens insuffisants pour prendre en charge ces coûts supplémentaires, soit parce qu’ils considèreraient le tarif comme non justifié au regard de l’offre de formation. Les expériences étrangères offrent des enseignements contrastés sur les effets d’une différenciation des droits d’inscription sur les effectifs d’étudiants étrangers accueillis sur le territoire national”, analyse la Cour des comptes.
Il y a des questions à ce poser:
1)A quoi correspond le droit d’inscription.
2)les raisons de ce décalage entre 170€ et 2770€.
3)Et t’il identique pour les français et quelle sont les raisons entre français et étranger ?
Ce projet d’augmentation (le mot est faible !) des frais d’inscription à l’Université en France pour les étudiants étrangers (de 170 à 2770 euros !) n’est-il pas le projet, non avoué, d’écarter les étudiants pauvres des pays les plus pauvres (en particulier ceux des pays africains) aux profit des étudiants riches même des pays pauvres ? Et qu’on ne me dise pas qu’il s’agit de compenser le fait que les étudiants étrangers, une fois fini leurs études, retournent favoriser l’économie de leur pays… Car en ce qui concerne ceux des pays (l’Afrique toujours) qui étaient des colonies françaises (et qui le sont plus ou moins toujours, même d’une manière moins directe et donc moins “visible”) ne leur doit-on pas quelque chose, et plus pragmatiquement : si ces pays peuvent devenir plus indépendants économiquement, n’est-ce pas une bonne chose ; plus de capacité à subvenir à leurs besoins en matière de cadres, dans tous les domaines, ne correspond-il pas, à terme, à “soulager” (sic) l’aide de l’Europe, dont la France ?
En dehors des sommes des droits d’inscription pour les étudiants étranger il me parais qu’il soit à la charge de leur pays d’origine cela et la logique même.
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