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Société | Val-de-Marne | 07/03/2018
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Lutte contre la pauvreté infantile: les retours d’expérience du 94

Lutte contre la pauvreté infantile: les retours d’expérience du 94

Aujourd’hui en France, un enfant sur cinq vit encore en dessous du seuil de pauvreté. Un point sur les actions locales était présenté ce mardi en préfecture de Créteil, en présence des acteurs de la protection de l’enfance et du délégué interministériel Olivier Noblecourt, chargé d’élaborer le plan du gouvernement pour diminuer taux encore trop élevé.

« Nous savons que dans l’action sociale, il y a beaucoup de petites réussites. Mais nous ne sommes pas parvenus à endiguer la pauvreté des plus jeunes, pire, elle est corrélée au contexte social dans lequel ils grandissent. Il y a une inertie dans la pauvreté, c’est une gangrène puisque elle rompt la promesse d’égalité républicaine », entame le délégué interministériel. « Ces personnes ignorent souvent qu’elles peuvent bénéficier d’aides sociales. Nous avons créé un fond social unique permettant au public de ne pas avoir à répéter les démarches. Plus généralement, les constats et les analyses sont connus, les outils sont en place, maintenant, il faut décloisonner et aller chercher les plus vulnérables qu’il est très difficile de faire revenir dans le droit commun. Par ailleurs, certaines situations sont dues à des problèmes mentaux. Il faut une politique de santé, en particulier pour la psychiatrie et la psychologie ambitieuse pour bien compléter la médiation sociale et familiale», insiste Isabelle Santiago, vice-présidente PS du Conseil départemental en charge de la prévention et protection de l’enfance et de l’adolescence.

Ces publics vulnérables se concentrent principalement dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville où agissent de nombreuses structures qui ont partagé leurs expériences mardi. « 70 % des centres sociaux du Val-de-Marne se situent dans ces quartiers et se mobilisent principalement sur des actions d’accès aux droits, l’accompagnement social et la lutte contre la fracture numérique. La sérénité des financements pose des problèmes pour ces centres », résume la représentante de la fédération des centres sociaux du département.

Pour traiter les disparités à la source, il faut proposer des actions en direction des parents. C’est ce que proposent notamment les femmes relais médiatrices interculturelles du Bois l’Abbé à Champigny. « Il faut permettre à ces familles vulnérables de s’impliquer et cela passe par la valorisation de leur rôle de parent. Parfois, elles ont tendance à penser que c’est à l’école de tout faire. Or, nous leur faisons comprendre que beaucoup de choses se jouent bien avant la scolarisation. Une fois que les enfants entrent à l’école nous faisons venir les parents pour qu’ils s’imprègnent », explique l’une des membres du relais.

Les inspecteurs d’académie  Christian Wassemberg Guylaine Mouquet-Burtin évoquent eux les travaux du comité de pilotage destiné à doter l’académie de Créteil d’un plan d’action “Grande pauvreté et réussite scolaire”. «Le comité que nous co-animons est composé de représentants de l’ensemble des acteurs impliqués dans le monde éducatif (partenaires associatifs, élus, parents d’élèves, ESPE) et articule son action en plusieurs axes. D’abord, nous informons nos personnels pour qu’ils puissent identifier et prendre en compte les caractéristiques de ces publics vulnérables. Nous travaillons à la réalisation d’un ouvrage pour en finir avec les stéréotypes. Il faut aussi déceler les atouts chez ces jeunes qui vivent dans la pauvreté. Ensuite, nous travaillons sur l’accès au droit mais ce n’est simple, il faut agir avec tact, être opiniâtre sans être invasif. Nous aimerions suggérer aux chefs d’établissement d’inscrire dans le règlement intérieur le principe d’un dialogue avec les parents. Puisque nous parlons d’équité scolaire, il est important de garder à l’esprit que, certes la grande pauvreté se concentre dans nos établissements des réseaux d’éducation prioritaire, mais ces situations existent également dans des écoles, collèges et lycées hors REP», expose Christian Wassemberg, nommé par Béatrice Gilles, alors rectrice de l’académie pour chapeauter cette mission.

Le délégué interministériel et le conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale vont désormais soumettre leurs avis et remarques au président de la République qui doit annoncer son plan dans les semaines à venir.

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