La semaine dernière, enseignants, élèves et enseignants du lycée professionnel Jacques Brel se sont rassemblés à trois reprises devant le rectorat de Créteil afin de protester contre la suppression d’un des deux postes de CPE de leur établissement. Un rendez-vous leur a été accordé vendredi 23 mars à 15 heures.
«On arrive à maintenir une ambiance sereine à deux CPE» confie Mme Cavalieri, dont le poste va être supprimé. Elle peint un paysage d’élèves aux origines sociales très défavorisées : «sur 482 élèves 240 sont issus de milieux défavorisés, 117 sont boursiers et 40 sont des mineurs isolés». Marc Isidori, professeur de lettres-histoire au lycée souligne le passé de l’établissement, «on a été un des pires lycée d’Île-de-France, j’ai vécu des situations complètement hors contrôle mais aujourd’hui cela va mieux». Il explique la difficulté d’enseigner face à des élèves dissipés, les exclusions de classes sont récurrentes et l’année dernière, 17 conseils de discipline ont dû être organisés. Cela résulte «d’une orientation souvent subie» indique la CPE.
Mme Sciannamea, professeure de mathématique-science, estime également que les CPE ont déjà beaucoup de travail et ajoute : «le lycée est ouvert 50 heures par semaine, un seul CPE avec un contrat de 35 heures, ce n’est pas suffisant, et si la personne tombe malade ?» Sasha, Bruno, Alexis et Jessy et d’autres élèves du lycée sont venus surtout pour «soutenir les profs» et déplorent «la situation de merde» dans laquelle est leur lycée. Élèves en mécanique automobile ils aspirent à continuer leurs études après leur baccalauréat, en BTS par exemple, mais regrettent qu’ils n’aient pas «de meilleures conditions pour travailler». L’an dernier précise Mme Cavalieri, seuls 16 élèves ont accédé aux études supérieures, un résultat faible qui inquiète en cette période de fin d’inscriptions à Parcoursup.
Après trois rassemblements, dont le dernier, vendredi 16 mars, en compagnie du lycée Mistral de Fresnes qui se bat pour sa part pour conserver son 4e CPE, les manifestants ont obtenu un rendez-vous pour le 23 mars. Ce vendredi 16 mars constituait une date butoir pour les enseignants. «C‘était le jour de la commission technique académique, où la décision sur le CPE devait être prise, mais les représentants syndicaux ont refusé de siéger, obligeant à repousser la réunion au 28 mars», indique Grégory Germain, enseignant à Choisy-le-Roi. Un nouveau rassemblement est prévu ce vendredi à 15 heures pendant le rendez-vous. «Nous ne voulons pas de poste de vacataire à mi-temps à la place d’une suppression totale, nous voulons garder notre temps plein», prévient l’enseignant.
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