Si les hypermarchés disposent de leur propre atelier pour découper des fruits et légumes frais qui ont raison de la flegme des consommateurs, les supermarchés n’ont pas la taille critique et c’est sur ce créneau que Marceau Vidrequin a choisi de se positionner avec un concept clefs en main et un nom tout trouvé, Mandoline, comme le couteau qui permet de découper en fines lamelles. Rencontre.
Cet article s’inscrit dans le cadre de la rubrique Histoires d’entreprises et d’entrepreneurs, rédigée – en toute indépendance – grâce au soutien de la CCI du Val-de-Marne, pour donner à voir la géographie entrepreneuriale du département. Voir tous les articles publiés dans cette rubrique.
Ancien professionnel de la grande distribution et fin connaisseur du Min de Rungis, l’entrepreneur de 49 ans connaît bien ces deux milieux et a naturellement pensé à la valeur ajoutée qu’il pouvait apporter entre les marchands de gros de fruits et légumes frais et les besoins des supérettes de séduire leurs clients pressés mais soucieux de manger sain. Avec sa centrale d’achats de produits alimentaires en déstockage Bravo Market, Marceau Vidrequin contribue déjà depuis six ans au déstockage sur le marché de Rungis. Le projet de “fraîche-découpe” de Mandoline s’est donc inscrit comme une suite logique.
Accueilli chez Rungis & Co, l’incubateur-pépinière développé par la Semmaris (la société qui exploite le Min de Rungis) et la CCI du Val-de-Marne, depuis sa création au printemps 2017, Mandoline s’est aussi rapidement dotée d’un atelier parisien qui fonctionne à plein régime. C’est là que quatre employés découpent et confectionnent les salades de fruits et juliennes de légumes expédiées tous les jours dans des magasins, cuisines collectives et entreprises de la métropole. “Le succès a été immédiat avec des volumes croissants. Les premiers cartons ont rapidement été vidés de leur contenu par les clients et désormais, nous livrons des palettes entières qui ne résistent que deux à trois jours. J’ai eu la chance de trouver des supermarchés indépendants qui m’ont fait confiance. J’ai pu lancer des ballons d’essai et perfectionner le produit (emballage, étiquetage, logistique, prix), ce qui m’a permis ensuite d’aller taper à la porte d’enseignes plus importantes”, détaille Marceau Vidrequin. “J’ai été de l’autre côté de la barrière donc quand je discute avec un distributeur, nous avons une discussion fluide et parvenons facilement à nous mettre d’accord. Côté produit, le fait d’être à Rungis permet d’obtenir la confiance de tous nos partenaires pour qui c’est un gage de qualité indéniable, ça accélère tout”, ajoute l’entrepreneur.
Si le marché des consommateurs est au rendez-vous, le défi de la petite entreprise consiste désormais à se dépêcher de conquérir des parts de marché pour pérenniser et développer son activité face à la concurrence. Dans l’immédiat, l’heure est au développement de l’équipe pour assurer la production.“J’ai un chef de fabrication qui arrive ce mois-ci pour prendre en main le laboratoire qui va accueillir quatre autre employés dans les prochaines semaines”, indique le patron de la PME.
Bientôt du jus détox
Prochaines étapes : la recherche de leviers de financement pour opérer de plus gros investissements après un démarrage sur fonds propres, un travail sur la notoriété via des campagnes de communication et la diversification avec le lancement prochain de jus détox.
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