Près de 200 parents, élus et enseignants ont manifesté devant l’Inspection académique ce vendredi 15 juin, pendant que se tenait le CTSD (Comité technique spécial départemental) qui devait décider “quasi définitivement” des ouvertures et fermetures de classes à la rentrée 2018 en Val-de-Marne.
Le CTSD devait initialement se tenir une semaine plus tôt, mais les syndicats ont décidé de le boycotter afin d’obtenir une semaine de plus pour organiser des audiences avec le rectorat. Thierry Guintrand, secrétaire de SNUipp-FSU souligne l’importance de ces rendez-vous. «Lors des audiences, des représentants d’une école viennent défendre leur établissement. Ce sont des enseignants, directeur, parents d’élèves et parfois des élus de la ville concernés qui viennent faire une présentation des effectifs de l’école. L’administration fait alors un point avec les chiffres qu’elle a et la délégation fait aussi un rappel des éléments de contexte sociaux de l’école concernée». Des points singuliers sur chaque école donc et un rassemblement tous ensemble vendredi dernier pour contester de manière plus générale. «Dans le Val-de-Marne, c’est près de 40 postes de maternelles qui disparaissent, avec une carte scolaire particulière, qui a pris du retard ces dernières années car on a dû financer un plan de rattrapage pour le 93 qui était justifié mais nous a mis en retard».
Florence, mère de deux enfants à l’école élémentaire Charles Beuvin de Créteil exprime son inquiétude : «je m’inquiète du nombre d’élève par classe, pour les élèves mais aussi pour les enseignants, moi je n’aimerai pas que l’on me mette une charge supplémentaire dans mon travail. Mes enfants rentrent le soir et parfois m’en parlent : «on a eu un nouveau dans la classe, il a fallu pousser les tables». À la fin on ne pourra plus pousser les tables, il faut agir maintenant, on n’attend pas que la maison s’effondre pour faire des travaux !» Sophie Taillé-Polian, sénatrice PS est venu afficher son soutien au mouvement et critique la mise en place concrète de la réforme du dédoublement du CP : «Le problème est plus global, on prend sur les enseignants de maternelles pour cette réforme, qui est pourtant un modèle précieux. Cela détériore les conditions d’apprentissage des plus jeunes au moment ou justement il apprennent à être à l’école». Deux enseignantes de Bonneuil expriment aussi leur désarroi : « aider les CP on comprend très bien, mais si c’est pour se retrouver à 30 les années suivantes ou ouvrir des doubles-niveaux ce n’est pas logique. La réforme passe très bien au niveau de l’opinion publique et c’est normal, mais quand on est confronté aux réalités du terrain, c’est totalement différent!»
À Chevilly-la-Rue, le personnel éducatif et les parents d’élèves ce sont déplacés en nombre pour demander l’ouverture d’une nouvelle classe dans la maternelle Pasteur qui est à 30,5 élèves en moyenne par classe. «Comment les préparer à l’école primaire dans ces conditions, se demande Nora Lamraoui-Boudon adjointe à la ville et qui est venu soutenir l’école, les élèves timides ou en difficultés ne peuvent pas être aidés, l’individualisation n’est pas possible dans ce contexte». Une bonne nouvelle arrive dans la matinée, l’ouverture est confirmée, «notre combat a payé» se félicite l’élue. Entre problèmes singuliers à chaque école et généralisation des protestations, l’équilibre est compliqué pour ces manifestants. Pour créer de l’unité, Mireille Motte a ouvert un groupe facebook Collectif Education 94 – S’informer, Agir en 2018, qui regroupe 641 membres à ce jour. «On discute pour casser la routine de la mobilisation, on se rassemble en AG où chacun peut avoir sa parole». Est déjà prévu un grand événement à la rentrée prochaine “afin de faire bouger les choses.”
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