Drapeaux noirs avec un stop rouge en main, plus d’un millier de personnes et d’élus de tous bords politiques ont manifesté ce samedi 24 mars contre la possibilité d’une prison dédiée aux détenus en fin de période de détention dans le quartier des Temps Durables de Limeil-Brévannes. Deux sites sont actuellement étudiés pour accueillir une prison de ce type dans le département.
Depuis que Françoise Lecoufle, maire LR de Limeil, a appris que sa ville était à l’étude pour accueillir une prison de 180 détenus en fin de peine, la mobilisation a été crescendo. Une pétition lancée par la mairie a d’ores et déjà récolté plus de 6 000 signatures, et la manifestation de ce samedi visait à démontrer de manière effective l’hostilité des habitants au projet, avec le soutien de différents élus et parlementaires de tous bords des villes alentours.
Les élus craignent de voir le projet du téléphérique une nouvelle fois reportée et l’installation d’une zone d’activité économique, avec 3 000 emplois en perspective, contrariée par la construction de cette prison sur une parcelle de terrain dont l’Etat est propriétaire. “Dans un contexte urbanisé, ce type de projet est une première. On n’est pas prêt de lâcher, et on va continuer à suivre le dossier. La prison, on n’en veut pas“, insiste Martine Sobra, maire-adjointe à l’urbanisme et au logement social.
“Ce sont des projets qui font peur à tout le monde, confie Caroline des Temps Durables. “Je suis pour les alternatives à l’incarcération mais pas si cela annule tous les projets de développement de la ville comme le téléphérique. C’est un quartier qui est défavorisé, et enclavé. On a l’impression que tous les projets compliqués, c’est toujours pour Limeil-Brévannes.”
Pour Ana, habitante des Temps Durables depuis deux ans, c’est une désillusion. “Quand on a acheté, on nous a vendu du rêve avec un écoquartier pour les enfants, et on se retrouverait aujourd’hui avec une prison juste à côté. Cela me fait un peu peur !” Même crainte pour Nathalie, qui regrette l’image qu’on peut avoir de cet écoquartier. “Ce n’est pas un projet cohérent par rapport au quartier, alors qu’il est agréable à vivre. Pourtant, rien n’est fait pour que cela reste agréable… Après, bien sûr qu’il en faut des prisons“.
Justement, c’est le lieu choisi qui interroge les manifestants. “Cela aurait été mieux de les installer en zone industrielle, mais pas dans un quartier résidentiel” estime Fabien. “On a déjà une grande prison à Fresnes. Pourquoi ce seraient toujours les mêmes communes défavorisées à qui on devrait imposer une prison ? Et si on en construisait une dans les Hauts-de-Seine ?” suggère à son tour Aurore. “Une prison semi-ouverte en plus, c’est hors-de-question. Comment garantir la sécurité et s’assurer que les détenus ne récidiveront pas ? C’est sans parler de la nuisance sonore constante que l’on pourrait avoir. C’est juste invraisemblable” s’indigne l’habitante qui envisagerait de quitter la commune si le projet allait à son terme.
Un deuxième site à l’étude en Val-de-Marne
“Il ne s’agit pas d’une prison semi-ouverte mais bien d’un centre fermé, même si les détenus, qui seront en fin de peine, seront susceptibles d’avoir des permissions comme dans toute maison d’arrêt“, précise sur ce point le préfet du Val-de-Marne, Laurent Prévost, qui indique par ailleurs qu’un autre site est à l’étude dans une autre commune du Val-de-Marne.
“Les Brévannais ont en ras-le-bol ! Qu’ils nous laissent vivre tranquillement !” demande Romuald, venu manifester avec sa fidèle compagne Galya, une chienne âgée de 7 ans.
je ne comprends pas l’ex-ump d’un coté ils sont pour enfermer les fichés S et de l’autre ils sont contre la construction de prisons.
Mais c’est pourtant simple : ces gens sont pour le tout répressif, mais chez les autres 🙂 🙂 🙂
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