Malgré la détermination de plusieurs dizaines de chauffeurs VTC rejoints par quelques gilets jaunes, les accès au MIN de Rungis restent accessible, protégés par les forces de l’ordre. Si cette action revendicative symbolique n’a pas ou peu d’impact sur l’activité du marché au gros, les professionnels restent sur le qui-vive.
Tôt ce mercredi, les manifestants ayant répondu à l’appel de l’organisation VTC en colère ont été bloqués par les gendarmes alors qu’ils procédaient au filtrage des entrées de camions, devant l’une des barrières de péage du MIN de Rungis. “Ils essaient de casser le filtrage. Ils ont bloqué, les bloqueurs. C’est la dictature. C’est scandaleux !”, se plaignait l’un des manifestant en gilet jaune, filmé par l’un de ses confrères. Sur la même vidéo prise vers 2 heures du matin, quelques chauffeurs VTC tentent de parlementer avec le commissaire chargé d’encadrer la manifestation. L’officier est intraitable. “C’est moi qui décide s’il y a un trouble à l’ordre public et en l’occurrence, il y avait trop de camions bloqués”.
Argument irrecevable pour ces manifestants qui clament depuis le début de leur mobilisation détenir une autorisation préfectorale pour organiser un barrage filtrant à l’entrée de Rungis jusqu’au 26 décembre. Accusée par certains professionnels de favoriser le blocage du marché, la préfecture du Val-de-Marne s’est défendue d’avoir autorisé ladite manifestation. “Nous vivons dans un pays où les citoyens ont la liberté de manifester. La préfecture n’a pas à donner d’autorisation, elle prend simplement acte de la déclaration de l’organisation à l’origine du mouvement. Il se trouvent qu’ils ont bloqué des camions constituant une entrave à la circulation et il a été demandé à la gendarmerie d’intervenir pour la faire cesser”, explique-t-on.
“Ce qui nous inquiète, c’est que ces manifestants aient réussi à faire le coup de communication puisque quelques médias sont venus en reportage. Ils ont réussi à faire parler d’eux et cela pourrait donner des idées à d’autres groupes. Nous sommes inquiets par rapport à l’évolution du mouvement parce que les producteurs, les grossistes et les commerçants souffrent en ses dernières semaines de l’année qui sont capitales. Les blocages en province créent des problèmes d’approvisionnement. Cela dit, avec ses quatre accès et le concours des pouvoirs publics, je vois mal comment ils pourraient bloquer le MIN de Rungis”, rassure Alain Martinez, vice-président de la CPME du Val-de-Marne.
“La réalité est très différente entre ce que l’on voit sur les réseaux sociaux et ce que l’on voit sur le terrain. Au début nous avons eu des braves gens qui éprouvent des difficultés, et on les respecte, nous avons dialogué avec eux puis là nous sommes entrés dans le temps de la récupération. Des gilets jaunes qui n’ont rien avoir avec le petit commerce de proximité dont nous sommes l’arrière base. Nous sommes un symbole et donc un otage. Ils utilisent la connaissance médiatique qu’à Rungis aujourd’hui pour faire effet de levier mais heureusement les forces de l’ordre et les équipes de Rungis ont a maintenu le calme. La taille moyenne des entreprises à Rungis est de 10 salariés et certaines risquent de ne pas passer l’année”, a expliqué ce mercredi matin chez Europe 1 le président du Min de Rungis, Stéphane Layani, promettant cependant que les français pourraient “se régaler pour les fêtes”.
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