Avec ses 76 bougies à souffler d’ici à la fin du mois de novembre, Jacques JP Martin, maire LR de Nogent-sur-Marne, sait que c’est sur son âge qu’il sera attaqué s’il décide de se représenter aux municipales de 2020. Mais sur ce terrain,
l’élu, à la tête de la ville depuis 2001, a déjà commencé à affuter ses arguments, hostile au principe de la retraite imposée. Sous forme de semi-boutade, l’édile avance même être prêt à relever le défi de la côte Baltard à vélo avec ses concurrents pour témoigner de sa bonne forme, alors qu’il vient de faire réparer son deuxième genou.
“La vraie raison qui motivera ma décision, c’est ce que décidera le président de la République pour le projet territorial du Grand Paris”, indique l’élu. Président du territoire Paris Est Marne et Bois et secrétaire général de la nouvelle association, l’Alliance des territoires, créée il y a quelques semaines par les 12 territoires de la Métropole du Grand Paris, Jacques JP Martin défend l’idée d’en faire un syndicat mixte qui accueillerait aussi les départements, la région, les syndicats thématiques, et travaillerait durant un mandat à une répartition et clarification des compétences entre ces différents niveaux. Cette phase de construction métropolitaine, le maire déclare sans hésiter qu’il souhaite en être. “En tant que territoires, nous ne demandons pas grand chose, simplement d’avoir un vrai statut d’EPCI (Etablissement public de coopération intercommunale) avec une fiscalité propre issue de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises), gage d’une véritable décentralisation. La métropole actuelle n’est qu’un guichet qui répartit l’argent qu’elle nous prend. Aujourd’hui, ce-sont les territoires les mieux placés pour répondre aux deux grands enjeux pour les habitants que sont l’amélioration de la qualité de vie et la réduction des inégalités, en s’appuyant sur l’intercommunalité. Cela commence à fonctionner. Le dernier budget de Paris Est Marne et Bois a été voté à l’unanimité. Cela serait du gâchis d’arrêter cela en 2020. Une métropole qui parle à 131 communes, cela ne fonctionne pas“, martèle le maire.
Pour l’heure, l’arbitrage de l’Elysée se fait toujours attendre, mais le maire de Nogent interprète comme un favorable augure la nomination de Jacqueline Gourault, avec qui il a siégé à l’Association des maires de France, comme ministre de la Cohésion des territoires, en charge des relations avec les collectivités locales. De même indique-t-il être confiant dans le vote d’un amendement pour maintenir la dotation intercommunale de territoires en 2019. Bref, il semble bien que tous les voyants soient au vert pour que le maire se prépare à un quatrième mandat.
Restera ensuite à défendre l’idée auprès de ses électeurs. L’âge du capitaine sera forcément un sujet. Localement, le paysage politique local est plutôt moins combattif qu’à la veille des municipales de 2014, lorsque les passes d’armes avec l’opposition de droite et du centre étaient systématiques, ou surtout qu’à la veille de 2001, lorsqu’après un seul mandat, l’élu s’était retrouvé face à son ancienne première adjointe devenue députée. Depuis 2014 toutefois, la donne nationale a évolué, avec l’émergence du parti En Marche qui a fait de beaux scores à Nogent et qui ambitionnera sans doute de rassembler les sans étiquette qui s’étaient présentés en ordre dispersé les fois précédentes. Les élections européennes de 2019 donneront une idée de l’aura conservée ou non du parti présidentiel.
Mr le Maire serait malade. Il a fait son temps. Il bétonne sa ville année après année. Gare au syndrome Carrez !
Il faudrait qu’il raccroche et que d’autres formations politiques (LAREM) lui trouvent un remplaçant …
@machin et @swan : un DGS n’est pas une obligation. D’autant que pour une ville de moins de 40.000 habitants, le cadre d’emploi est celui d’un attaché (de catégorie A, donc). Au-delà, il s’agit d’un administrateur, grade plus onéreux pour la commune mais réputé plus intéressant d’un point de vue des compétences et des services rendus par le titulaire de la fonction.
Il n’est pas choquant qu’une ville “intermédiaire” se dispense donc d’un DGS, d’autant que Nogent appartient à un important EPCI (qui dispose d’un DGS et d’un DGA) dont les compétences sont élargies au fil du temps – c’est dans ces EPCI que s’exerce le pouvoir -, sans pour cela devoir soupçonner l’édile de cumuler “les payes” tirées de la mairie. C’est tout bonnement … impossible. Parce qu’interdit. A moins qu’un lecteur ne me déniche une délibération du conseil municipal fixant le principe ;-), je ne peux pas croire à l’enrichissement tous azimuts d’un maire. Du reste, l’indemnité de premier magistrat est “écrêtée” pour cause de cumul de présidences qui, elles, assurent de meilleurs lendemains. A Nogent, le maire va au-delà de la règle applicable : il perçoit tout juste le tiers de l’indemnité pleine.
Nogent dispose d’une force vive d’un peu plus de 600 agents au service d’environ 32.000 habitants. Cette force vive doit être traitée avec les égards qu’elle mérite, pas seulement quelques mois avant l’échéance électorale.
Dans l’espace économique privé, diriger une usine de 600 personnes avec ses ouvriers, ses techniciens, ses ingénieurs, ses commerciaux et ses administratifs n’est pas une tâche aisée. Les dimanches sont souvent sacrifiés. Puis à la difficile direction des Hommes et la satisfaction des détenteurs du capital, s’ajoute un empilage de normes et autres règles contraignantes parfois plus loufoques les unes que les autres qui ne facilite pas l’humanité des relations professionnelles. Le chef d’entreprise doit donc faire preuve d’un caractère solide pour résister aux forces de « désolidarisation » auxquelles il est soumis quotidiennement.
C’est la même chose pour une collectivité locale : la personnalité d’un maire ou d’un président (de CD ou CR) doit être guidée par le sens de l’efficacité et une forte « empathie » pour le personnel communal et ses concitoyens. Son temps ne compte pas, d’ailleurs il ne doit pas le compter. C’est aussi à ça que se mesure l’usure : les liens forts d’origine créés lors d’une première campagne se distendent et laissent place après plusieurs mandats à des relations pour ainsi dire protocolaires.
Au sommet de l’Etat, d’autres qualifient de “solitude de l’Elysée” la perte d’humanité et de proximité du tenant de la charge …
En mars 2008 ( ce n’est pas une coquille, 2008), JJPM promettait que son éventuel deuxième mandat serait le dernier “pour ne pas exercer ses fonctions au-delà de 70 ans”…
http://www.leparisien.fr/val-de-marne/la-droite-se-dechire-a-nogent-sur-marne-03-03-2008-3296103399.php
En fait, je ne pense pas qu’il fasse cela pour l’argent, il faut cesser de penser que tous les Politiques qui ne passent pas la mai, s’accrochent pour des questions matérielles.
Ils le font parce que le pouvoir est une drogue et que souvent, ils ne savent pas faire autre chose.
C’est souvent la peur de devenir un citoyen lambda et anonyme qui les retient.
Jacques JP Martin veut etre président de tout, c’est sa façon de continuer à exister à un âge ou la plupart des hommes ou des femmes qui ont travaillé pendant 40 ans, aspirent à voyager, à s’occuper de leurs petits enfants à sortir entre amis bref, à passer à autre chose.
Imaginez sa fiche de paie!!!!!!
Reste, pour continuer le bétonnage de Nogent, il reste des pavillons à détruire…
Le premier magistrat de Nogent est certes passionné par ce qu’il fait, relativement âgé, un peu usé, mais c’est surtout un sacré cumulard:
Maire, Président de l’EPT 10, vice président de la métropole du gd Paris, Président du plus important syndicat d’électricité de France, il assume également les fonction de directeur général des services de sa propre ville depuis le nom remplacement de son DG il y à 5 ans… les Nogentais auraient tort de vouloir se séparer d’un tel surhomme!
Combien de fois a-t-il promis que son prochain mandat serait le dernier ?
Contrairement à ce que disait Charles Pasqua, les promesses engagent d’abord ceux qui les font.
L’âge du capitaine n’a guère d’importance. Seul l’esprit et l’usage qui en est fait compte. N’est pas Bouteflika qui veut ! 😁
En revanche, quel que soit l’âge et la brillance d’esprit donc, l’engagement politique doit avoir un sens. L’engagement de JJPM avec la LREM serait la signature au mieux d’une absence de conviction, au pire d’un reniement personnel.
“Alexandre” qui tiendrait la corde “marcheuse” à l’heure qu’il est lui laissera-t-il cette opportunité ? De toute évidence, les 53,01% remportés aux dernières législatives à Nogent par la LREM Nadine RET font naître des ambitions, familiales ou non chez les macronistes 😎
Quand aux européennes évoquées dans l’article du jour, elles ne sont pas un indicateur à l’échelle locale : les européennes bénéficient aux listes quasi “hors système”. Qui pourraient bien être le facteur déclenchant d’une déflagration plus grave qu’une simple débâcle électorale.
Last but not least, un engagement pour sa ville est d’essence sacerdotale : il faut aimer ses concitoyens et leur donner de bonnes raisons d’espérer. Un discours technocratique a peu de chance de faire illusion sur des Nogentais qui ressemblent en 2018 à leurs aînés de 1995.
Comment ce 1er magistrat de la Ville n’a pas pensé à sa succession ?…. C’est incroyable d’avoir aussi peu de bon sens…
C’est ce qu’on appelle un professionnel de la politique avec tous les avantages qui vont avec…Les dérives du pouvoir!
Est-on vraiment certains que les 12 EPT sont dans cette “Alliance des territoires” ?
Cela serait étonnant… cette information est-elle vérifiée ? Merci
http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/l-alliance-des-territoires-soutenue-par-120-maires-de-la-metropole-22-10-2018-792548
19 ans à gérer une ville c’est déjà trop, il serait temps de passer la main, surtout à son âge ! Il aurait 84 ans à la fin de son dernier mandat ? Absurde. Qui peut croire qu’à son âge il est à 100% à sa tâche ?
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