Après sept mois de mobilisation contre le projet de mutualisation des équipes de police de nuit et le regroupement de certains commissariats, la nouvelle directrice territoriale, Valérie Martineau, aurait indiqué lors d’une rencontre avec les syndicats de policiers que “ce n'[était] pas sa priorité”.
Convoqués à l’état-major de Créteil ce lundi pour une rencontre sur le thème des mutualisations, les trois syndicats de policiers du Val-de-Marne s’attendaient à parler fermeture de commissariats et fusion des bacs et brigades de nuit. Pourtant, rien de tout cela n’a vraiment été évoqué. Valérie Martineau, qui a succédé à Jean-Yves Oses à la tête de la direction territoriale de la sécurité de proximité au début du mois de mai, souhaitait présenter aux syndicalistes l’ébauche d’une réorganisation des services de police judiciaire. Au bout d’une heure, les participants ont fini par interroger la directrice territoriale sur l’autre projet de mutualisation, celui qui mobilise syndicats et élus depuis sept mois et plus encore ces derniers jours avec des manifestations prévues ce week end à Alfortville, Charenton-le-Pont ou Ivry-sur-Seine. “Je sais que ce projet existe mais lorsque j’ai pris mes fonctions et que l’on m’a remis ma feuille de route, je n’ai pas reçu de pression particulière sur ce dossier”, aurait répondu Valérie Martineau selon les syndicalistes présents.
Pour Yoann Maras, secrétaire départemental Alliance 94, la perspective d’une mise en place de cette réforme est repoussée au moins jusqu’au printemps 2019. “Toute reforme de structure doit passer par un comité technique interdépartemental (CTI), le prochain doit avoir lieu au mois de juillet et Valérie Martineau nous a indiqué dans un mail envoyé ce mardi qu’il n’y serait pas question du projet de mutualisation. Ensuite, il n’y aura plus de CTI d’organisé jusqu’à la tenue de nos élections professionnelles. Ces fermetures de commissariats de nuit impliquent des investissements pour les sécuriser, tirer les câbles et réaliser les déports de caméras vers les salles de l’état-major. Cela va prendre des mois, si les travaux démarraient demain, ils seraient terminés au printemps 2019. Pour autant, il faut continuer à se mobiliser puisque rien n’a été abandonné”, enjoint le délégué syndical qui participera à la manifestation organisée ce samedi devant le commissariat d’Ivry-sur-Seine.
Angelo Bruno, secrétaire départemental Unité SGP Police 94 se veut plus prudent et estime que la direction peut passer outre les mécanismes de concertation des représentants des fonctionnaires. “Pour l’instant, le projet est toujours d’actualité, nous ne sommes pas à l’abri parce que rien n’empêche l’administration de programmer un CTI avant septembre, ou de prendre des décisions à titre expérimental. Cela fait sept mois que nos collègues ne savent pas à quelle sauce ils vont être mangés et la direction ajoute en plus une nouvelle mutualisation avec les officiers de police judiciaire, ces réorganisations se font toujours au détriment des policiers”. Le secrétaire départemental d’Unité SGP Police 94 manifestera pour sa part à Alfortville. Le syndicat organise également le soir du 28 juin sur le parking du commissariat de Maisons-Alfort une soirée grillade pour protester contre les mutualisations.
Fabien Seigneur, délégué départemental UNSA Police 94, estime que ce laps de temps supplémentaire va permettre à la directrice territoriale de prendre véritablement connaissance du projet et de s’y impliquer. “A l’heure actuelle, nous ne pouvons pas dire à quel horizon nous aurons la réponse ferme et définitive qui, d’ailleurs, ne dépend pas que d’elle, mais également de sa hiérarchie, à la préfecture de police. Quoi qu’il arrive, nous allons continuer à nous opposer à ce projet qui serait sanctionné d’un échec automatique. Il ne faut pas toucher à l’organisation territoriale mais augmenter les effectifs plutôt que de mutualiser pour combler les manques”. Les syndicalistes de l’UNSA vont également se joindre aux rassemblements organisés ce week-end.
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