La question du traitement des nuisances sonores liées au RER A à Vincennes fait l’objet d’un débat depuis plusieurs années.
Après des années de bataille pour obtenir le cofinancement des protections phoniques par l’Etat et la RATP, aux côtés d’Ile-de-France Mobilités, de la région, et des communes concernées, c’est le choix de la solution qui a suscité la controverse. Si côté Fontenay-sous-Bois on a accepté la solution mur, la question a fait débat à Vincennes, certains étant réticents à la pose d’un mur de 5 mètres de haut. Finalement, une consultation a été organisée en septembre auprès des riverains des avenues Pierre Brossolette et Gabriel Péri, proposant quatre scénarios, trois avec mur (de respectivement 2, 3,5 et 5m) et une avec traitement de façade des murs d’habitation.
249 habitants y ont répondu, se partageant entre 45,8% favorables à un traitement des façades, et 48,6% en faveur d’un mur. Parmi les habitants favorables à l’érection d’un mur, la moitié ont opté pour un mur à 5 mètres de haut, 35% pour un mur de 3,5 mètres de haut et 13% pour un mur de 2 mètres de haut. 5% des votants n’ont opté pour aucun scénario.
La taille du mur ne faisant pas consensus, même si la majorité des votants s’est montrée favorable à sa construction, la ville a donc opté pour un traitement des façades, considérant qu’il s’agit de “la solution la plus fidèle à l’expression de l’intérêt général“. “Concrètement, un diagnostic sera établi par des spécialistes missionnés par la RATP afin d’évaluer les solutions envisageables dans chaque logement”, indique la maire de la ville, Charlotte Libert-Ibanel, dans un courrier d’information aux riverains. L’élue a par ailleurs rappelé qu’elle souhaitait demander “aux autres partenaires de la ville d’étudier une extension de ces financements aux deux côtés des voies. “
Nous notons que 48% des votants se sont prononcés « pour » la construction d’un mur contre 46% « contre » et 6% d’abstention. Nous sommes donc particulièrement surpris des conclusions que Madame le Maire en tire. Cette interprétation est donc à l’opposée même des résultats, l’expression s’étant clairement porté en faveur de la construction d’un mur d’au moins deux mètres de haut.
Cela pose une nouvelle fois la question des modalités d’organisation de cette consultation et des règles qui s’y appliquent. Une telle “consultation” n’avait d’ailleurs aucune justification à être cantonnée à la seule ville de Vincennes le problème étant général et les choix d’options interdépendants notamment avec Fontenay sous bois dont une partie est incrustée dans Vincennes. Le choix de prendre en compte uniquement le pourcentage le plus élevé (majorité relative) d’une des réponses aux quatre questions posées, démontre que cette consultation était biaisée (la mairie y étant farouchement opposée pour des questions purement esthétiques). En effet au lieu de demander “pour ou contre un mur”, il suffirait donc de prévoir plusieurs options de hauteurs de mur (trois “pour” en l’occurrence) afin de s’assurer par avance que la quatrième question (“contre”) emporterait l’avantage relatif !
Il est encore temps de redresser la barre, de valider le principe d’un mur qui résulte du choix effectif de l’ensemble des populations (y compris celles de Fontenay sous bois insérées dans Vincennes) et de travailler avec les autres municipalités afin de conduire au meilleur projet possible.
Association RépaRER
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