Ormesson-sur-Marne a inauguré ce mardi 13 novembre une résidence de 7 logements sociaux du bailleur Valophis Habitat. Une petite opération en soi mais une véritable révolution pour cette commune qui compte moins de 2% de logements sociaux alors que la loi en exige 25%, et figure parmi les 6 villes du Val-de-Marne faisant l’objet d’un constat de carence.
A ce titre, elle doit s’acquitter chaque année d’une amende SRU majorée de 323 000 euros et peut faire l’objet de préemption de terrains par l’Etat. Depuis quelques années, la situation a toutefois commencé à évoluer. La ville a signé un contrat de mixité sociale début 2017 et des projets importants sont en cours dans les secteur Cantoux Pince-Vent et des Châtelets. Pour l’heure toutefois le compte n’y est pas. Pour la période 2014-2016, la commune n’a ainsi réalisé que 45 logements sur les 223 attendus, sans parvenir non plus au quota de logements très sociaux (PLAI). “Quand je suis devenue maire, nous avions 1,47% de logement social à Ormesson. J’ai porté le bonnet d’âne et nous avons pris des coups de bâton mais nous avons eu la volonté de ne pas rester à la traîne. Nous ne nous dédouanons pas car il est important d’offrir à nos habitants un parcours résidentiel en fonction de leurs ressources. En revanche, je considère que nous imposer de façon unilatérale, un taux de 25% est une hérésie. Il faut tirer les enseignements du passé et faire du logement aidé non plus un facteur d’exclusion mais d’intégration pour les résidents”, continue de défendre la maire LR de la ville, Marie-Christine Ségui, élue en 2014, tout en pointant l’absence des représentants de l’Etat à l’inauguration.
Située en plein centre-ville, au 59 avenue Wladimir d’Ormesson, la nouvelle résidence de sept logements inaugurée ce mardi, se fond complètement dans la ville et accueille des appartements allant du studio au 5 pièces. Le nom de la résidence, Wladimir d’Ormesson, ne dépare pas non plus avec la tradition communale. Les dix agents de la police intercommunale s’installeront sous peu dans un local communal attenant.
Parallèlement à l’inauguration de cette petite résidence, se poursuit la consultation en ligne pour la constitution de la première zone d’aménagement concertée de la ville sur la plaine des Cantoux. Les habitants peuvent encore donner leur avis sur le site dédié jusqu’au 5 décembre. Environ 350 logements devraient y être construits, dont la moitié de logements sociaux. De même, des terrains ayant appartenu au groupe Peugeot ont été vendus à un promoteur qui prévoit également la construction de 220 logements en partie sociaux. Dans le secteur des Châtelets encore, 513 logements vont être créés, dont 229 en accession à la propriété et 129 logements sociaux ainsi qu’une résidence étudiante de 155 places. “Nous espérons pouvoir renégocier avec l’État notre amende majorée à 200% qui grève nos finances. Paradoxalement, nous rencontrons des difficultés au niveau des services de l’État qui bloque la levé de contraintes d’urbanisme notamment sur l’ex-VDO alors que nous sommes dans une logique volontariste. A travers la livraison de la résidence Wladimir d’Ormesson et des autres programmes, nous voulons faire la démonstration que la production de logement social ne peut se faire uniquement sous un prisme comptable. Il faut penser à l’aménagement de façon globale, les équipements publics, les moyens de transport. C’est très difficile de faire entendre cela à l’État”, motive-t-on au cabinet du maire.
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