Grand Paris Express | | 26/09/2018
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Métro: l’interopérabilité 15 Sud-15 Est de plus en plus compromise

Métro: l’interopérabilité 15 Sud-15 Est de plus en plus compromise

L’interopérabilité entre les lignes 15 Sud et 15 Est du Grand Paris Express à Champigny-sur-Marne, condition sine qua non pour que la ligne 15 puisse faire tout le tour de Paris sans changement, a de plus en plus de plomb dans l’aile. Le président de la SGP, Thierry Dallard a exprimé ce mardi son scepticisme sur la fonction d’entonnement de l’ouvrage en cours de construction à l’occasion d’une conférence de presse sur l’avancement du chantier.

Quelques jours à peine après sa nomination à la tête de la SGP (Société du Grand Paris, l’établissement public maître d’ouvrage du métro Grand Paris Express), Thierry Dallard, auditionné par le conseil d’administration de l’association Orbival, avait été sensibilisé par les élus locaux et les représentants d’usagers à la nécessité d’assurer l’interopérabilité des lignes du Grand Paris Express. « Cela n’aurait aucun sens que cette interopérabilité qui permettra d’exploiter la ligne 15 directement entre Arcueil et Fontenay soit remise en cause. Ce serait aller contre le projet de rocade de métro continue autour de Paris, et du projet initial d’Orbival », avait alors insisté Christian Favier, président du département, lors d’un échange avec le nouveau président de la SGP. Voir notre article de l’époque sur ce sujet. Alors que la SGP communique largement sur les temps de parcours du futur métro Grand Paris Express, cette rupture de charge occasionnerait un allongement des temps annoncés.

La Société du Grand Paris envisagerait pourtant de ne plus faire de l’ouvrage Salengro à Champigny-sur-Marne, une jonction interopérable entre les lignes 15 Sud et 15 Est. “Nous avons plusieurs exemples de fourches dans le système de transport métropolitain et l’on sait que ça n’est pas très fonctionnel. Un entonnement risque de fragiliser le système d’exploitation. Il faut regarder ce dossier sans passion pour pouvoir faire une analyse comparative et partager la décision avec d’autres acteurs comme Île-de-France mobilités. Ce n’est pas une décision que que nous prendrons un soir à la sauvette au mois d’août que les gens découvriront en rentrant de leurs vacances”, tente de rassurer Thierry Dallard.

La construction de cet ouvrage annexe fait partie d’un lot de génie civil attribué en avril 2017 à Eiffage et Razel-Bec pour la réalisation du tronçon entre les gares de Bry-Villiers-Champigny et de Créteil l’Echat et un marché de 170 millions d’euros, spécifiquement pour cet ouvrage, a déjà été notifié. Ces travaux ont été lancés depuis plus d’un an et sont sources de nuisances pour les riverains. Tout cela n’aurait alors servi à rien ? “Nous n’allons pas arrêter ce chantier puisqu’il est engagé, en revanche, se poseront des questions d’utilisation de cet équipement pour d’autres besoins. Servir aux trains de maintenance par exemple”, indique le président de la SGP.

Près de 800 pistes d’économies envisagées par la SGP

“J’ai été clair dès ma prise de fonction. Il n’y aura pas de grand plan où l’on annoncera une litanie de postes d’économies. Nous avions identifié 1500 pistes d’économies pour en abandonner très rapidement 300, il nous reste donc énormément de pistes qui peuvent aboutir d’ici quelques mois ou quelques années. Sur la question des matériaux par exemple, nous pourrions imaginer d’utiliser les remblais des tunnels. Il y a plein de choses à étudier. Nous en informerons nos partenaires, collectivités locales, Ratp, Sncf ou Île-de-France mobilités”, ajoute Thierry Dallard.

Pour boucler son financement, la SGP bénéficiera aussi de revenus supplémentaires avec l’émission prochaine d’obligations pour un montant initial de 5 milliards d’euros. Un afflux de liquidités qui va permettre au maître d’ouvrage du  futur métro périphérique de gonfler ses effectifs pour travailler plus efficacement. “Nous venons de passer la barre des 100 chantiers. C’est beaucoup mais ce chiffre va tripler au plus fort des travaux. Nous devons avoir des moyens à la hauteur de l’enjeu. J’estime qu’il nous faudrait être entre 1000 et 1200, or, nous ne comptons pour l’heure qu’environ 200 collaborateurs. Nous allons recruter 400 employés sur les deux prochaines années”.

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