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Formation | Val-de-Marne | 24/05/2018
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Parcoursup: “On est la génération bêta-test”

Parcoursup: “On est la génération bêta-test”

Des rangs sur des listes d’attente, voilà les principales informations qu’ont obtenu ce mardi 22 mai les futurs étudiants sur  la plate-forme Parcoursup, lorsqu’ils arrivaient à s’y connecter. De quoi alimenter largement les conversations devant les grilles des lycées ce mercredi.

Sur les 812 058 candidats qui avaient formulé 6,3 millions de voeux (en moyenne 7,7 par élève) dont 68% pour des filières sélectives, seulement un peu plus de la moitié (436 224) ont reçu au moins un vrai oui, même si ce n’est pas leur préférence, et environ 30 000 n’ont reçu que des réponses négatives définitives. Les autres ont reçu un mix de réponses négatives et de voeux en attente, et devront se connecter chaque matin pour voir combien de places ils ont remonté dans la liste. Parfois près du but, à quelques dizaines de places près, parfois à plusieurs centaines voir plus d’un millier de places d’écart. Difficile pour autant d’interpréter ce que cela veut dire, le système essuyant les plâtres cette année. Hier, environ 40 000 candidats ayant reçu des réponses positives avaient décidé laquelle ils retenaient, éventuellement sous réserve d’être admis dans l’une de celles où ils sont en liste d’attente. Les autres ont jusqu’à mardi prochain pour trancher. Les statistiques ne sont communiquées qu’au niveau national et non par académie.

«Je ne suis prise nulle part ! J’ai été refusée à l’Upec dans la filière droit/carrière public et je suis 1500 ème sur liste d’attente pour la filière droit, alors qu’ils prennent 845 personnes. Maintenant il faut que je regarde tous les matins, c’est stressant», s’exclame Gersende, devant le lycée privé Petit Val de Sucy-en-Brie.

Même stress au lycée Marcelin Berthelot de Saint-Maur-des-Fossés: “Je suis en attente et cela me déprime à un mois du bac, surtout qu’ils nous ont fait comprendre qu’il y a plein d’élèves qui n’auront pas leur réponse avant“, confie Louise, qui a demandé des prépas littéraires et des licences de lettres.  Même attente pour Samuel, en terminale S dans le lycée saint-maurien, en attente sur les facultés de physique. Certains ont reçu une réponse, loin de leur secteur. «J’avais demandé une fac dans mon secteur mais finalement, j’ai été pris à Toulouse et en génie mécanique, et pas à l’Upec où je suis en liste d’attente. C’est un peu compliqué de ne pas savoir où l’on va pour organiser un déménagement et choisir ses activités sportives. On a l’impression d’être la génération bêta-test! Déjà au bac blanc, on nous imposé de mesures antitriches sur les calculettes qui ne seront pas appliqués au bac…», confie Lilian, en terminale S à Berthelot.

Au lycée Marx Dormoy de Champigny-sur-Marne, Louise, en terminale S, s’inquiète de son rang dans la liste d’attente. “Il y 6000 personnes pour des licences de biologie/chimie à la Sorbonne, pour une capacité de 500 places. Et je suis 3700 ème sur la liste…” En terminale STMG à Marx Dormoy, Audrey, refusée dans 5 de ses voeux et en attente sur les  7 derniers, ne préfère plus se connecter : “Cela va me démoraliser plus qu’autre chose!” anticipe la future bachelière, qui a postulé pour des licences de psychologies et de science de l’éducation. Egalement en STMG à Marx Dormoy, Mehdi, qui a essuyé neuf refus et est en attente sur six voeux (BTS, MUC, CI, licences science sociale/sociologie et AEI), préfère de son côté prendre les devants: “Je réfléchis à faire quelque chose l’année prochaine car Parcoursup, c’est trop incertain”, estime l’élève.

Quelques heureux tout de même, à l’instar de Sylvestre, en terminale S à Petit-Val : «J’ai demandé des prépas commerces à Marcelin Berthelot mais aussi sur Paris et j’ai été pris dans quatre. Je suis en liste d’attente pour Henri IV. Maintenant je dois choisir entre l’une de mes quatre acceptations tout en gardant de côté les prépas où je suis en liste d’attente qui sont les mieux classées», calcule l’élève.

Du côté des parents d’élèves, les premières impressions diffèrent d’une fédération à l’autre. “Nous avons déjà reçu de nombreux appels depuis hier. Les gens sont très angoissés. A Charenton-le-Pont par exemple, nous avons un élève qui a 17 de moyenne générale et qui n’a rien du tout“, déplore Valérie Montcourtois, administratrice de la FCPE 94, qui dénonce par ailleurs une inégalité entre les élèves des lycées parisiens et de banlieue. La fédération de parents d’élèves s’est associée à l’UNL (Union nationale des étudiants), l’Unef et Plus pour créer une plate-forme SOS Inscriptions afin de recueillir les doléances des élèves sans affectation. Voir le site. La fédération appelle par ailleurs à rejoindre la manifestation prévue ce samedi 26 mai à 14 h 30 depuis la gare de l’Est “pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité“. Myriam Menez, présidente de la Peep du Val-de-Marne, confie en revanche avoir eu moins d’appels affolés qu’avec APB. “La grande différence est que l’information ne tombe pas comme un couperet aussi tranchant qu’avec APB. Les élèves apprécient aussi d’avoir encore le choix entre leurs voeux, car ils ont pu mûrir leur réflexion depuis le moment des inscriptions initiales. Il faut en revanche que chacun se responsabilise pour répondre rapidement et ne conserver que les voeux en attente vraiment souhaités, afin de libérer les places”, analyse la présidente de la fédération départementale.

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