Environnement | | 23/10/2018
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Piétonnisation des voies sur berge: le suspense demeure

Piétonnisation des voies sur berge: le suspense demeure

La piétonnisation de la rive droite des berges de Seine, qui avait suscité la colère des villes de la banlieue Est, connaît une semaine de rebondissements  avec la décision de la Cour d’appel de Paris ce lundi et celle, attendue, du Tribunal administratif, ce jeudi. Explications. 

Pour rappel, Paris a décidé de piétonniser une partie des voies sur berge rive droite en octobre 2016, suite à une enquête publique ayant reçu un avis favorable. Cette décision ne faisait toutefois pas l’unanimité, notamment en banlieue, et l’arrêté a été attaqué en justice par la présidente de région, d’autres élus et riverains.  En février 2018, le Tribunal administratif a donné raison aux détracteurs. La ville de Paris a décidé de faire appel tout en publiant en parallèle un nouvel arrêté modifié dans sa formulation, toujours en vigueur.

Ce lundi 22 octobre, la Cour d’appel de Paris a confirmé le jugement de première instance, et donc l’annulation du premier arrêté. La ville de Paris a d’ores et déjà annoncé son intention de se pourvoir au Conseil d’Etat. Le second arrêté, lui, est toujours en cours, mais a également été attaqué en justice, sans la région cette fois. A la différence du premier arrêté, le rapporteur public du Tribunal administratif a en revanche plaidé en faveur d’un rejet de la demande, mais il ne rend qu’un avis. La décision du Tribunal est attendue ce jeudi 25 octobre. Si le TA valide l’arrêté, la piétonnisation pourra se poursuivre. Si ce n’est pas le cas, la ville devra repenser un nouvel arrêté.

“Nous avons gagné ces deux dernières années la bataille culturelle sur ce sujet essentiel. Les berges piétonnes sont un acquis, soutenu par une immense majorité des Parisiens. Même les élus de l’opposition ne demandent plus le retour des voitures. Plus de 2,4 millions de visiteurs s’y sont rendus en deux ans. Depuis la mise en œuvre de cette mesure, la circulation automobile a baissé de 10 % à Paris intramuros. La qualité de l’air s’améliore de façon corrélée, avec – 17 % par exemple sur la station quai des Célestins mesurés par Airparif entre avril 2016 et avril 2017. (…) Ce n’est pas la première fois qu’un projet à Paris connait une vie administrative complexe, il n’empêche que nous considérons que cela reste une nécessité, c’est le sens de l’histoire“, a réagi dans un communiqué Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire de Paris.

Dans le Val-de-Marne, Jacques J-P Martin, président du territoire Paris Est Marne et Bois, qui s’était constitué comme plaignant, dans la procédure liée au premier arrêté, a rappelé combien ce territoire est “particulièrement concerné par les effets de report de la fermeture des voies sur berges”. Dans un communiqué, l’élu insiste sur les conclusions de la Cour d’appel concernant les inexactitudes de l’étude d’impact réalisée par la ville de Paris, laquelle a “délibérément occulté une partie notable des incidences du projet sur les émissions de polluants atmosphériques et les nuisances sonores, (…) sans en étudier l’impact sur les principaux axes de report de trafic”, selon les conclusions de la Cour d’appel.  Et l’élu de déplorer  “l’absence de mesures compensatoires, qui auraient pu être proposées à la suite d’une étude d’impact correctement menée.”

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