Installés dans des bâtiments multicentenaires, les Hôpitaux de Saint-Maurice regroupent aujourd’hui la deuxième maternité du département et un pôle psychiatrique de pointe mais aussi un centre de traitement de l’insuffisance rénale chronique et un centre de rééducation neurologique et musculo-squelettique. Un fleuron de la santé qui hospitalise près de 27 000 patients par an et emploie plus de 2300 personnes. Confronté à l’effet de ciseaux d’une dotation budgétaire stagnante, d’une évolution naturelle des charges de personnel et de locaux à rénover, le centre hospitalier traverse aujourd’hui une crise financière inédite. Le remède, un plan de réduction des coûts qui passe par la suppression de 73 postes, ne passe pas et une nouvelle manifestation d’agents est prévue ce jour. Explications.
Economiser 7 millions d’euros sur 5 ans, tel est l’enjeu du Plan de retour à l’équilibre (PRE) de l’établissement. Les Hôpitaux de Saint-Maurice, qui avaient initialement présenté un Plan Global de Financement Pluriannuel (PGFP) 2018/2022 qui prévoyait un déficit moyen de 4,5 millions d’euros par an, l’ont vu retoqué par l’ARS (Agence régionale de santé), priés de revoir leur copie.
Réorganisations, mutualisations, suppressions de postes
Une nouvelle feuille de route que la directrice de l’établissement, Nathalie Peynègre, a exposée avec ses enjeux dans l’édition de septembre du journal de l’hôpital, Passerelles, après avoir exposé les “multiples” causes du déficit de l’hôpital comme “une politique de contrainte budgétaire nationale qui entraîne une stagnation -voire une diminution – des recettes, un taux de vétusté important de nos locaux, l’évolution naturelle des charges de personnel, une baisse d’activité dans différents services…” Une première pour l’établissement qui va devoir subir une cure d’austérité sans précédent. “J’entends bien que les changements qui vont s’opérer dans les mois à venir peuvent être déstabilisants. Toutefois, cet effort est nécessaire. Nous ne pouvons pas laisser la situation se dégrader davantage. Si nous le faisions, nous n’aurions plus la possibilité de moderniser l’hôpital et d’améliorer les conditions d’accueil des patients. Nous devons résorber notre déficit pour financer les investissements prévus dans le nouveau projet d’établissement, notamment dans son volet patrimonial, et ainsi permettre la continuité de l’activité pour répondre aux besoins de la population”, motive la directrice. Parmi les pistes de réflexion pour réduire les coûts et augmenter les recettes, sont annoncées la restructuration de l’hospitalisation complète du pôle SSR (Soin de Suite et de Rééducation) enfant, la mutualisation du laboratoire avec le CHI de Créteil dès ce mois d’octobre, l’augmentation de la capacité d’accueil en gériatrie, l’amélioration de la gestion des lits et places par la création d’une plateforme de gestion des flux en SSR début 2019, la transition de l’hospitalisation complète vers davantage d’ambulatoire dans certaines spécialités et encore l’extension de la maternité avec la création d’une quatrième salle d’accouchement d’ici à 2020. Au-delà des recettes liées à l’activité, l’hôpital prévoit aussi de louer ses locaux non occupés et de faire appel au mécénat pour trouver de l’argent. Concernant la réductions du personnel, 73 postes concernés, la directrice indique qu’elle passera par le non-renouvellement de départs à la retraite et le gel de certains postes vacants. “Il n’y aura pas de licenciement et ces mesures seront prises dans le souci permanent de préserver l’intérêt des patients”, promet la directrice. Voir l’éditorial de la directrice en page 3 du numéro de septembre de Passerelles.
De nouvelles pistes d’économie à l’étude
Une première potion qui n’est toutefois qu’un avant-goût. “Toutefois, l’ensemble de ces mesures ne suffiront pas à résorber la totalité du déficit de l’établissement. C’est pourquoi la réflexion continuera sur l’année à venir pour trouver tous ensemble de nouvelles pistes“, prévient déjà Nathalie Peynègre, qui gère à la fois les Hôpitaux de Saint-Maurice et le CH psychiatrique Les Murets de La Queue-en-Brie, dans le cadre du groupement hospitalier de territoire (GHT) 94 nord.
Une cure insupportable pour des agents déjà sous tension
Du côté des agents, le remède est insupportable. Mi-septembre, une délégation a été reçue à l’ARS tandis qu’un rassemblement était organisé par les syndicats Sud Santé et CGT. Ces derniers dénonçaient les conséquences d’une rigueur budgétaire imposée nationalement par l’Ondam (Objectif National des Dépenses de l’Assurance Maladie) avec pour conséquence une stagnation ou une diminution des dotations de financement, conduisant à une sous-financement de 4,5 millions d’euros. Et les syndicats de lister les conséquences concrètes dans les services, de l’insuffisance d’infirmières dans un service de soins de réadaptation pour les enfants, les problèmes de suivi de patients d’unités fermées… Un malaise exprimé directement par les agents lors du rassemblement devant l’ARS (Voir reportage), ces derniers regrettant notamment l’impossibilité de continuer à organiser certaines activités, certaines sorties, d’assurer un suivi par spécialité médicale…
Rassemblement ce mardi 9 octobre
Ce mardi 9 octobre, un rassemblement a été organisé à 13 heures devant la direction des ressources humaines de l’hôpital, à l’appel de la CGT. Afin d’illustrer leur propos, les agents ont prévu d’installer 73 silhouettes noires avec le nom des postes supprimés. “En SSR Enfant (Soin de Suite et de Rééducation) la diminution du personnel ne permet plus le bon fonctionnement de l’école qui est obligée de fermer ses classes de maternelles et primaires. Les enfants hospitalisés n’ont plus accès à l’enseignement”, alerte le syndicat dans un communiqué informant du rassemblement.
Si l on mettait à l ordre du jour un objectif sante pour tous, et la limitation des dividendes verses aux actionnaires, les salaires indecents, les retraites chapeau, les parachutes dores, peut etre nous redonnerions du sens et nous reformerions dans l action notre societe en manque de repere
Aucun rapport. Arguties d’un autre âge.
Demandez aux ouvriers de l’usine de Dieppe qui fabriquent la nouvelle Alpine, ce qu’ils en pensent… L’unité à 60 000 € pièce, il en faut des “riches” que vous méprisez pour en acheter…
Résultats : plus de 392 emplois dont 150 créés en 2 ans, et des investissement à la clef pour la ville et le département. What else ?
Les salaires indécents… ??? de quoi parlez-vous ? par rapport à qui ou à quoi ? quel est votre logiciel de comparaison ?
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