Kevin L, animateur intervenant dans deux écoles d’Alfortville a été condamné vendredi par le tribunal correctionnel de Créteil pour des attouchements sur une dizaine de fillettes. Il écope de deux ans de prison avec sursis et mise à l’épreuve, d’une inscription au fichier des délinquants sexuels et d’une interdiction d’exercer une activité professionnelle ou bénévole en contact avec des mineurs.
« Au départ nous ne savions pas ce qu’il se passait. Il y a eu des pipis au lit, des cris en pleine nuit, des cauchemars, des refus d’aller au centre aéré. Puis, lorsque les faits ont été révélés dans la presse, j’ai posé des questions à ma fille qui m’a répondu que si elle parlait, [Kévin] aurait des problèmes. Ce ne sont pas des mots d’enfants. Elle culpabilise et a peur de retourner au centre aéré », décrit la mère d’une fillette de 7 ans devant les juges.
A l’instar d’une dizaine de fillettes des écoles Etienne Dolet et Victor Hugo d’Alfortville, elle a subi l’attitude pesante et les gestes inappropriés de cet animateur plébiscité par les enfants. « J’étais animateur mais aussi intervenant en danse sur cette structure, j’y ai passé beaucoup de temps, les enfants venaient me voir et se confiaient lorsqu’ils avaient des problèmes ». C’est justement pour réconforter une jeune élève moquée par ses camarades qu’il lui adresse des caresses sur le dos, sur et sous les vêtements lors de la projection d’un film, puis la suit aux toilettes où il l’embrasse sur le front.
A la cantine, il glisse sa main sous la table et vient toucher les cuisses d’une élève, au vu de plusieurs élèves. Au cours de l’enquête, les écolières victimes ont évoqué les caresses sur le dos, le ventre, les cuisses, les fesses, et parfois, la poitrine et le sexe par effleurement, des baisers. Certains enfants âgés de 7 à 12 ans confient avoir mis en place des stratégies pour éviter de se retrouver seules avec l’animateur. Au cours de ses auditions, Kévin L, a reconnu les attouchements et avoir agi par pulsion sexuelle mais a fait volte-face à l’audience. « Je savais qu’en disant cela, l’interrogatoire terminerait plus rapidement mais je ne ressens pas d’attirance sexuelle pour les enfants. Je reconnaîs certains gestes mais je n’ai pas dépassé la limite ». Selon l’expertise psychologique, l’homme a du mal à exprimer sa culpabilité, est en manque de repères structurants et devrait bénéficier d’un suivi psychologique.
Des signaux d’alertes
Pendant l’audience, sont évoqués les nombreux signaux qui auraient du alerter sur les risques d’exposer l’animateur aux enfants. Alors qu’il travaillait dans un établissement scolaire de Joinville-le-Pont, il avait été rappelé à l’ordre par le Conseil départemental de l’éducation, de la jeunesse et des sports, après avoir envoyé une déclaration d’amour à deux jeunes enfants et leurs parents. « Des bisous les grenouilles, de belles sensations m’envahissent lorsque vous me faites rentrer dans votre monde. Merci à papa et maman de vous avoir inculqué ses belles valeurs », termine le courrier, lu par le juge. La mairie de Joinville le licencie, mais Kevin L trouve un nouvel emploi dans l’animation à Alfortville où il est recruté par La ligue de l’enseignement. Des parents, témoins de la proximité du trentenaire avec les enfants l’interpellent directement, lui intimant de se comporter de façon plus appropriée.
Parfois, Kevin L se livre sur sa vie privée auprès de ces très jeunes enfants, comme lors d’une activité au cours de laquelle les écoliers devaient révéler leurs peurs et phobies pour pouvoir les dépasser. Au terme de ce projet innocemment appelé « espace détente », c’est finalement Kévin L qui confie à l’une des participante à peine âgée de 10 ans qu’il est triste parce que « son amoureuse est décédée et qu’il prend des médicaments qui le font pleurer ».
C’est après la mort de sa compagne des suites d’un cancer que l’homme, titulaire d’un bac pro informatique et d’un BEP en électrotechnique décide d’une reconversion professionnelle pour l’animation. Parallèlement à une vie sentimentale entrecoupée d’histoires de quelques semaines, il s’épanouit comme animateur et créé une association de danse. Depuis les révélations, Kevin L dit avoir peur de sortir de chez lui. « J’ai pu lire sur internet la haine que cette histoire a créé chez les gens. Certaines personnes de mon entourage ne veulent plus me voir », ajoute-t-il. En revanche, depuis l’éclatement de l’affaire, le trentenaire s’est rapproché de son père avec lequel il ne parlait plus.
« Que comptez-vous faire à l’avenir ? », demande l’un des deux juges assesseurs. « J’envisage de changer de domaine d’activité. J’aime le cinéma, les chorégraphies, écrire des histoires, les salles de spectacle. Je souhaiterais également me tourner vers le professorat de danse », répond-il. Pour éviter que le trentenaire ne se retrouve à nouveau en contact avec des enfants, le tribunal correctionnel lui a défendu d’exercer une profession ou une activité bénévole auprès d’un jeune public et a ordonné son classement au fichier des délinquants sexuels. Primo-délinquants, les juges de Créteil l’ont condamné à deux ans de prison aménageable en sursis mise à l’épreuve.
Je suis plus qu’étonné de la tournure de certaines phrases.
Il a été reconnu coupable et pourtant l’article le brosse dans le sens du poil.
la palme : “C’est justement pour réconforter une jeune élève moquée par ses camarades qu’il lui adresse des caresses sur le dos, sur et sous les vêtements lors de la projection d’un film, puis la suit aux toilettes où il l’embrasse sur le front.”
Vous utilisez clairement ses mots : “réconforter” sérieusement ?
Je ne comprends pas ce traitement très favorable d’un point de vue journalistique par rapport à quelqu’un condamné par la justice pour attouchement sur mineur.
Ca ne m’a pas choquée, c’est totalement neutre : ça relate juste les faits. Ça sous-entend que sous prétexte de réconfort, il lui caresse le dos. C’est comme ça que je l’ai lu.
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