Affaire Weinstein, figures féministes historiques et contemporaines, planning familial… Voilà quelques uns des thèmes sur lesquels les profs du collège Édouard Herriot de Maisons-Alfort font plancher 6 classes de 4e pour réfléchir à l’égalité hommes-femmes.
Débats, création d’un journal, conférence, expo… tous les moyens sont bons pour faire réagir les élèves. “Ce travail permet d’aborder dans différentes matières le rapport à l’autre, la sexualité, et libère la parole. Une jeune fille qui subissait des attouchements est venue se confier une année”, témoigne une professeure. C’est aussi une occasion de prise de conscience. “Par exemple, ils pensent qu’il n’y a plus de stéréotype homme-femme, mais quand on leur en montre, il s’en rendent compte”, enchaîne une collègue.Ce mardi 6 mars, avant-veille de la Journée internationale des droits des femmes, c’est Chantal Astier, professeure émérite et spécialiste de la génétique, qui était invitée à venir raconter son parcours dans la recherche scientifique, dans le cadre des actions de l’association Femmes et Sciences.
Dans le hall de l’établissement, le proviseur fait les présentations des trois professeures qui ont mis en place le projet, Audrey Bernard, professeure documentaliste, Marie-Laure Boynard, professeure de Science et Vie de la Terre et Véronique Signoret, professeure d’Histoire Géographie et d’Enseignement moral et civique. Un peu plus loin, des élèves présentent une exposition qu’ils ont réalisée. L’enthousiasme varie d’un ado à l’autre. “On nous a obligé à le faire”, lâche un élève qui concède tout de même avoir “appris qui était Simone Veil“. Manon est plus éveillée. “Cela nous a permis d’avoir un échange avec des personnes victimes de harcèlement, ou investies dans la lutte féministe, lors de la rencontre avec le planning familial notamment. C’est intéressant d’entendre ces voix là”, pointe l’élève. Place ensuite à la conférence de Chantal Astier, occasion de montrer qu’on peut être une femme scientifique, et de casser le stéréotype du vieux savant barbu, mais aussi de pointer les inégalités de salaires et de représentativité femme/homme dans ces filières. “Pourquoi les femmes avancent moins vite dans leur carrière”, demande la conférencière aux élèves. “Parce que les femmes ont moins le temps avec les enfants”; “Elles n’ont pas confiance en elles”; “Il y a des pays où les hommes sont favorisés par rapport aux femmes” tentent les quatrièmes. Chantal Astier répond alors méthodiquement à chaque remarque, en abordant l’idée d’une meilleure répartition des tâches ménagères ou encore de la valorisation du travail des femmes, toujours en se servant de sa propre expérience.
Prochaine étape, la création d’un journal : L’Herriot Citoyen.
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