Depuis l’an dernier, on peut tomber le caleçon entre l’allée Royale et la route Dauphine du bois de Vincennes sans être condamné pour attentat à la pudeur, durant la belle saison.
Au détour d’un chemin, un panneau prévient : «Vous entrez dans un espace où la pratique du naturisme est autorisée.» Derrière, une trentaine de personnes nues lisent, discutent, se baladent. En ce jeudi de début juillet, la canicule s’est un peu calmée, mais l’air est encore de bonne température. «On est né sans vêtements, défend Thierry, et quand il fait chaud, c’est plus agréable d’être nu, il n’y a rien de plus insupportable que de transpirer dans ses vêtements!». Cet habitant d’Alfortville ne s’est lancé dans le naturisme que depuis cette saison, mais s’est tout de suite senti à l’aise. «C’était une sorte de challenge pour moi. Mais en fait, il suffit juste de baisser le pantalon !»
«C’est moins le fait d’être nu que de se sentir oppressé lorsqu’on remet des vêtements», confie Franck. Ce Lyonnais en voyage professionnel à Paris est venu découvrir ce lieu qu’il ne connaissait pas. «L’esprit naturiste, c’est aussi se remettre en lien avec la nature. J’aime marcher pieds nus car c’est agréable de sentir sur quoi on marche, de même lorsque l’on s’assoit». Il regrette l’amalgame fréquent entre naturisme et libertinage.: «Dans le naturisme, le corps est désexualisé. On associe souvent le naturisme au Cap d’Agde mais les naturistes n’y vont plus forcément car il ne s’y retrouvent plus.» Pour le Lyonnais, le naturisme constitue aussi une forme de revendication sociétale, voire politique. «Il y a des origines anarchistes au naturisme. Un homme comme Elisée Reclus pensait que le fait d’enlever ses vêtements pouvait casser les barrières sociales.»
Dans la prairie baignée de soleil, on croise donc des personnes nues mais aussi des «textiles» expression employée par les naturistes pour parler de ceux qui ont gardé leurs vêtements. Des promeneurs égarés affichent un air un peu surpris. «En règle général, il y a toujours une cinquantaine de personnes ici. Les gens viennent s’asseoir et discuter. C’est un lieu convivial où l’on fait vraiment de belles rencontres !» témoignent Michel, Cristopher et Jacques, des habitués qui regrettent toutefois la présence très majoritaire d’hommes. «C’est vrai qu’il y a 80% d’homme en moyenne, un peu plus le weekend. Il faut dire aux femmes de venir ! Le problème, c’est que de nombreuses personnes associent les bois de Boulogne et de Vincennes à la prostitution et sont peut être effrayées.»
La zone naturistes est expérimentée du 14 avril au 14 octobre 2018.
A lire aussi :
Toujours drôle les commentaires sur Cap d’Agde où par exemple “les naturistes ne s’y retrouveraient pas”” sur 3km de plage réservée mais s’y retrouvent sur 150m de d’herbes à Vincennes !! Vraiment MDR
Nous n’avons jamais qu’à peu près un siècle de retard, puisque le droit d’être nu dans les parcs existe en Allemagne depuis 1920. Il n’y a que sous la période nazie que ce droit a été supprimé.
Les Nazis n’ont interdit le naturisme qu pendant un mois, puis l’ont récupéré et l’ont intégré dans l’organisation d’Etat “Kraft durch Freund” (la force par la joie).
Kraft durch Freude, et non durch Freund.
Freund, ça veut dire ami.
Oui Jules, mais en y interdisant la nudité!!!!!!
…”durch Freude”.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.