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Société | Paris | 16/03/2018
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Les retraités du 94 en colère ont battu le pavé à Montparnasse

Les retraités du 94 en colère ont battu le pavé à Montparnasse

7500 selon la police,  30 000 selon les syndicats, les retraités ont donné de la voix ce jeudi 15 mars à Montparnasse. D’Ivry à Noiseau, les Val-de-Marnais n’étaient pas en reste dans les différents cortèges.

“On fait aussi cela pour ceux qui arrivent derrière nous”, motive Richard, venu de Noiseau et syndiqué à la CGT depuis longtemps.  “La moitié des gens ici ont commencé à travailler à 17 ans et quand ils arrivent enfin à la retraite, ils se font ponctionner. C’est de l’argent qu’on leur donnera en moins à nos enfants !”  Face à l’argument du gouvernement Macron qui met en avant des baisses de cotisation social pour les jeunes il conteste : “nous”.

Un peu plus loin, Bruno, journaliste récemment parti à la retraite, regrette également “un reste à vivre moindre par rapports à mes estimations.” Il avait pourtant tout planifié. “J’ai travaillé à mi-temps pendant mes études j’ai donc cotisé très tôt. Aujourd’hui j’arrive à la retraite et on me ponctionne mon argent.”  Avec la hausse de la CSG, il indique perdre 840€ sur une année. Pas de quoi le “faire aller à la soupe populaire” mais diminuer un peu son niveau de vie. “Je vais baisser la qualité de la nourriture que je consomme, compter les séances de cinéma… je ne peux déjà plus aller au théâtre. Aujourd’hui, ce-sont mes parents qui m’aident, car ils ont une meilleure retraite que moi“, témoigne-t-il, alors que plusieurs générations de retraités s’étalent aujourd’hui des jeunes sexagénaires aux presque centenaires en passant par la grosse cohorte des baby-boomers.  “La mobilisation est forte. Dans le métro, une femme m’a dit que c’était sa première manifestation depuis 1984“, poursuit le journaliste retraité.

Cela ne m’empêchera pas de payer ma baguette mais à la fin de l’année cela représente un voyage

“Et pendant ce temps là ils suppriment l’ISF!”,s’agace Danielle,  d’Ivry-sur-Seine, ancienne professeure syndiquée au SNES  depuis toujours. Elle indique perdre 70 euros par mois pour sa retraite. “Cela ne m’empêchera pas de payer ma baguette mais à la fin de l’année cela représente un voyage“, calcule-t-elle. L’ex-prof s’inquiète aussi pour la suite. “Quand on voit les personnes rassemblées aujourd’hui pour les EHPAD, on s’inquiète aussi, surtout que ce n’est pas donné d’y vivre!

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