Loisirs | Val-de-Marne | 14/12/2018
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Se baigner dans la Marne ou la Seine en Val-de-Marne : ça se concrétise

Se baigner dans la Marne ou la Seine en Val-de-Marne : ça se concrétise

Investir les bords de la Marne et de la Seine, pour travailler, nager, se promener, se cultiver, aller au bal… Tel était l’enjeu des Rencontres du tourisme en Val-de-Marne organisées ce jeudi par le Comité départemental du tourisme, sur le thème du bord de l’eau, depuis le bateau Cristal sur Seine, amarré à Alfortville.  L’occasion de faire un point sur la baignade.

Interdite dans les années soixante-dix en raison de la pollution, la baignade en bord de Seine comme de Marne, qui attirait des milliers de citadins en goguette, fait toujours rêver. “Alors que seulement 5% des habitants savaient nager au début du 20 ème siècle, beaucoup ont appris sur les bords de la rivière. Il y a d’abord eu l’installation de postes de sauveteurs, puis ces derniers se sont dit qu’il serait préférable d’anticiper les noyades en apprenant à nager “, rappelle Olivier Maître-Allain, ancien directeur du musée de Nogent-sur-Marne et conférencier. Il y a avait alors les baignades sauvages et celles aménagées, payantes, et pour les rejoindre, certains n’hésitaient pas à se jeter à l’eau depuis un peu plus loin en laissant ses habits dans un coin de la berge. “Je me souviens d’une dame qui venait voir une exposition, qui m’a raconté avoir du traverser tout Nogent en maillot de bain et avoir eu la honte de sa vie“, raconte l’ancien directeur du musée, jamais à cours d’anecdotes.  A l’époque, on apprenait dans un espace délimité, une sorte de piscine entoilée, puis l’on passait un test avant de pouvoir rejoindre les eaux vives. C’est ce genre d’espace délimité qui devrait voir à nouveau le jour dans les années qui viennent, pour plonger dans le grand bain. Pas question d’ouvrir les bords de Seine et de Marne n’importe où, n’importe comment. Dans l’eau, il faut aussi coexister avec les bateaux, sportifs, de plaisance ou de transport de marchandises. Ce serait trop dangereux. “Chaque année, il y a 2-3 noyés qui tentent de traverser la Marne en pensant que cela est facile parce qu’ils savent nager”, confie Jean-François Mailler, président du Comité départemental de canoë-kayak du Val-de-Marne. Il s’agit aussi de ne pas abîmer les berges. La baignade aura bien lieu d’ici quelques années, mais elle sera organisée.

Les architectes planchent déjà sur la question, à l’instar de Jean-Michel Daquin, qui a travaillé au projet lorsque le Val-de-Marne souhaitait candidater à l’Exposition universelle de 2025.  Et de montrer toutes les possibilités de s’approprier un bout de cours d’eau via divers aménagements se fondant dans le paysage. A Nogent-sur-Marne, une étude a été réalisée pour installer une baignade directement en face du petit stade, où sont déjà installés des plates-formes en bois pour se faire bronzer l’été, ceci dans le cadre d’un projet réfléchi avec les villes de Saint-Maur et Champigny a indiqué Lionnel Hersan, directeur des sports de la ville. Objectif : plonger dès 2022!

En parallèle de ces réflexions sur l’aménagement, reste néanmoins un obstacle incontournable à franchir pour autoriser des lieux de baignade : que l’eau soit baignable. Si la pollution industrielle n’est plus un sujet, il reste la pollution bactériologique, rédhibitoire. Le syndicat mixte Marne Vive, qui travaille à rendre la Marne baignable, autour de Paris, a mené ces dernières années des études très poussées à ce sujet, pour évaluer sur une quinzaine de points la qualité des eaux autour de la boucle de la Marne de Gournay à Saint-Maurice.Nous ne sommes pas très loin du but mais deux types de pollutions posent encore problème, celles issues des matières fécales et la bactérie escherichia coli, qui viennent des eaux usées”, explique Eve Karleskind, directrice environnement et assainissement au Conseil départemental du Val-de-Marne. “Ceci est du aux mauvais branchements qui conduisent au déversement d’eaux usées avec les eaux pluviales”, poursuit la directrice. Pour sensibiliser la population de riverains à ce problème, une campagne d’information va être lancée sur le bassin versant du ru de la Lande, à Champigny-sur-Marne. “Le problème est que cela coûte cher d’opérer ces travaux de branchement, mais des aides financières sont possibles via l’Agence de l’eau Seine Normandie, et nous réfléchissons à la manière d’aider les particuliers.”

Les Rencontres du tourisme en Val-de-Marne ont mis le cap sur la baignade, ce jeudi 13 décembre à Alfortville

En attendant, plusieurs sites seraient déjà baignables selon les dernières mesures, mais il faut quatre années de mesures pour pouvoir prétendre à la baignade. Côté Seine, les sites les plus propres sont ceux qui sont le plus loin de Paris, du côté de Villeneuve-le-Roi, Villeneuve-Saint-Georges, Choisy-le-Roi. Côté Marne, il s’agit notamment de Saint-Maurice, en raison du débit plus important après les boucles de la Marne. Les travaux d’assainissement comme la désinfection des rejets de l’usine Marne Aval doivent aussi contribuer à accélérer l’amélioration. D’autres sites ont été repérés comme proche du baignable par Marne Vive : du côté du beach de Saint-Maur-des-Fossés ou de Gournay et Chelles. Dans le Val-de-Marne, dix villes motivées se sont d’ores et déjà portées candidates pour accueillir une épreuve des JO en 2024. Quant à l’aménagement des rives, l’Apur (Atelier parisien d’urbanisme) a identifié 49 plages potentielles à l’échelle du Grand Paris, dont 20 dans le Val-de-Marne.

Restera à trouver des amateurs. Dans le cadre d’une étude réalisée auprès des personnes qui se promenaient, pêchaient ou se trouvaient au bord de l’eau, seulement 9% ont déclaré leur enthousiasme pour pouvoir se baigner dans la Marne a expliqué François Roblot, responsable des études et du développement du comité départemental du tourisme. Au vu du nombre de personnes qui se baignent en douce l’été, participent au Big jump, et surtout des veilles cartes postales montrant les foules de baigneurs sur les anciennes plages de Seine et de Marne dans le département, celles-ci devraient toutefois se remplir lorsqu’elles rouvriront.

La plage de Champigny dans les années 50

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