Euthanasie, sédation profonde… Le sujet est un peu plombant mais l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) n’a pas hésité à provoquer le débat, qui organisait toute cette semaine une opération sensibilisation dans les villes du Val-de-Marne.
Ce mercredi après-midi, deux adhérents avaient ainsi porté leurs pas dans la ville de Cachan, postés près de la rue piétonne. Si certains habitants ne se sont jamais posé la question, peu pressés de se projeter dans la fin de vie, d’autres témoignent. «Un ami à moi avait le HIV (virus du Sida), il a choisi lui même de s’en aller, contre l’avis du médecin», confie une passante. Une autre garde toujours un papier sur elle signifiant qu’elle ne veut pas être maintenue en vie sous traitement médicamenteux. Philippe, l’un des deux adhérents de l’ADMD 94 présent ce jour-là lui donne alors un document à remplir pour son médecin.
«C’est le même combat que pour l’avortement !» aime rappeler Catherine Ruault habitante de Créteil et déléguée départementale de l’association. Elle l’a rejointe il y a cinq ans, suite à la maladie de sa mère. «Ça a été l’horreur, ma mère avait Alzheimer et je n’ai pas retrouvé ses directives anticipées. Je me suis longuement battue contre le chef de service qui a fini par accepter. C’est cette épreuve qui m’a faite m’engager dans l’association. Cela parait toujours très loin… sauf quand tu y es vraiment confronté!»
Chaque année l’ADMD organise une semaine de mobilisation afin d’informer et de militer pour la mise en place d’une loi pour le droit à mourir dans la dignité. Créée il y a 38 ans, elle comporte environ 69 000 membres dans toute la France dont 1600 dans le Val-de-Marne. Un sondage Ifop commandé récemment par l’association montre que 90% des Français sont favorables ou plutôt favorables «au recours au suicide assisté en présence du médecin pour les personnes souffrant de maladies insupportables et incurables», une pratique autorisé dans certains pays comme la Belgique, le Luxembourg ou la Suisse. «Aujourd’hui les personnes qui en ont les moyens vont en Suisse, je connais plusieurs personnes qui l’ont fait, notamment dans l’association» témoigne Catherine Ruault.
L’association a également entrepris d’aller voir tous les parlementaires du département alors que le débat sur la fin de vie est à l’agenda dans le cadre de la révision de la loi sur la bioéthique.
L’association sera présente ce samedi 21 avril au marché de Villejuif puis ce dimanche 22 avril à partir de 10h30 à Créteil ainsi qu’au marché du Kremlin-Bicêtre.
Les unités de soins palliatifs sont et seront probablement toujours en nombre insuffisant ; la mort dans la dignité sera donc pour chacun d’entre nous la dernière préoccupation. Certains, confrontés à des maladies invalidantes, qui génèrent des grandes souffrances ou une dégénérescence de l’esprit pourront faire le choix de décider des conditions de leur mort, leur décision ultime, leur ultime liberté.
On doit comprendre que des médecins ne veulent pas s’associer à ce qui reste pour eux un crime déguisé ; on peut comprendre aussi que certaines religions s’y opposent pour des raisons doctrinales ; mais les uns et les autres doivent respecter cette liberté ultime qui nous appartient.
Des pays européens permettent cela : on n’y a constaté ni abus, pressions ou malveillance des proches, ni suicides non réfléchis, et leurs sociétés sont plus apaisées.
Mais parallèlement, on doit tout mettre en œuvre pour que celles et ceux que des évènements de la vie ont rendus dépressifs soient aidés à ne pas abandonner.
La demande n’est pas que ce soit les médecins et les services de soins palliatifs qui décident, mais que ce soit LA PERSONNE elle même, je demande le droit au suicide assisté dans le cas d’une Maladie incurable, sans espérances de soulagement. C’est le droit de chaque personne de décider elle même pour sa propre vie. Actuellement un pouvoir exhorbitant est laissé aux médecins et à ces services qui décident A LA PLACE de la personne… ce qui est u e privation d’un droit de l’etre Humain. C’est moi qui décide si je veux et peux vivre. En outre, la loi Leonetti Claeys permet une mise en sédation pour le malade incurable, avec aucune espérance d’amelioration Et douleurs trop fortes, mais il s’agit d’endormir le malade qui meurt de faim, de soif et d’epuisement Au bout de 1. 2 voire 6 semaines sous les yeux de sa famille qui l’a voit se rabougrir et se décomposer. Même les pires assassins qui sont condamnés à mort et meurt sous perfusion létale ne vivent pas plus d’une Heure ainsi. Nous sommes plus maltraités que des assassins. Et je paierai pour aller mourir en Suisse à cause de la législation française inique !
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