Société | | 02/03/2018
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Soutien à la présidente du MRN après les insultes d’un site néonazi

Soutien à la présidente du MRN après les insultes d’un site néonazi

Hébergés de l’étranger pour échapper à la loi française qui interdit l’incitation à la haine, les sites antisémites, racistes, homophobes se lâchent sur la toile, sous la confortable protection de l’anonymat. Mi-février, c’est la présidente du Musée de la Résistance nationale (MRN) de Champigny-sur-Marne, Lucienne Nayet, qui a été victime de l’un de ces portails.

Née en 1941 au milieu de la guerre, Lucienne Nayet n’a pas connu son père, Michel Lerman. S’étant enfui d’Ukraine pour se réfugier en Pologne puis en France, ce dernier a été raflé lorsque sa femme était enceinte, interné à Drancy puis déporté et assassiné à Auschwitz. Lucienne a survécu à l’horreur en vivant cachée chez un prêtre en Vendée, grâce à un réseau de résistance. Une histoire douloureuse et longtemps enfouie que la présidente du Musée de la Résistance nationale a commencé à raconter après la mort de sa mère. Ainsi, Lucienne va dans les écoles pour raconter le pire et le meilleur de l’humain dans ces périodes sombres. Mi-février, un article de la Dépêche a rendu compte d’une de ces visites, dans un collège de Pontacq, dans les Pyrénées, alors que Lucienne Nayet est également présidente du réseau Musée de la Résistance nationale en Béarn. C’est cet article et sa photo que le site nazi a caviardé d’insultes et de photo-montages, malheureusement complété d’une kyrielle de commentaires rivalisant d’images et de réactions du même tonneau. Le même site, généreux dans sa haine, s’en prend également à une députée LREM noire dans des termes tout aussi ignobles.

“Ce type d’opération s’inscrit dans une stratégie de provocation visant à donner le plus large écho possible à des discours de haine et de violence qui sans cela auraient du mal à trouver un auditoire en dehors des nostalgiques de l’ordre nazi et des adeptes d’une vision raciste du monde. Tous les adhérents de l’association Musée de la Résistance nationale, reconnue d’utilité publique pour son action pédagogique et mémorielle permanente, sont indignés par l’opération dont a été victime leur présidente et l’assurent de leur totale solidarité et de leur amitié. Ils l’accompagneront dans toutes les démarches qu’elle a entreprises afin de faire interdire ce site et de faire condamner ses rédacteurs, ses hébergeurs, ses financeurs. Une plainte a ainsi été déposée“, a réagi le MRN.

“L’Etat français doit intervenir au niveau national et international, afin que toutes les recherches soient entreprises, et que les coupables soient sévèrement punis. Les propos d’une grande lâcheté ont été émis depuis un site néo-nazi hébergé aux Etats-Unis pour contourner la législation française sur les atteintes à l’humanité de caractère raciste et  antisémite. Mais des moyens existent aujourd’hui, et doivent être utilisés, pour trouver et condamner les coupables. La bête immonde n’est pas morte, son ventre est encore fécond de nazillons qui vomissent toujours leur haine, leurs mensonges, leur négation de l’Histoire et leurs idées fascistes. C’est bien tout cela qui est en arrière-plan de l’attaque contre la personne de Lucienne Nayet“, réclame pour sa part Dominique Adenot, maire PCF de Champigny-sur-Marne, dans son communiqué de soutien à la président du musée.

“Je viens de saisir Madame Nicole Belloubet, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, pour lui demander de porter une attention toute particulière à la résolution de cette affaire. Je sais combien Lucienne Nayet est attachée au devoir de Mémoire de celles et ceux qui, comme elle, ont été victimes de la barbarie nazie. Les propos antisémites, dont elle est victime, témoignent de toute l’actualité de ce combat pour garder intacte la Mémoire de ces crimes”, a également réagi Christian Favier, président PCF du Conseil départemental du Val-de-Marne.

Signaler un site Internet d’incitation à la haine

Un site gouvernemental permet de signaler les sites d’incitation à la haine. Son adresse : https://www.internet-signalement.gouv.fr Attention, le site précise bien qu’il ne sert à rien de signaler massivement des contenus comme on signe une pétition car une action est entreprise par les enquêteurs dès le premier signalement.  Lorsque le contenu signalé est illicite mais conçu à l’étranger, il est transmis à Interpol qui l’oriente vers les autorités judiciaires du pays concerné, précise le site gouvernemental.

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