Jeudi 22 novembre, le territoire Grand Orly Seine Bièvre été retenu parmi les 124 “territoires d’industrie” de France, dans le cadre d’un appel à projets du gouvernement visant à accompagner prioritairement les territoires disposant déjà d’une forte identité industrielle et souhaitant miser dessus. Sur la table au niveau national : 1,36 milliard d’euros qui ne sont pas issus d’une enveloppe spécifique nouvelle mais d’un fléchage d’enveloppes existantes. Impact et enjeux en Grand Orly Seine Bièvre.
Dans le cadre de sa politique industrielle, le gouvernement a entrepris de travailler à la fois par filière et par territoire, et lancé en septembre dernier un projet d’identification d’une centaine de territoires vers lesquels concentrer ses efforts. 124 ont été retenus qui représentent près de la moitié des emplois industriels en France (48%) et 30% de la surface du territoire, avec un taux d’emploi industriel dans leur périmètre de 15,4% en moyennes. Pour les accompagner, le gouvernement prévoit de flécher 1,36 milliard d’euros, en s’appuyant notamment sur la Banque des territoires (la nouvelle filiale locale de la Caisse des dépôts) pour l’investissement foncier, mais aussi sur le dispositif «Territoires d’innovation» (ex-TIGA) des programmes d’investissements d’avenir (PIA) dont un nouvel appel à projets vient d’être lancé la semaine dernière, ou encore sur le budget du volet «filières » du PIA régionalisé. Voir ci-dessous le détail des fléchages opérés pour atteindre 1,36 milliard d’euros. Si ces mesures n’augmentent pas l’enveloppe générale consacrée au développement industriel, elles visent en revanche à en faire bénéficier en priorité les territoires d’industrie, ce qui constitue pour ces derniers un fort enjeu car ils devront aller chercher chaque partie de l’enveloppe promise avec des projets concrets. Et au-delà des 10 millions d’euros en moyenne à récupérer par territoire (si l’on divise simplement le budget par le nombre de territoires), il s’agit de s’en servir comme levier pour développer les investissements.
Relancer l’appel à projet territoire d’innovation
“En 2017, nous avions candidaté à appel à projets TIGA (Territoires d’innovation Grande Ambition, un des appels à projets d’investissement d’avenir, PIA) en fédérant 87 partenaires autour de 120 projets de développement mais nous n’avions pas été retenus. Cette reconnaissance comme territoire d’industrie va nous permettre de relancer le dossier” indique-t-on au cabinet de la présidence du territoire Grand Orly Seine Bièvre. A l’époque, le territoire souhaitait développer 188 millions d’euros d’investissement et comptait sur le PIA pour contribuer à hauteur de 37 millions de subventions et 43 millions d’euros de prise de participation dans des entreprises.
Développer le portage du foncier industriel
Le Grand Orly Seine Bièvre, qui compte beaucoup de sites en pleine métamorphose urbaine, devrait aussi s’appuyer sur ce nouveau label pour développer le foncier disponible à l’activité industrielle alors que, comme l’a pointé une étude de la CCI Ile-de-France en début d’année, l’activité industrielle régionale souffre d’un manque de foncier disponible à prix raisonnable pour poursuivre son développement. “Nous allons publier une étude foncière sur l’emploi industriel et productif pour repérer les sites à potentiel. Dans notre territoire, une dizaine pourraient muter“, précise-t-on au cabinet de la présidence. A la clef : l’implantation d’industries de pointe à forte valeur ajoutée. Parmi les outils qui manquent pour assurer la transition entre le moment de l’identification des sites à muter et l’installation concrète de l’activité, une fois le reste de la mutation urbaine opérée (avec notamment l’arrivée des transports) : celui d’un portage du foncier industriel. Un outil à créer, par exemple sous forme de société d’économie mixte, qui pourrait bénéficier du package d’attentions privilégiées liées à son statut de territoire d’industrie.
A lire : Industrie cherche millions de m2 en Ile-de-France.
Développer le maillage en très haut débit
Alors que le gouvernement a mis la priorité sur les compétences et le développement du numérique dans la présentation de sa politique industrielle, le territoire compte aussi accélérer son maillage en fibre optique des sites stratégiques, qu’il s’agisse d’équipements publics ou d’activités économiques.
Assises économiques du territoire le 20 décembre
Pour piloter ce fléchage des budgets vers les territoires d’industrie, le gouvernement a promis un suivi spécifique de chaque territoire et des contrats doivent être signés au premier trimestre 2019. En attendant, le territoire Grand Orly Seine Bièvre organisera la deuxième édition de ses assises du développement économique le 20 décembre prochain et le président du territoire, Michel Leprêtre, a d’ores et déjà invité le Premier ministre à y participer…
Fier que notre territoire #GrandOrlySeineBievre soit retenu par l’Etat dans la liste des territoires d’industrie. Merci aux partenaires. #manifeste #oncontinue. Bientôt les #Assises économique. M. le 1er Ministre @EPhilippePM, vous êtes invité ! #20déc2018 https://t.co/U9rZ9zz2E3
— Michel Lepretre (@MichelLepretre2) November 22, 2018
Détail du fléchage des 1,36 milliard d’euros
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Merci pour cet article comme toujours très instructif de la part de 94 Citoyen.Com
Il est très satisfaisant que ce Territoire puisse être accompagné par la Banque des Territoires et l’ETAT pour asseoir son développement économique industriel ainsi que de pourvoir aux emplois.
Les Territoires, et en particulier ceux situés à L’Est de la MGP, ont besoin en effet d’investissements économiques pour être plus autonomes financièrement, plus attractifs, et répondre aux besoins d’emploi.
C’est avec plaisir que je constate qu’un rééquilibrage est en cours entre l’Est et l’Ouest de la Métropole.
N’oublions pas cependant qu’un Territoire vit de ses richesses économiques, mais aussi du bien-être inclusif de ses habitants, de ceux qui y travaillent, et de tous les autres qui s’y trouvent.
En tant qu’urbaniste longtemps observatrice de la vie urbaine au sein de villes où j’ai exercé, je fais partie de ceux qui pensent que développement économique et bien-être sont conciliables.
Pour ne pas faire l’impasse du bien-être, n’oublions de mobiliser sur leurs lieux de vie quotidien, populations, associations, TPE, PME, bailleurs… à participer au développement de leur territoire.
Et on obtiendra alors un résultat gagnant-gagnant et des cités plus sereines, ce qui me parait bien plus préférable que de laisser le choix du devenir du Territoire aux professionnels, institutions et investisseurs.
Bien à vous lecteurs de mon commentaire
“accompagner prioritairement les territoires disposant déjà d’une forte identité industrielle ” – D’un point de vue strictement économique, le raisonnement peut se tenir. Mais d’un point de vue aménagement du territoire, si cette expression a encore un sens, c’est une hérésie, car se sont les autres territoires qu’il faut soutenir pour que eux aussi puissent se développer.
Depuis le temps que l’on nous parle des bienfait du numérique et de la dématérialisation, on tarde à voir se développer ce type d’activité qui pourrait revitaliser les ‘territoires’ en déshérence.
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