Grève | | 27/04/2018
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Vélib’ : les salariés en grève poursuivent leur mouvement

Vélib’ : les salariés en grève poursuivent leur mouvement

Depuis bientôt deux semaines, une partie des salariés de l’entreprise Smovengo, en charge du nouveau Vélib grand-parisien, s’est mise en grève. Ils dénoncent une dégradation de leurs conditions de travail suite au transfert de marché et ont bloqué l’entrepôt d’Alfortville.

La remorque chargée de Vélib’, un camion tente de pénétrer dans l’entrepôt mais se voit barrer la route par des palettes enflammées. Des grévistes bloquent l’accès de leur lieu de travail. «IIs se sont foutus de nous, on ne laisse plus rentrer personne», s’exclame l’un des salariés de Smovengo. Ils sont une trentaine chaque jours à se rassembler devant ce dépôt pour réclamer des négociations avec leur employeur. Jeudi dernier, c’est devant l’hôtel de ville de Paris qu’ils s’étaient  donné  rendez-vous, alors que les dirigeants de Smovengo rencontraient la mairie de Paris.

Depuis le transfert du marché de JC Decaux à Smovengo au début de l’année, des salariés se plaignent d’une dégradation de leurs conditions de travail. «Ils nous obligent à travailler de nuit et les weekends, alors qu’avant je travaillais du lundi au vendredi la journée. En plus, ils ont baissé la majoration des heures de nuit de 45% à 10%, donc ça ne vaut plus le coup.! Ils ont aussi baissé nos paniers repas de 12 à 5,73 euros! Dans mon secteur, le 16ème arrondissement, il est impossible de manger la nuit pour ce prix!», explique Samuel, agent de terrain chargé de la maintenance des vélos. Le comparatif de ces salariés qui arpentent Paris pour assurer la maintenance des Vélib’ ne s’arrête pas là. «Ils ne nous fournissent plus de matériel, par exemple pendant cet hiver nous n’avons pas eu de vestes. Nous étions nombreux à porter les vestes de JC Decaux en dessous de nos habits Smovengo. De même, il n’y plus de trousses de premiers secours, et les camions avec lesquels nous conduisons ne sont parfois plus assurés» témoigne Reida.

À la suite de la réunion entre Smovengo et la mairie de Paris, la direction a proposé aux salariés un entretien jeudi matin qui n’a duré que quelques minutes : «Ils nous ont juste proposé d’augmenter les paniers repas de 27 centimes et c’est tout, c’est se moquer de nous», explique Nabil. Les grévistes ont quitté la réunion et sont retournés bloquer, non seulement le site d’Alfortville, mais aussi un second entrepôt à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine).

Parallèlement à ce conflit social, Smovengo fait les frais d’un manque d’anticipation du raccordement électrique des bornes devant accueillir les nouveaux Vélib’. Au cours de la réunion de jeudi, la mairie de Paris a demandé un “plan d’urgence” à l’opérateur pour le remplacement rapide de 3000 Vélib’. Or, la direction du consortium explique que le mouvement de grève n’arrange rien. Un positionnement qui met les salariés hors d’eux. «On ne voulait pas impacter les utilisateurs, mais on a essayé toutes les possibilités pour dialoguer avec les dirigeants et cela n’a eu aucun effet, on avait pas d’autres choix que de faire grève. En revanche, tous les dysfonctionnements des Vélib’ étaient préalables à la grève, ils essayent de nous mettre ça sur le dos alors que de toutes façon leur système ne fonctionne pas», déclare Hamid, un technicien.

A Alfortville, les grévistes ont reçu le soutien du député PS Luc Carvounas et de Génération(S) Alfortville, le comité local du mouvement de Benoit Hamon dont plusieurs représentants sont venus voir les salariés sur place ce vendredi.

 

 

 

 

 

 

 

 

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