A quoi doit ressembler un boulevard urbain au 21ème siècle ? La question divise encore usagers de l’automobile, des transports en commun ou du vélo. En témoigne le débat actuel autour du projet de réaménagement de la RD920 entre la porte d’Orléans et Bourg-la-Reine, qui traverse le Val-de-Marne à Arcueil et Cachan.
Transformer les anciennes nationales décrépites qui jaillissent de Paris, en boulevards urbains rénovés, humainement traversables et praticables par des piétons et cyclistes non suicidaires, tel est le défi des départements de petite couronne qui ont récupéré ces voiries depuis 2006. Depuis la porte d’Orléans au sud de Paris, l’ex RN20 -issue de l’historique route impériale 23 qui reliait Paris à l’Espagne, a ainsi été rebaptisée RD920 dans sa première portion très urbaine qui compte une dizaine de km jusqu’à Massy. Cette véritable autoroute qui sort de la capitale avec pas moins de 8 voies automobiles dans ses premiers km, accueille entre 20 000 et 46 000 véhicules par jour selon ses portions, et traverse le centre-ville de huit communes.
Sa mue a commencé au sud en 2010 par une première phase de travaux de Massy à Bourg-la-Reine (5,7 km), et doit désormais se prolonger au nord de Bourg-la-Reine jusqu’au périphérique (3,8 km). La première étape, qui a coûté 76 millions d’euros à la charge des Hauts-de-Seine, a permis de créer un itinéraire cyclable sur une partie de la route, de végétaliser le boulevard par un terre-plein arboré dans ses parties les plus larges, de réduire les chaussées pour élargir les trottoirs, de revoir le mobilier urbain et encore d’améliorer une voie de bus existante sur une partie du tracé et dans un sens. Au passage, le nombre de stationnements a aussi été réduit. Les travaux complets de cette première phase doivent s’achever d’ici à 2020.
La seconde étape, estimée à 63 millions d’euros, devrait être prise en charge au tiers par le Val-de-Marne et aux deux-tiers par les Hauts-de Seine. Il s’agit de la portion qui traverse Bourg-la-Reine, Bagneux, Montrouge, Arcueil et Cachan. Pour l’instant, cette nouvelle étape en est au stade de la concertation publique, qui se tient jusqu’au 11 mai. Suivra l’enquête publique puis le démarrage des travaux en 2021. Sur cette portion plus proche de Paris, il est aussi prévu d’aménager une piste cyclable sur une partie du trottoir sauf sur une partie de Montrouge où les vélos devront cohabiter avec les voitures dans une contre-allée. Les autres aménagements proposés s’inscrivent dans le prolongement de la première étape.
La suppression partielle des couloirs de bus met les usagers des transports en commun en colère
Si cette mue prévoit plus de végétal et des bandes cyclables, le projet actuellement en concertation reste loin de satisfaire les usagers des transports en commun comme les cyclistes, considéré comme très en-deçà des attentes par rapport aux objectifs de transition écologique de la métropole à l’horizon 2030. La Fnaut (Fédération nationale des usagers des transports) d’Ile-de-France, qui considérait déjà que le réaménagement de la première portion ignorait les bus, a d’ores et déjà réagi pour dénoncer la suppression de deux tiers du linéaire de couloir bus existant. “Nous demandons le maintien d’un couloir bus, au moins vers Paris, en continu depuis l’avenue Carnot à Cachan“, exige l’association qui s’inquiète d’une dégradation du fonctionnement des lignes de bus 187,188 et 197. Vent debout, l’association a entrepris de diffuser quelque 1500 tracts auprès des usagers des bus pour les inviter à donner leur avis dans le cadre de la concertation publique. La Fnaut IDF rappelle par ailleurs qu’en 2004, avant la décentralisation des routes, la DDE92 avait travaillé à un réaménagement de la RD920 “avec couloir bus axial bi-directionel”.
Les cyclistes réclament des vraies pistes cyclables qui ne mangent pas sur les trottoirs piétons
Du côté des cyclistes, on ne se réjouit pas non plus de la proposition de pistes cyclables au milieu des trottoirs piétons, simplement signalées par une couleur différente. “Cela va entraîner des conflits d’usage entre piétons et vélos“, met en garde le porte-parole du collectif Vélo banlieue sud, qui regroupe 17 associations* de cyclistes dont Mieux se déplacer à bicyclette ou Partage ta rue. “Bien-sûr que c’est mieux que l’existant mais ce n’est pas à la hauteur du 21ème siècle. Les travaux vont coûter 60 millions d’euros et nous engagent sur une trentaine d’années”, rappelle le cycliste, invitant à se projeter davantage dans les objectifs de transition écologique affichés par les collectivités. “Avec une largeur qui varie entre 32,10 m et 49,70 m, la RD920 est tout à fait en mesure d’accueillir un tel aménagement“, calcule le collectif Vélo banlieue sud qui réclame des vraies pistes cyclables de 2 mètres de large de chaque côté, séparées physiquement du trottoir et du stationnement, rappelant qu’organiser un parcours sécurisé et efficace en vélo offre une alternative crédible à l’automobile. “2 x 2 mètres, cela correspond aux recommandations du Cerema (établissement public d’étude sur la mobilité et l’environnement)”, pointe le porte-parole du collectif, qui propose, si cela est nécessaire, de mordre un peu sur le terre-plein central végétal plutôt que sur les trottoirs piétons. Les 17 associations locales de cyclistes s’opposent également farouchement aux ruptures de l’aménagement cyclable que le projet se propose de compenser en invitant les vélos à emprunter les contre-allées.
Pour en savoir plus sur le projet : télécharger le dépliant.
Pour donner son avis, envoyer un mail à mobilites.cd92@hauts-de-seine.fr
*Les 17 associations du collectif sont À Rueil ça roule, Antony à Vélo, Dérailleurs de Clamart, Dynamo Malakoff, FARàVélo, Fédération des Circulations Douces de l’Essonne, Mieux se Déplacer à Bicyclette (MDB), MDB Massy, MDB Val de Bièvre à Vélo, MDB Montrouge, MDB Communauté d’agglomération Plateau de Saclay, Millepattes, Paris en Selle, Partage ta rue 94, Provelo91, Sceaux Versailles à Vélo, Vanves en Roue Libre, Venir à Vélo à Saclay.
Les pépés parlent aux pépés
https://www.youtube.com/watch?v=fPd_lXAM3pY
@ Raymond , je vous cite :
“Je ne me pose pas ce genre de question stupide : il ne me viendrais pas à l’idée d’aller de Bourg la Reine à Paris en vélo.”
Je comprends donc mieux pourquoi vous trouvez un aménagement cyclable non nécessaire sur l’ex N20, ou par ” des itinéraires alternatifs” dont on ne voit pas très bien par où ils passeraient.
Je vous remercie.
Espérance de vie du cycliste quotidien, j’ai une bonne nouvelle pour vous Raymond 94 :
https://twitter.com/C_Najdovski/status/992306772332331008
Oh !!! Mais une fois de plus vous n’avez pas répondu à mes questions … Quelle discrétion, vous qui pourriez être un exemple pour nous tous, et non un bouffon radoteur.
Mais comme vous, je me cite : “Mais sans doute êtes vous un pépé retraité, qui prend son vélo pour acheter le journal, et qui ne s’éloigne jamais de plus de 3 km de chez lui, aux heures creuses.”
S’énerver autant pour argumenter si peu, j ‘aimerais avoir votre secret.
Il semble compliqué d’admettre que certaines personnes souhaitent se déplacer à vélo, dans de bonnes conditions.
On a bien compris que ce n’était pas votre cas.
Vous pourriez cependant penser à elle.
A quand une voie réservée aux trottinnettes, Segway et autres engins roulant non identifiés qui sont des engins très dangereux pour les piétons ?
La COP 21 est bien loin et déjà oubliée !
Supprimer les couloirs pour bus et dissuader les usagers de laisser leur voiture au garage pour prendre les bus est radicalement contraire à toutes les bonnes intentions annoncées avec tambours et trompettes il y a 3 ans.
Oui, on veut notre place :
Pour les bénéfices indididules et pour les bénéfices collectifs, les 2.
Il vaudrait mieux un nombre de voies voitures limité, permettant à ceux qui le souhaitent e se déplacer à vélo ou vélo électrique pour des déplacements utilitaire quotidiens, vélo seul, ou couplé à un transport en commun.
On ne peut pas avoir 5 ou 6 voies voitures + du stationnement, et 0 voie vélo
Oui aux pistes cyclables larges et continues, comme dans les pays civilisés, et à Strasbourg.
Pas de piste cyclable protégée, pas de couloir de bus et une 2×3 voies pour les voitures, bienvenue en 1970 !!
Cette proposition est anachronique et ne sera pas durable, des travaux supplémentaires entrainant un surcout seront nécessaires quand on s’apercevra des accidents entre piétons et vélos et des problèmes de circulation des bus.
Faire du vélo le long d’une route ex nationale à deux fois trois voies, en zigzagant entre les piétons et les livreurs qui desserves les commerces, cela me fait rêver …
Il vaudrait mieux développer des itinéraires cyclistes alternatifs, à l’écart des grandes voies de communication, et qui dans un premier temps attireraient les cyclistes de loisir, qui eux existent, et qui pourraient dans un deuxième temps tester les liaisons domicile-travail pour le petit nombre qui ne travaillent pas trop loin de leur domicile.
Si ce n’est sur les grandes voies de communication, sur quelle voie proposer vous Raymond94 de construire un itinéraire cycliste continus, de Bourg la reine à la Porte d’Orléans ?
Et Êtes vous satisfait du projet actuel, en ce qui concerne la cohabitation des cyclistes et des piétons – et la sécurité de ces derniers ?
Pour aller de Bourg la Reine à Paris, je rejoins la gare à pieds et je prend le RER (qui va au-delà de la porte de Paris), et j’en profite pour bouquiner.
Ce qui ne répond pas aux 2 questions. 🙂
Itinéraire alternatif ?
Et sécurité des piétons.
Le vélo ou vélo électrique allant 4 fois + vite que la marche.
Je ne me pose pas ce genre de question stupide : il ne me viendrais pas à l’idée d’aller de Bourg la Reine à Paris en vélo.
Et à propos de questions, vous n’avez jamais répondu à ces questions que je vous ai posé à plusieurs reprises ; où habitez vous ? où travaillez vous ? quel genre de travail faites vous ? quel trajet utilisez vous ? combien de temps mettez vous ?
Je pourrai ajouter une autre question ; quelle est votre espérance de vie, que je me prépare à supporter vos radotage monomaniaques à l’avance.
Mais sans doute êtes vous un pépé retraité, qui prend son vélo pour acheter le journal, et qui ne s’éloigne jamais de plus de 3 km de chez lui, aux heures creuses.
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