Sept ans après le lancement de la renaturation des berges de l’Yerres, Villeneuve-Saint-Georges accélère la transformation du quartier de Blandin en zone humide alors que les inondations de 2016 et 2018 ont rappelé la fragilité de cet espace face aux intempéries. La municipalité vient d’obtenir l’engagement de l’État, des collectivités territoriales et de l’Agence de l’eau pour le soutien technique et financier de ce projet.
Pour rappel, une zone zone humide est un terrain gorgé d’eau de façon permanente ou temporaire. Ces zones sont précieuses car elles font partie des milieux qui ont le plus diminué en France alors qu’elles contribuent à la biodiversité. (Voir la page Wikipédia)
Situé à la confluence de l’Yerres et de la Seine, le quartier de Blandin-Belleplace est régulièrement inondé et les deux derniers épisodes de crues ont causé d’énormes dégâts. De quoi motiver la municipalité à accélérer la cadence des rachats de parcelles. Dès 2011, la mairie de Villeneuve-Saint-Georges s’est consacrée à la renaturation des bords de l’Yerres avec le soutien du département et de l’Agence de l’eau. En sept ans, 60% des 4,4 hectares de berges ont ainsi déjà été rendus à la nature. Aujourd’hui, la municipalité souhaite étendre la renaturation à l’ensemble de la zone rouge du plan de prévention des risques d’inondation (PPRI). Cette zone comprise entre l’Yerres, le chemin des pêcheurs et la rue du Blandin, correspond au lit actif du cours d’eau, autrement dit, l’espace nécessaire à la rivière pour évacuer les importants volumes des eaux de crues.
A Crosne, le parc du Moulin montre la voie
A l’instar du Parc du Moulin situé sur la commune limitrophe de Crosne, dans l’Essonne, Villeneuve-Saint-Georges souhaite renaturer ces 6 hectares aujourd’hui occupés par des pavillons pour empêcher l’Yerres de monter aussi vite et aussi haut qu’au cours des dernières crues. A Crosne, c’est une zone humide de 10 hectares qui a été constituée au début des années 2010 en rachetant des terrains.
La mairie a sollicité la préfecture du Val-de-Marne qui a réuni la semaine dernière des représentants du Conseil départemental, de l’EPT Grand Orly Seine Bièvre, de la Métropole, du Conseil régional, de l’Agence de l’eau, de l’Epa Orsa ainsi que du Syage. “Cette réunion a permis d’acter le principe de l’extension de la renaturation à l’ensemble de la zone décrite. L’Epa Orsa va être chargé de la mission du travail consistant à établir, avec l’ensemble des acteurs, le schéma et son financement, avant d’être définitivement acté”, indique Manuel Menal, directeur général des services de Villeneuve-Saint-Georges.
“L’estimation financière va permettre de voir la somme que vont représenter les acquisitions et les démolitions mais la question de la temporalité reste complexe. Si la renaturation a pris autant de temps jusqu’à présent, c’est parce que la mairie tient à ce que l’achat des propriétés se fasse à l’amiable et pas aux dépens des propriétaires. Marqués par ces deux crues, de nombreux habitants du quartier Blandin-Belleplace nous ont informés de leur décision de vendre leur bien au plus vite. Il était important que nous puissions être en mesure d’acquérir ces biens et le fait que l’ensemble de ces acteurs se soient engagés à nous soutenir nous permet de penser que les riverains n’auront pas à attendre plus de neuf mois avant de pouvoir s’en séparer”, poursuit-il. A terme, la déclaration d’utilité publique du projet pourrait rendre l’acquisition des parcelles beaucoup plus facile mais la mairie espère ne pas avoir à en arriver là.
L’ensemble de ces partenaires doit se retrouver d’ici le mois de mai pour faire le point sur le coût total du projet et sa répartition entre les différents acteurs.
Des projets pour les zones un peu moins exposées
Pour les zones où les aléas d’inondations sont les plus importants comme dans le quartier Belleplace ou à Villeneuve-Triage, la municipalité souhaite imposer des obligations aux propriétaires pour réduire la vulnérabilité des habitations en cas de crue. “Nous souhaitons que les dégâts soient limités dans les logements situés dans ces zones et veilleront à ce que les installations électriques soient adaptées. Nous ne donnerons pas d’autorisations d’urbanisme pour diviser les pavillons et ainsi louer un rez-de-chaussée, où il est strictement interdit de vivre dans cette zone du PPRI. Davantage de contrôles seront organisés pour veiller que personne ne sous-loue des rez-de-chaussée ou des garages. Enfin, nous allons travailler avec Enedis pour résorber la vulnérabilité électrique à ses montées d’eau qui peuvent parfois être source de coupures”, indique Manuel Menal.
Voir le Schéma du plan de prévention des risques d’inondations de Villeneuve-St-Georges
il y longtemps que cela aurait du être fait. une question pourquoi des permis de construire ont été délivré dans cette zone.
Créer une ‘zone humide’ dans une zone inondable est une forte avancée intellectuelle.
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