C’est l’ouvrage indispensable à l’intégration urbaine de la zac des Ardoines au cœur de Vitry-sur-Seine. La construction du pont de franchissement des voies ferrées du RER C et du site de maintenance de la SNCF a symboliquement débuté ce mardi 10 avril. Sa mise en service est prévue d’ici 2021.
Pour l’occasion, le secrétaire d’Etat à la Cohésion des territoires, Julien Denormandie, s’est invité sur la photo aux côtés des élus locaux.
Le futur pont s’élancera sur 160 mètres au dessus de ce réseau ferroviaire qui représente aujourd’hui une véritable coupure urbaine entre la ville et cette zone historiquement industrielle des Ardoines. Large de 29 mètres, il accueillera une voie de circulation automobile à double sens, un couloir réservé à la ligne de bus en site propre TZen5, ainsi qu’une piste cyclable et deux cheminements piétons. Côté verdure, les architectes de ce “pont-paysage” ont prévu de planter des arbres et de mettre des massifs de fleur tout le long du franchissement, souhaitant établir une continuité verte du coteau de Vitry à la Seine. Chacun des modes de transports décrits sera physiquement séparé par des banquettes en béton où l’on pourra s’asseoir. Un banc de 150 mètres doit également jalonner le parcours.
Concrètement, deux culées seront réalisées sur place, aux bornes du domaine ferroviaire, puis cinq piles en béton seront coulées dans la zone enjambée. Une charpente métallique, réalisée en usine doit ensuite être transportée par morceaux sur site et assemblée par soudage. Enfin, le tablier, autrement dit le dessus du pont, sera progressivement glissé sur l’ouvrage. Cette dernière étape générera un certain nombre de contraintes sur le domaine ferroviaire car la descente du tablier sur ses appuis définitifs sera effectuée au cours d’interruptions temporaires de circulation des trains et de coupures caténaires.
Cet ouvrage a été cofinancé par 6 différents acteurs pour un montant total de 53 millions d’euros. La Société du Grand Paris consacre 21,5 millions d’euros, la région Île-de-France s’est engagée à hauteur de 10,53 millions d’euros, l’aménageur Epa Orsa finance 8 millions d’euros, le département du Val-de-Marne contribue à hauteur de 7,45 millions d’euros, enfin l’État (4,51 millions d’euros) et le Grand Orly Seine Bièvre (1 million d’euros) complètent le coût total de l’opération.
Les prémices à un franchissement de la Seine
“Cet aménagement va permettre de répondre aux besoins des acteurs économiques et de la population de la ville, voire de toute cette zone métropolitaine”, se réjouit Michel Leprêtre, président du territoire Grand Orly Seine Bièvre. “Lorsque la direction de Sanofi a appris l’existence de ce projet, ils ont décidé d’ouvrir un accès sur la future gare des Ardoines. C’est la preuve que les entreprises croient au développement territorial de la zone, et pas seulement au tertiaire”, pointe Jean-Claude Kennedy, maire PCF de Vitry. Pour assurer la liaison des Ardoines au reste du territoire, les élus locaux veulent voir dans le lancement de ce chantier de franchissement du réseau ferroviaire, la préfiguration d’un pont au dessus de la Seine, “voire même plusieurs”, murmure Didier Gonzales, maire LR de Villeneuve-Le-Roi et conseiller régional, qui rêve de nouveaux franchissements du fleuve dans le sud du département.
Coup de chapeau ministériel sur le projet
A terme, les zac des Ardoines et de Seine Gare doivent permettre la création sur 300 hectares de 21 000 emplois et de 8000 logements ainsi que de plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés d’équipements et de commerces. “Ce projet est exemplaire parce que c’est l’une des plus grande zone d’aménagement de la région parisienne et qu’il a été réalisé grâce à des partenariats qui se sont concrétisés ici par un contrat d’intérêt national. Nous nous sommes inspirés de ce projet des Ardoines sur le volet aménagement de notre projet de loi sur le logement Elan. Malgré les incertitudes liées l’avenir institutionnel du Grand Paris, vous réussissez ici à forger une identité francilienne, vous portez le Grand Paris des projets et malgré nos divergences, vous pouvez me considérer comme un allié”, a promis le secrétaire d’État auprès du ministre de la Cohésion des territoire. “Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd!”, réagit-on dans l’entourage de Christian Favier, le président du Conseil départemental, qui milite avec les autres patrons de département pour éviter la suppression de cet échelon.
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