Vélo, trottinette, hoverboard, longboard… autant de moyens de se déplacer sans voiture qui créent de nouveaux marchés d’accessoires. Depuis Arcueil, la startup Galanck, en a imaginé un taillé pour la route : le Galuchon, un sac à dos qui fait à la fois GPS et feux de signalisation…
Cet article s’inscrit dans le cadre de la rubrique Histoires d’entreprises et d’entrepreneurs, rédigée grâce au soutien de la CCI du Val-de-Marne, pour donner à voir la géographie entrepreneuriale du département. Voir tous les articles publiés dans cette rubrique.
«Les problèmes de sécurité sur la route constituent le principal facteur de peur chez les cyclistes. Ce n’est pas toujours facile de se faire respecter par les automobilistes. Des équipements tentent d’améliorer leur visibilité mais ils sont très contraignants pour les utilisateurs. Impossible de savoir s’ils fonctionnent lorsque l’on circule. Il ne faut pas les oublier avant de prendre la route et ils peuvent parfois être fragiles», motive Léa Galice, mordue de vélo mais aussi diplômée en management des technologies et de l’innovation.
Manager de projet pendant trois à l’incubateur Paris&Co, la cheffe d’entreprise a eu envie de se lancer dans l’entrepreneuriat à force d’évoluer professionnellement au contact de porteurs de projets. Dès 2016, elle réfléchit à la création d’un sac à dos connecté. «Je me suis d’abord demandée comment faire pour porter des lumières sur moi lorsque je suis à vélo. Puis la réponse m’est apparue comme une évidence. Capacité de transport importante, mains libres, confort, objet du quotidien que l’on porte tous les jours et que l’on oubliera pas, le sac à dos répondait à toutes les contraintes que j’avais identifiées», développe la créatrice.
Concrètement, son Galuchon est alimenté par une petite batterie et signale les directions prises par le cycliste par des bandes de lumières placées sur les bretelles et à l’avant de la housse, qui s’illuminent lorsque l’on freine ou que l’on s’apprête à changer de direction. Pour la fonction GPS, les lanières de devant sont dotées de vibreurs qui réagissent lorsqu’il faut tourner à droite ou à gauche. Pour cela, le sac à dos est connecté à une application mobile maison.
De la bidouille dans le garage à la livraison des premiers sacs
En mars 2016, en pleine recherche pour son projet, Léa Galice rencontre Fabien Plancke, ingénieur en système embarqué, qui planche sur la manière de rendre le sac à dos intelligent. C’est le temps des premiers prototypes. «C’est une étape que nous avons menée en mode garage où tout était fait de façon presque artisanale. Nous commandions des composants électroniques, des bandeaux de led et faisions des tests à l’aide d’un microcontrôleur Arduino. Parallèlement au module permettant de connecter le sac, nous avons aussi conçu une application mobile pour assurer le pairage avec le GPS d’un smartphone.» Les deux associés fondent leur entreprise, Galanck, contraction de leurs noms de famille, et testent eux-mêmes leurs dernières avancées. «Nous avons immédiatement perçu une différence. Grâce aux feux de signalisation, nous étions désormais considérés sur la route comme un véhicule !»
Dès juin 2017, ils se lancent dans leur premier crash test avec une campagne de financement participatif (crowdfunding) sur le site Kickstarter dans le but de tester le marché. Ils enregistrent alors 150 pré-commandes. Ce ballon d’essai est vécu comme une réussite mais l’équipe n’a pas vraiment le temps de savourer cet instant, ayant promis de livrer les premiers sacs pour Noël 2017. Le moment est venu du prototype à la production. «Nous y sommes parvenus dans la sueur, la douleur et le sang», en plaisante aujourd’hui Léa Galice. «Nous avons confié l’assemblage dans une usine en France. Mais au départ, le produit coûtait plus cher à fabriquer que ce que nous le vendions, avec une qualité des finitions insatisfaisante. La partie industrielle du développement de notre produit a vraiment été compliquée parce qu’il contient de l’électronique, de la mécanique et du textile et que les professionnels de chacun de ces trois secteurs ont du mal à travailler ensemble», souligne l’entrepreneure.
Après trois vagues d’itération et un re-développement du produit, Galanck parvient finalement a obtenir un Galuchon de qualité satisfaisante et viable économiquement. Vendu en ligne et dans quelques boutiques de cycle parisiennes entre 160 et 200 euros, le sac à dos se positionne sur le marché de la bagagerie de qualité. L’entreprise travaille dès lors sur la conception de nouveaux modèles et prospecte des clients potentiels à l’instar des livreurs de repas. En tête : un déploiement à l’international dans plusieurs pays européens.
L’accompagnement, clef du parcours entrepreneurial
Pour tracer sa route, la jeune pousse a su jouer en équipe tout de suite. «Au démarrage de la société, nous avions des besoins de financement pour le développement des composants et de l’application, d’autant que le coût d’entrée dans l’industrie est assez élevé. J’ai donc pris contact avec le réseau Entreprendre 94 qui m’a permis de rencontrer beaucoup de mentors. Nous avons ainsi pu obtenir un prêt d’honneur, une bourse French Tech de la BPI et un accompagnement. La CCI du Val-de-Marne m’a aussi proposé de venir pitcher notre projet devant un comité de financement et j’ai intégré un peu plus tard son programme Sup’Excellence qui aide les femmes entrepreneurs. Pendant ces trois dernières années, j’ai participé à de nombreux concours et comités de sélection. C’est ainsi que nous avons pu être incubés au tout début de l’aventure à l’IMT starter d’Arcueil. C’est grâce à cela notamment que nous avons pu participer au CES de Las Vegas où nous avons rencontré nos partenaires japonais actuels», détaille Léa Galice. Depuis, la société s’est installée dans un espace de coworking à la gare de Lyon, géré par Paris&Co. C’est là, que la majorité de l’équipe actuelle s’est formée avec une directrice artistique, deux chefs de projet , un responsable de la logistique et deux postes de stagiaire. En septembre 2018, Galanck a emménagé dans la pépinière d’entreprise Paris Région Innovation Nord Express (Paris 18)
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Malin sauf qu’il n’y a pas de confort à vélo avec un sac à dos car on transpire. C’est pourquoi la majorité des usagers utilitaire au quotidien ne l’utilisent pas.
D’où l’invention du porte-bagage et des sacoches vélo. E même du panier avant.
On fait de nos jours des support étanche de téléphone sur le guidon qui fonctionnent très bien avec même des dynamo dans le moyeu de la roue avant du vélo qui permettent de recharger le dit smartphone ou gps.
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