Une formation expresse en cuisine pour être sûr de trouver du boulot et un restaurant d’application à tester sur place. Ce mardi 26 février à Champigny-sur-Marne, était inaugurée la septième école Cuisine mode d’emploi(s) imaginée par le chef multi-étoilé Thierry Marx, originaire de la ville.
« On est dans le collège qui ne m’a pas gardé. Je ne leur en veux pas, j’ai de merveilleux souvenirs à Champigny » rappelle Thierry Marx. Installée dans l’ancien collège Lucie Aubrac, dont le chef s’est fait exclure « pour des questions de discipline », cette septième école Cuisine mode d’emploi(s) formera une centaine de stagiaires par an. Les locaux sont mis à disposition par le Conseil départemental qui a également réalisé 50 000 euros de travaux d’installation. L’Etat et de nombreux restaurateurs locaux sont aussi partenaires du projet.
« Quand un gamin décroche il faut lui vendre un projet, pas un diplôme »
Mal orienté dans une filière mécanique, et décrocheur, Thierry Marx s’est inspiré de son expérience pour lancer son initiative. « Quand un gamin décroche il faut lui vendre un projet, pas un diplôme » explique-t-il. « En onze semaines, les stagiaires reprennent un rythme et confiance en eux. Ils ne sont plus assignés à un quartier ou à une condition sociale. La formation professionnelle peut être un levier d’intégration social fort », assure le spécialiste de la cuisine moléculaire.
92% de retour à l’emploi
La formation s’adresse aux chômeurs de longue durée, aux repris de justice, aux jeunes sans qualification, aux décrocheurs scolaires, ou aux curieux souhaitant se reconvertir. Le principe? Une formation courte, qualifiante et gratuite, pour permettre à un public fragile de s’insérer rapidement dans un secteur qui recrute. Lancée avec Frédérique Calandra, maire PS du 20ème arrondissement, Cuisine mode d’emploi (s) a démarré dans le 20e avant d’essaimer à Besançon, Marseille, Villeneuve-Loubet et Grigny. Et ça marche : depuis huit ans, les cuisines mode d’emploi(s) ont déjà formé 1550 personnes, avec un taux de retour à l’emploi de 92% et la création de 85 entreprises, expliquent les créateurs de cette institution. Les prochaines écoles ouvriront à Rennes et Toulouse.
Des parcours variés
Les stagiaires campinois, âgés de 19 à 53 ans, ont revêtu toques et tabliers pour préparer des petits fours et des mignardises. Olga a 42 ans. Ancienne auxiliaire de vie, elle peinait à retrouver un emploi et « rêvait de faire une école de cuisine depuis des années, mais c’était beaucoup trop cher ». Lorsque son conseiller Pôle emploi lui a parlé de cette formation, elle a sauté sur l’occasion. Yvan, 27 ans, était agent des finances publiques. Il a démissionné pour faire un métier « où l’on voit ce que l’on produit ». Le jeune homme entamera un stage dans les cuisines de l’Elysée lundi prochain.
A tester : le restaurant d’application Le Collège culinaire
Un restaurant d’application, le Collège Culinaire, est aussi ouvert deux fois par semaine. Situé au 1 avenue Danielle Casanova à Champigny, on peut y réserver une table les mardis et les jeudis. Simonetta y a déjeuné il y a quelques semaines, et le recommande chaudement : « C’était excellent, tant pour les yeux que pour le palais. L’accueil est super ! Et c’est très bon marché! » Pour réserver au Collège culinaire :cme-champigny@outlook.com ou par téléphone au : 07 57 17 79 35
A lire aussi :
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.