Culture | | 07/02/2019
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A Gentilly: la Maison Robert Doisneau explore la photographie humaniste

A Gentilly: la Maison Robert Doisneau explore la photographie humaniste

« En photographiant Pigalle en 1978 et 1979, j’ai découvert un mélange de prostituées, de transgenres, de sans-logis, d’habitués du quartier, de petits commerçants vivant au-dessus de leur boutiques et de touristes », écrit l’américaine Jane Evelyn Atwood, actuellement exposée à La Maison de la Photographie Robert Doisneau de Gentilly. Cet été, c’est Pascal Bastien, un photographe strasbourgeois qui alterne reportages pour la presse et recherche d’auteur en noir et blanc, qui sera à l’affiche. A quelques centaines de mètres de Paris intramuros, l’ancien meublé transformé en musée dans les années 1990, s’inscrit dans l’esprit humaniste de l’artiste, natif de la ville, qui lui a donné son nom.

« Notre cahier des charges se définit par une double programmation : des expositions historiques, dans le champ qui va de l’entre-deux guerres jusqu’aux années 1970, et des expositions qui privilégient comment les photographies humanistes peuvent s’incarner aujourd’hui. On a deux volets : à la fois historique, à la fois contemporain. Jane Evelyn Atwood se situe entre les deux », explique Michaël Houlette, directeur de la Maison Doisneau depuis cinq ans.

La Maison Doisneau présente chaque année entre quatre et cinq expositions.  « On ne trouvera pas des photographies plasticiennes ni véritablement des photographies abstraites ici. Ce n’est pas notre domaine et d’autres le font très bien », prévient Michaël Houlette.  L’important n’est pas non plus la renommée. « On oscille entre des célébrités de la photographie, des sujets connus, et un travail de défrichage. » La rigueur est en revanche incontournable. « Je suis particulièrement exigeant sur la qualité de l’œuvre ou du sujet. Je reçois quotidiennement plusieurs demandes de dossiers, c’est très difficile à gérer. J’ai une programmation qui est déjà définie pour presque un an et demi », indique le directeur, qui doit aussi composer avec son budget. « C’est un petit lieu avec un budget restreint. En revanche, la Maison Doisneau appartient à un réseau très structuré qui s’appelle le Réseau Diagonal. Cela nous permet de faire des co-productions, de l’itinérance d’expositions,  et de mener des projets que l’on ne pourrait pas faire seul. C’est l’un de nos atouts. »

La Maison souhaite aussi présenter les auteurs dans toutes leurs dimensions. « Les lieux qui sont dédiés strictement à la photographie doivent faire rentrer d’autres champs. Quand vous étudiez l’œuvre d’un auteur, parfois, c’est très limité de ne montrer que ses photos, il faut aussi montrer ses écrits, ce qu’il se passe autour en peinture, en dessin, pour bien comprendre son travail d’auteur. »

Pour démarrer l’année, le musée a fait place aux histoires vécues dans la rue des Lombards et à Pigalle, dans le cadre de l’exposition de Jane Evelyn Atwood « Histoires de prostitution, Paris 1976 – 1979 », à voir jusqu’au 21 avril. Pour rencontrer l’artiste, rendez-vous le jeudi 21 février à 19 heures.

La photographie à l’école

Au printemps, c’est le résultat du travail pédagogique La photographie à l’école,  réalisé chaque année avec quelque 200 élèves entre 7 et 11 ans des écoles de Gentilly et alentours, qui sera à l’honneur pendant tout le mois de mai. Cette initiative, démarrée en 2001, invite les élèves à se saisir d’un appareil, encadrés par des photographes professionnels, avec chaque année un thème qui permet d’aller au-delà des selfies avec son smartphone. Le temps qui passe, Lumières et espace, Voisins voisines, Ecritures… Voilà quelques uns des sujets sur lesquels les élèves ont déjà travaillé, en se mettant en situation de reportage. Cette année, le thème de cette 18ème édition est : regarder Doisneau.

Un autre photographe humaniste : Pascal Bastien

Du 14 juin au 22 septembre, c’est un photographe strasbourgeois né en 1970, Pascal Bastien, qui viendra passer l’été à la Maison de la photographie, un autre représentant contemporain de la photographie humaniste. «Son monde est souriant, à la fois doux et tranquillement déjanté. ”Ce n’est pas grave” nous dit-il avec ses images : pas grave la séance chez le dentiste, pas grave le costume trop neuf, trop clinquant et mal ajusté, pas grave les chaussettes trouées, pas grave le café qui déborde et éclabousse la cafetière, pas grave non plus si le cliché qui enregistre tout cela est en définitive un peu flou. Bien au contraire, c’est plutôt drôle et émouvant songe-t-il certainement le dos courbé sur son appareil 6×6. L’antidote à la gravité c’est le vagabondage de l’esprit, la part de hasard et la légèreté du geste qui sait se saisir de l’appareil photographique au bon moment», présente le musée.

INFORMATIONS PRATIQUES

Maison de la Photographie Robert Doisneau
Adresse :
1 rue de la Division du Général Leclerc –  Gentilly
Horaires : du mercredi au vendredi, de 13h30 à 18h30, samedi et dimanche, de 13h30 à 19h (fermée les jours fériés).
Tarif : entrée libre.

 

 

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