Après 18 mois et 5 millions d’euros de travaux, la RD127, qui traverse le centre-ville de Gentilly, était réinaugurée ce mercredi matin. Au programme : une refonte en phase avec l’objectif de diminuer les automobiles et promouvoir la marche à pied et le vélo.
“Le projet s’est nourri des concertations citoyennes qui ont révélé un manque de place pour les piétons et les vélos, de visibilité aussi et donc de sécurité, ainsi qu’une chaussée en mauvais état du fait des réseaux d’eau et de géothermie”, défend Lucile Bouteiller, de la direction des transports du Conseil départemental.
“- Ça fait chouette, regarde ! – Vraiment oui, c’est bien !” s’échangent une mère et sa fille, venues participer à la visite inaugurale, à propos des pistes cyclables. “L’entrée de ville est très bien aménagée, c’est beau. Sur le reste du chantier, il y a encore des améliorations à faire, mais le gros des travaux, même s’ils m’ont paru longs, a été respecté dans les temps“, confie une gentilléenne. “Il manque encore quelques équipements et notamment du mobilier ici et là, qui seront installés très bientôt, mais le calendrier est respecté. Il faut reconnaître que nous avons été chanceux, puisque nous n’avons pas subi d’intempéries majeures”, reprend Lucile Bouteiller avant de s’arrêter devant une noue : “Ce sont des espaces verts qui permettent de recueillir et de filtrer directement les eaux sur place, plutôt que de saturer les réseaux d’assainissement”, explique-t-elle. L’eau de pluie y est stockée pour s’infiltrer ensuite dans le sol et recharger les nappes phréatiques.
“Concernant les nouvelles bandes cyclables que l’on voit, leur continuité a été assurée de l’autre côté de Paris“. Un projet “exemplaire pour une ville de proche couronne”, se réjouit la maire PCF de Gentilly, Patricia Tordjman, qui rappelle que sa commune est bordée au nord par le boulevard périphérique de Paris, à l’est par l’autoroute A6b et en partie à l’ouest par l’autoroute A6a.
Côté automobilistes, ça coince un peu : “- Regarde le bordel que ça crée ! – Et bien il n’y a plus qu’à se passer de la voiture ! – Non, ici c’est un problème de feux. – Mais non, de voitures !“. La branche A est passée de deux voies à une seule, pour laisser plus de place aux piétons. “Ces modes de déplacement doux sont essentiels ; c’est l’avenir”, défendent les responsables du chantier. “Avec le temps, les gens s’habitueront. Je n’utilise plus ma voiture pour des raisons économiques, ce qui m’a finalement permis de confirmer mes convictions écologiques. On a de bons transports en commun ici. Ma seule réserve, c’est le bitume noir : avec les fortes chaleurs estivales, la température va monter d’encore 1 à 2 degrés, d’autant que les trottoirs ont été élargis. Je sais que le bitume clair coûte plus cher, mais ce sera pourtant nécessaire d’y penser avec ces nouveaux climats”, tempère une riveraine.
Moins de places de stationnements, plus d’éclairages publics et d’espaces verts
Au total, 9 nouvelles traversées piétonnes ont été aménagées, 3 plateaux surélevés, ainsi que 60 nouveaux mâts d’éclairage public à led et 1,5 km de bandes cyclables. “Nous avons préféré les bandes aux bordures puisque les voitures ou bus ne se privent pas à l’occasion d’empiéter dessus.” Des zones de stationnement ont par ailleurs été supprimées à plusieurs endroits et notamment ceux en épi. Conseiller régional Libres, Laurent Jeanne profite de la visite pour promouvoir le vélo à assistance électrique qui “améliorera l’audience de ce moyen de transport”. Alexandre, qui habite au 34 avenue Raspail, regrette toutefois les quelques nouveaux stationnements et les pistes cyclables à contresens qu’il juge “dangereuses“. “Quand on sort du parking, on n’a plus qu’une toute petite chaussée, puisque les nouvelles places de stationnement empiètent dessus, on a à peine de la visibilité à droite pour pouvoir s’engager, et, en plus, il faut regarder à gauche si la piste cyclable est dégagée. Et le riverain de réclamer un miroir routier pour éviter les accidents de sortie de parking.
De retour sur la place, les élus ont symboliquement planté un arbre qui se substitue à un ancien qui “gênait de par sa proximité avec les façades.” 1000 m² d’espaces verts ont été créés, pour “développer la nature en ville et donc, son cadre de vie“.
Merci !
Et non Alexandre, les vélos en sens interdit ne sont pas “dangereux”, ce pourquoi des villes généralisent ça à tous leurs anciens sens interdits, visuel :
Au contraire, bénéfique : ça fait ralentir tout le monde, c’est le but.
Plus c’est étroit, plus ça fonctionne, moins d’accidents.
Et finis les voitures aux fesses : le cycliste est gagnant mais l’automobiliste aussi.
Pour rappel Gentilly c’est 14 000 habitants / km2, la densité parfaite pour se déplacer à vélo, car on peut ni conduire, ni garer une voiture au quotidien.
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