Symbole de la modernisation de l’aéroport d’Orly, le nouveau bâtiment de jonction a été inauguré et mis en service mi-avril. A l’approche de la saison des grands départs, le personnel d’Air France tire la sonnette d’alarme, épuisé par la nouvelle configuration des lieux, le manque d’ergonomie du mobilier ainsi que par les pics de chaleur.
Derrière les grandes parois en verres d’Orly 3, les agents aéroportuaires redoutent les épisodes de chaleurs. Il y a deux semaines, armés d’un thermomètre, ils ont mesuré une température de 28 degrés soit deux degrés de moins qu’en extérieur. «Pourtant on nous avait dit que la climatisation était réglée sur 24 degrés, ce qui est déjà haut. Nous avons suggéré d’ouvrir les portes extérieures en attendant que cela fonctionne. Pour nos collègues qui travaillent en mezzanine, les trente degrés étaient atteints. Les passagers aussi ont souffert de la chaleur. Attend-on qu’il y ai un malaise pour intervenir ?», s’interroge Sandrine Fillot, co-secrétaire de la section CGT Air France d’Orly. De son côté le groupe Aéroports de Paris reconnaît que la climatisation nécessite encore quelques ajustements. «Ce sont des équipements très performants mais dont la prise en main et la mise au point est complexe.»
Autre sujet d’agacement du côté du personnel avec l’ergonomie des banques d’enregistrements. Ces postes de travail où les passagers viennent à la rencontre des agents pour faire enregistrer leurs bagages. «Dès que l’on fait plus de 1m70, on est mal installé parce que nos genoux ont du mal à passer sous le comptoir. Ensuite, les écrans devaient être amovibles grâce à un bras articulé mais pour l’instant, c’est à l’agent de se tordre pour le consulter, occasionnant douleurs et torticolis. Nous avons également les antennes wifi situées juste au dessus de nos têtes et avons demandé des relevés pour l’instant sans réponse. Enfin, ces banques nous placent très près des passagers, ce qui n’est pas sécurisant pour nous lorsqu’il faut gérer de l’agressivité», poursuit la syndicaliste. De même, du vieux matériel obsolète équipe les bureaux flambants neufs, occasionnant des coupures et ralentissements informatiques qui nuisent à la qualité de la prise en charge des passagers. Là encore, le groupe ADP admet la perfectibilité de l’ergonomie des éléments du mobilier du nouveau terminal.
Grève du zèle
Par ailleurs, les employés d’Air France se plaignent d’avoir à faire de grandes courses toute la journée entre les halls et des salles d’enregistrement aux salles d’embarquement. «La distance a été largement sous-estimée et impose des cadences infernales au personnel déjà confronté à des problèmes de stress et de dépression. La semaine dernière, nous avons lancé une grève du zèle, en allant à notre rythme, sans courir. Cela a entraîné quelques retards mais il était important d’envoyer un message fort!»
Des couacs qui auraient pu être anticipés ?
Pour Sandrine Fillot, tout ces contre-temps auraient pu être évités si les observations des représentants du personnel avaient été prise en compte. «Nous avons participé à des visites de chantiers avec le CHSCT (Comité hygiène et sécurité des conditions de travail) et avions fait des remarques. Une fois que le bâtiment a été inauguré et mis en service, nous nous sommes rendu compte que nous n’avions pas été entendus. C’est bien normal d’essuyer les plâtres mais ce-sont nos agents exténués qui en pâtissent. Air France ne nous facilite pas la tâche en voulant être dans tous les halls en même temps et en maintenant les effectifs très bas.»
Le groupe Aéroport de Paris assure de son côté avoir associé les compagnies aériennes tout au long de la phase de travaux dans le cadre d’un groupe de travail afin de pouvoir prendre en compte leurs besoins spécifiques. «Il fallait ouvrir le bâtiment de jonction dans les temps, autrement, nous aurions vécu une période estivale très compliquée. Cette ouverture à marche forcée était nécessaire mais nous nous plaçons dans une optique d’amélioration constante. Nous nous sommes laissés des réserves mais nous sommes à l’écoute des moindres remontées d’informations pour améliorer le confort du personnel et des passagers.»
Le personnel appréhende les premiers pics de fréquentation de l’aéroport qui commencent ce weekend du 15 et 16 juin avec les passagers en congés bonifiés qui affluent de toute l’Île-de-France.
Bonjour, c’est bien de parler du personnel Air France. A croire qu’il n’y a qu’eux qui travaillent à l’aeroport ! Que dire des agents de sûreté qui triment aussi dans ce nouvel espace d’embarquement. Eux, ne se plaignent pas d’avoir les genoux qui touchent le pupitre puisqu’ils sont debout tout au long de leurs vacations dans la chaleur et manipulent les bagages des passagers à leur place ! Ils se font sont ignorés, bafoués par les passagers, quant ils ne se font pas incendier alors qu’ils sont là pour la protection de leurs vies. A votre disposition
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