Santé | | 24/10/2019
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A l’hôpital Bicêtre, les médecins font la grève du codage nécessaire à la facturation

A l’hôpital Bicêtre, les médecins font la grève du codage nécessaire à la facturation

Depuis jeudi dernier, des médecins de l’hôpital Bicêtre ont décidé de faire la grève du codage des soins. Cette initiative inédite lancée par le collectif inter-hôpitaux vise à interpeller une nouvelle fois l’AP-HP et le ministère de la Santé sur un manque de moyens chroniques.

Malgré les annonces de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et l’augmentation du budget des hôpitaux de 2,1% consacrée par le vote du budget 2020, les mouvements sociaux se poursuivent dans les établissements de santé, voire s’amplifient. Réuni en assemblée générale le 10 octobre dernier à la Pitié-Salpétrière, le collectif inter-hôpitaux qui coordonne la mobilisation a appelé solennellement à l’arrêt du codage des actes et soin. Depuis, dans plusieurs hôpitaux de l’AP-HP, dont Bicêtre et Paul Brousse en Val-de-Marne, des médecins ont décidé d’appliquer cette mesure.

Ils cessent ainsi de déclarer à la comptabilité de leur hôpital chaque acte médical pratiqué au cours de leur journée de travail. Or, depuis 2004, l’essentiel des ressources des hôpitaux sont allouées en fonction de leur activité dont la mesure se limite au recueil des informations administratives et médicales saisies par les médecins. «Dès que l’on commence à toucher aux finances, au nerf de la guerre, ça fait immédiatement réagir à très haut niveau. Nous aimerions que les médecins de Mondor s’y mettent également», explique le délégué CGT Christophe Pin.

Devant cette initiative, Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris a envoyé un mail au personnel soignant pour les décourager de mener cette grève du codage. «Toutes les données montrent que, plus on facture tard, plus le taux de recouvrement baisse. Toutes les perturbations à l’automne 2019 auront donc des conséquences immédiates sur nos recettes de l’année. Ceci expose donc fortement au risque, dans les années qui viennent, d’avoir à prendre des mesures d’économie pour compenser cet effet retard».

Pour Isabelle Bernard, secrétaire générale de la CGT Bicêtre, la participation des médecins au mouvement témoigne des limites du système actuel. Elle dresse un inventaire à la Prévert des lits ayant fermé dans de nombreux services faute de personnel : neurologie, psychiatrie, chirurgie rénale, hépato-gastro,… En réanimation pédiatrique, réanimation chirurgicale, chimiothérapie, la syndicaliste assure que le seuil fixé par l’AP-HP de nombre minimum de personnel par patient est rarement respecté. Il manque des kinésithérapeutes, des ergothérapeute, des assistants sociaux. L’hôpital Bicêtre risque également la fermeture d’un service unique de médecine de l’adolescent. «Nous avons fait des droits d’alerte pour danger grave et imminent dans de nombreux services. Grâce à la mobilisation du personnel, nous avons obtenu des créations de postes d’infirmier mais la création administrative d’un poste ne débouche pas systématiquement sur un recrutement», déplore Isabelle Bernard.

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