Ce mardi, trois ministres se sont rendus à l’agence nationale de sécurité sanitaire de Maisons-Alfort pour signer le nouveau plan stratégique pour lutter contre les perturbateurs endocriniens. Les chercheurs de l’Anses s’apprêtent à publier une liste pour informer les consommateurs.
Attablés à leurs bureaux, des laborantins surveillent de près les résultats qui s’affichent sur leurs écrans. A leurs côtés, un spectromètre, une machine mesurant la masse des molécules et caractérisant leur structure chimique s’active. C’est grâce à cet outil, notamment, que les chercheurs ont pu examiner entre 2009 et 2015 une trentaine de substances chimiques potentiellement perturbatrices endocriniennes présentes dans des produits de consommation courante (produits de bricolage, colles ou vernis), et émettre des recommandations pour réduire l’exposition des publics vulnérables. Parmi les substances démasquées: le Bisphénol A, entrant dans la fabrication du plastique et responsable de l’infertilité et de cancers, de troubles cardio-vasculaires, de l’obésité ou du diabète. Il est aujourd’hui interdit pour les contenants alimentaires.
Alors que l’agence nationale Santé publique France vient de publier un rapport sur l’imprégnation des polluants au quotidien chez l’adulte et l’enfant, révélant que 100% d’une cohorte de 3000 individus était porteuse (à divers niveaux) de plusieurs dizaines de perturbateurs endocriniens, les ministres de l’Environnement et des Transports, Elisabeth Borne, de la Santé, Agnès Buzyn, et le secrétaire d’État Aurélien Taquet, sont venus signer le nouveau plan stratégique pour lutter contre les perturbateurs endocriniens au siège de l’Anses ce mardi. «Tous les médecins savent que l’environnement laisse des traces dans le corps humain. Mais jusqu’à présent, nous n’avions pas de vision exhaustive sur l’imprégnation des Français et c’est en cela que l’étude de Santé Publique France est emblématique. Elle nous permet enfin de connaître la réalité des faits», réagit la ministre de la Santé.
Concrètement, le plan qui a été signé doit permettre à l’horizon 2022 d’établir une liste publique de perturbateurs endocriniens, de former les professionnels de santé, collectivités et industriels pour trouver des alternatives, et encore de défendre la mise en place de réglementations européennes et d’amplifier les efforts de recherche scientifique.
Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ? Un perturbateur endocrinien est une substance chimique d’origine naturelle ou artificielle qui dérègle le fonctionnement hormonal des organismes vivants. Ils peuvent provoquer des troubles de la croissance, du développement sexuel et neurologique, des troubles de la reproduction, ainsi que l’apparition de certains cancers et maladies métaboliques comme le diabète. Ils se trouvent dans un grand nombre de produits de consommation courante (cosmétique, alimentation, plastiques,…) et dans différents milieux (air, eau, sol). «La communauté scientifique a encore de nombreux défis à relever. Les mécanismes biologiques sont complexes. Dire qu’il existe une perturbation endocrinienne ne revient pas automatiquement à dire qu’il existe un effet sanitaire. Il y a encore tout un travail de fiabilisation de protocoles d’essais à mettre en place pour pouvoir mesurer de tels impacts», tempère Matthieu Schuler directeur de l’évaluation des risques de l’Anses.
A propos de perturbateurs endocriniens, j’ai eu posé la question des risques encourus lors de l’usage des produits pour épilation, des divers produits post-épilations et des produits « after-shave » de nos grandes marques de cosmétologie et de parfum et ce à la lecture de la composition de ceux-ci.
N’y aurait-il pas dans ceux-ci des perturbateurs endocriniens (cf voir la liste parfois astronomique de leurs compositions)
Mais là, on touche à nos fleurons du savoir faire , et alors : « motus et bouche cousue » .
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