Circulation routière | | 01/10/2019
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A vélo, à pied ou en voiture à Saint-Maur-des-Fossés : vif débat en Conseil municipal

A vélo, à pied ou en voiture à Saint-Maur-des-Fossés : vif débat en Conseil municipal

Comment développer le vélo en ville, quelle politique de stationnement pour concilier transition écologique et dynamisme commercial? Ces questions ont nourri une bonne heure de débat au dernier Conseil municipal de Saint-Maur-des-Fossés.

Deux délibérations ont permis le débat. La première, un dont acte, a concerné le bilan de la Commission vélo créée il y a un an. La deuxième portait sur une modification de la délégation de service public (DSP) accordée à Indigo pour contrôler le stationnement automobile. Cette modification prévoit de baisser le prix du stationnement dans plusieurs secteurs commerçants de la ville.

Précisément, le tarif des deux premières heures en zone rouge (payante) passe de 3,2 € à 2 € de l’heure. Rue Lafayette, 50 places passent de la zone rouge payante à la zone bleue (gratuite durant 1h30 ou pour les abonnés résidents). Le parking de la Louvière (le long de la voie de chemin de fer) se voit appliquer un nouveau tarif ‘zone verte’, plus avantageux, pour favoriser la fréquentation de ce secteur moins fréquenté. Le parking Stalingrad (face au marché de La Varenne) aligne de son côté ses tarifs à ceux de la rue, avec la gratuite en août. Au total, la ville compte 1200 places payantes et 5200 places en zone bleue.

Manque à gagner financier

Du côté de l’opposition, les élus ont d’abord pointé un manque à gagner financier. Marie-Pierre Gérard (Saint-Maur demain) a ainsi rappelé que la ville percevait jusqu’à présent 292000 euros et qu’avec ce changement, elle devrait débourser 275 000 euros, soit un différentiel de 560 000 euros.

Elisabeth Bouffard-Savary (PS) a aussi insisté sur ce différentiel de 543 000 euros, considérant cette dépense comme “dispendieuse pour les finances de la ville”et incohérente avec une politique de développement durable, invitant plutôt à expérimenter des zones piétonnes le weekend comme celle de la rue Baratte-Cholet, pour dynamiser le commerce. Comment identifier zone rouge, pas signalisée contrairement à la zone bleue.

Sur l’aspect financier, le maire LR, Sylvain Berrios, a rappelé qu’avant la mise en place de la DSP, la régie stationnement qui faisait l’objet d’un budget annexe était déficitaire de 1,5 million d’euros, compensé par le budget municipal. Une procédure “illégale” épinglée par la Chambre régionale de la Cour des comptes car la loi veut que ce soit l’usager qui paie pour le service rendu. L’élu a ajouté qu’il ne s’agissait pas de nouvelles dépenses mais de “non-recettes”.

Excès de zèle. Jean-Richard Tessier (Saint-Maur Demain) a dénoncé les excès de zèles des agents d’Indigo-Streeteo, citant le cas d’un voisin qui, en avril, a pris un ticket d’une demi-heure rue Baratte Chollet à 16h39 et a trouvé un FPS (Forfait post-stationnement remplaçant du traditionnel PV) daté de 16h38 en revenant déposer son ticket sur son pare-brise. Une amende de 17 € majorée à 30 euros au bout de quatre jours. L’automobiliste, très agacé, déposé un recours rejeté par l’opérateur et a dû payer son amende. Sur ce point, le maire a promis d’intervenir pour que l’affaire soit réglée et indiqué avoir rappelé Indigo à l’ordre pour éviter ces excès de zèle.

Préoccupation environnementale

Denis Laurent (EELV), coorganisateur de la Marche pour le climat à Saint-Maur la semaine dernière dans le cadre de Saint-Maur en transition (photo de une), a lui insisté sur la dimension environnementale, regrettant les “500 000 euros par an lâchés aux automobilistes” et dénonçant une mesure démagogique à quelques mois des municipales. “Vous n’avez pas le courage de faire face aux râleurs!” L’élu a également fustigé le parking de la Louvière, qu’il souhaitait voir transformé en espace vert. “Il est inutile, insuffisamment fréquenté. Plutôt que de la reconnaître, vous baissez les tarifs.” L’écologiste a aussi insisté pour développer les rues piétonnes, indiquant qu’elles étaient “plébiscitées par les commerçants”.

Dynamiser le commerce

Pas certain de ce plébiscite, le maire a invité à concerter les intéressés sur le sujet. L’élu a pour sa part défendu la baisse des tarifs dans les centres commerçants de la ville pour être “concurrentiel” par rapport aux villes voisines. Sur les zones piétonnes le weekend, il a rappelé l’arrêt de la circulation le long des bords de Marne le dimanche, empêchant de rendre la rue Saint Hilaire piétonne, en même temps. Sur la question du parking de la Louvière, il a indiqué que le parking à vélos devant la mairie n’avait pas non plus rencontré son public durant ses deux première années d’installation.

Gratuité du stationnement pour les professionnels de santé
La question du stationnement des professionnels de santé, dont le caducée ne suffit pas toujours à calmer les ardeurs des agents verbalisateurs, est régulièrement posée dans les villes qui ont mis en place le forfait post-stationnement. (Voir article sur ce sujet à Nogent-sur-Marne). A Saint-Maur-des-Fossés, le stationnement est gratuit après enregistrement à la mairie. Le dispositif a toutefois rencontré moins de succès que prévu. Alors que 200 professionnels de santé sont recensés en ville et que la commune tablait sur 150 candidats, seulement 40 se sont pour l’instant enregistrés, malgré des courriers envoyés à chacun, a indiqué le maire-adjoint Philippe Cipriano. Le Conseil municipal de ce 30 septembre a donc décidé de limiter l’offre à 60 professionnels.

Vélo : “il reste du chemin à faire”

La question du vélo en ville a fait l’objet d’un point d’étape sur la commission consultative Saint-Maur à vélo créée il y a un an et qui compte à la fois 7 conseillers municipaux de tous bords et 7 associations. La commission s’est réunie huit fois a indiqué le maire-adjoint Germain Roesch. A son actif : des marquages au sol, la fermeture aux voitures des bords de Marne le dimanche de 9h à 19h, désormais pérennisée toute l’année, la distribution de 6 000 gilets auto-réfléchissants aux élèves, des semaines d’animation “Sans voiture c’est pas dur” dont la prochaine édition se tient du 14 au 18 octobre, l’expérimentation à venir d’un vélobus (dans le même esprit que le pédibus) avec l’école des Mûriers… En parallèle, se poursuit le développement de sas vélo aux 52 carrefours de la ville, l’implantation d’arceaux qui devrait atteindre le millier d’ici à la fin de l’année et encore le développement d’itinéraires cyclables. “Nous souhaitions cette commission et sommes satisfaits qu’elle ait été mise en place mais avons quelques déceptions et surprises malheureuses, a commenté Denis Laurent (EELV), pointant le non respect de la loi Laure qui stipule que “A l’occasion des réalisations ou des rénovations des voies urbaines, à l’exception des autoroutes et voies rapides, doivent être mis au point des itinéraires cyclables pourvus d’aménagements sous forme de pistes, marquages au sol ou couloirs indépendants, en fonction des besoins et contraintes de la circulation.” L’élu a notamment regretté les discontinuités dans les itinéraires cyclables. “Oui il reste du chemin à faire, a reconnu Sylvain Berrios. Il y a aujourd’hui une prise de conscience beaucoup plus importante qu’il y a quatre-cinq ans.”

Pour écouter le débat sur ces sujets lors du Conseil municipal du 30 septembre, visionner la vidéo de la séance ci-dessous de 0h55 à 1h12 pour le vélo et de 1h12 à 2h02 pour le stationnement.

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