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Politique locale | | 27/05/2019
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A Villejuif, les résultats donnent des espoirs à beaucoup de monde

A Villejuif, les résultats donnent des espoirs à beaucoup de monde © Fb

 Malgré sa vie politique tourmentée, cette soirée électorale des élections européennes à Villejuif s’est déroulée dans une atmosphère étonnamment apaisée. A un an des municipales, ces résultats ont donné des motifs de satisfaction à de nombreux prétendants.

Quelques minutes à peine après la fermeture des deux bureaux de vote de l’hôtel de ville, alors que les premiers tas de bulletins dépliés se forment sur les tables de dépouillement, le public s’échange les résultats provisoires. «Aïe le RN en tête, je pensais que la hausse de la participation allait les faire baisser», déplore une jeune femme. Le maire Franck Le Bohellec, qui a quitté LR depuis plus d’un an (selon son cabinet), réagit au score de son ancien parti. «Je me doutais qu’ils étaient donnés trop hauts dans les sondages». A l’extérieur de la salle où se déroule habituellement le Conseil municipal, un homme estime que la jeunesse à énormément pesé sur ce vote. «Les vieux partis n’ont jamais renouvelé leur logiciel. Ils n’étaient plus en phase avec les nouvelles générations qui ne se reconnaissent plus dans le clivage droite-gauche.» 

Dès les premières centaines de bulletins dépouillées, de petites mains prennent quelques notes ou échangent des sms pour réaliser des estimations, c’est le cas notamment du secrétaire de la section locale du PCF, Özer Öztorun, ou de l’insoumis Djamel Arrouche. A l’évidence, les deux formations politiques se jaugent. Gilles Lafon de Génération.s préfère quant à lui se donner un peu de temps avant de commenter les résultats décevant de sa liste au plan national. Le plus enthousiaste en ce début de soirée, c’est Nabil Benbouha, le référent départemental de La République en Marche, qui jubile devant les informations échangées par ses contacts au quatre coins du département. «Il faut garder la tête froide mais j’ai l’impression de revivre le premier tour des élections législatives. Nous sommes en tête partout!»

Pendant quelques instants, c’est le conseiller municipal Michel Monin qui assure l’animation de la salle du Conseil municipal en déclamant de sa puissante voix les résultats de son bureau de vote, s’amusant du nom d’une tête de liste d’un petit parti ou taquinant des marcheurs, impassibles malgré l’obtention du meilleur score. Dans le hall d’entrée du secrétariat de la mairie où les agents du bureau centralisateur veillent au respect des formes et valident lentement les résultats, Alain Caporusso distribue des bonbons pour patienter. L’ambiance est bon enfant.

Les marcheurs courtisés

Un petit groupe d’écologistes s’est rassemblé autour d’Alain Lipietz tout sourire. Ensemble, ils plaisantent en considérant le score réalisé par le parti animaliste. «Il faudra penser à mettre un animal sur l’affiche la prochaine fois !» Lucide, le conseiller municipal ne veut pas se risquer à parier que la performance de son parti se reproduira aux municipales à Villejuif et se dit prêt à s’allier avec une formation politique «démocrate, écologique, solidaire et qui ne ment pas». L’ancien député européen ne ferme pas la porte à un rapprochement à Villejuif avec les marcheurs.

Alors que la soirée traîne en longueur, plusieurs élus pestent contre l’organisation. «On m’a demandé de signer le procès verbal alors que l’agent administratif de mon bureau n’avait pas encore remis les bulletins. On peut dire beaucoup de chose des communistes mais ça se passait beaucoup mieux à l’époque !»  assène Jean-François Harel qui a déjà son petit avis sur les tractations à venir en vue des municipales. «Le maire va chercher à obtenir l’investiture de LREM ou au moins une alliance avec eux. Dans les mois à venir, il va y avoir des rencontres, des discussions dans le but de conserver le pouvoir. Je veux au contraire en finir avec ces vieilles pratiques politique en représentant le mouvement Rebâtir la France», commente l’élu d’opposition.

A mesure que les résultats des bureaux de votes s’agglomèrent sur l’écran de la salle du conseil municipal et donnent un bon aperçu du rapport de force, Pierre Garzon, le chef de file du PCF pour les prochaines municipales, partage son soulagement. «C’est un score désolant au plan national mais au plan local, cette campagne nous a permis de remobiliser énormément. Nous sommes sur le point d’enregistrer plusieurs dizaines de nouvelles adhésions. La personnalité du tandem Brossat-Roussel y est pour quelque chose. Ce résultat nous place dans une bonne perspective pour les municipales».

Finalement, à 00h30, Franck Le Bohellec sort du bureau centralisateur avec les résultats finaux en main et vient les annoncer en salle du conseil municipal devant une vingtaine de personnes. Après avoir relevé une participation en hausse, l’édile énumère tour à tour les scores de chaque liste, accueilli dans un mutisme total, sûrement dû à la fatigue. Renaissance termine en tête avec 20,01% des suffrages, suivi d’Europe Ecologie avec 16,96%, puis du Rassemblement National avec 12,57%. Arrive ensuite le PCF avec 10,92%, devant LFI à 9,66%, PS-Place Publique à 6,78 et Les Républicains à 5,3%. Dans l’entourage du maire, on minimise le résultat des marcheurs. «La dynamique reste en-deçà des résultats du premier tour des présidentielles et du premier tour des législatives.» 

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