Commerce | | 03/10/2019
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A Vitry-sur-Seine, une fleuriste ouvre après préemption de fonds de commerce par la ville

A Vitry-sur-Seine, une fleuriste ouvre après préemption de fonds de commerce par la ville © Fb

Le centre-ville de Vitry-sur-Seine compte de nouveau une fleuriste en la personne de Kaïna Badoud. Son magasin Kaya Fleurs a pu s’installer suite à la rétrocession d’un bail commercial préempté par la ville.

Depuis 2014, les villes peuvent déterminer un périmètre de sauvegarde du commerce et de l’artisanat par arrêté, avec l’accord des chambres consulaires. Cette mesure permet à la ville de préempter un bail commercial (Accès à la location d’un local affecté à une activité commerciale) ou un fonds de commerce (ensemble des éléments corporels et incorporels d’une activité commerciale allant de l’aménagement au droit au bail en passant par la clientèle). Cette mesure a été créée pour permettre aux villes de maîtriser le type de commerces et services qui s’implantent en leur centre et éviter des rues à quasi mono-activité. Au-delà de la possibilité de reprendre un fonds de commerce, le périmètre permet à la ville de disposer d’informations pointues sur son marché car il fait obligation au vendeur de déclarer la transaction à la commune en indiquant le prix et les conditions de la cession, l’activité de l’acquéreur pressenti, le nombre de salariés du cédant et la nature de leur contrat de travail ainsi que le chiffre d’affaires réalisé par le cédant.

«C’est une source précieuse d’information pour caractériser le tissu commercial d’une partie de la ville. Auparavant, nous ne pouvions récolter ce type de données qu’une fois la cession réalisée, lorsque le repreneur prenait contact avec nos service pour d’éventuelles démarches administratives», explique Eric Lauverjat, chef du service commerce et artisanat à la mairie de Vitry-sur-Seine. Pour la ville, le choix de préempter doit revêtir un caractère stratégique. «Il faut que la commune acquière le bien puis elle a obligation de passer un appel à candidature pour le rétrocéder à un commerçant, avec l’accord du propriétaire des murs. Mais en attendant, comme le bien est entré dans le patrimoine de la ville, il lui revient de payer le loyer, les charges et toutes les obligations locatives. Cela représente donc un certain coût pour la collectivité et implique une politique volontariste», explique Eric Lauverjat.

A Vitry-sur-Seine, l’ouverture de Kaya Fleurs, avenue de l’abbé Derry, est l’aboutissement de la toute première préemption commerciale effectuée par la ville, début 2018, suite à la fermeture de l’institut de beauté Maryse. Un appel à candidature a été lancé pendant une durée de deux mois. Parmi la dizaine de porteurs de projets qui ont répondu, s’étaient aussi présentés un poissonnier et un papetier. C’est finalement la fleuriste qui a été retenue car il n’y avait plus que trois fleuristes à Vitry et aucun dans le centre-ville depuis le départ en retraite fin 2016 des époux Lelong qui tenaient le Michelle Fleurs.

«Le choix s’est porté sur l’activité qui faisait le plus défaut à cet axe marchand historique. Le fond de commerce était d’environ 22 000 euros auquels nous avons ajouté un mois de portage. C’est un outil efficace pour éviter le mitage du linéaire commercial du périmètre à protéger mais du fait de nos moyens limités, nous ne pourrions pas nous permettre de faire la même chose pour un commerce dont le fond serait trop onéreux», explique Eric Lauverjat.

Cet outil de préemption est complémentaire d’autres formules comme la mise à disposition de murs avec un loyer aménagé pour favoriser des activités qui peuvent mettre un peu de temps à trouver leur modèle économique. Ce fut le cas à Vitry-sur-Seine pour la librairie Les Mots Retrouvés, installée en place de l’ancienne librairie Lenfant.

La repreneuse, Kaïna Badoud, 36 ans, prend désormais ses marques, qui a ouvert il y a quelques jours. «J’essaye de voir ce qui plaît pour pouvoir m’adapter à la demande», explique-t-elle, de retour de Rungis où elle s’approvisionne. Possédant des attaches familiales à Vitry-sur-Seine, la fleuriste a mûri son projet de création d’entreprise après une vingtaine d’années comme salariée chez un fleuriste du centre commercial Belle Épine à Thiais. «De toutes les avenues et rues de la ville, c’était ici que je voulais m’installer. C’est très animé, nous sommes à quelques pas du futur tramway et il y a de beaux graffitis», motive-t-elle.

L’inauguration officielle de Kaya Fleurs se tiendra ce vendredi de 16h00 à 17h00 au magasin : 17 de l’avenue de l’abbé Roger Derry.

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