Que vont devenir les 1150 salariés d’Aigle Azur ? Comment vont être réattribués les 10 000 créneaux de la compagnie aérienne basée à l’aéroport d’Orly – d’autant plus convoités que l’aérodrome sud-francilien est limité à 250 000 ? Le président du Val-de-Marne et le maire de Villeneuve-le-Roi expriment leurs préoccupations.
Deuxième compagnie aérienne du pays, Aigle Azur a été placée ce lundi 16 septembre en liquidation judiciaire avec poursuite d’activité jusque fin septembre, laissant l’opportunité d’une nouvelle offre de reprise plus conséquente avant ce mercredi minuit.
Dans un courrier au président de la République, Christian Favier, président PCF du Conseil départemental, a alerté sur les conséquences de cette faillite sur l’emploi local, demandant à ce que “la sauvegarde de la compagnie et de ses emplois soit considérée prioritairement par l’Etat quels que soient les scénarii qui vont se présenter.”
Maîtriser les enchères aux créneaux en tenant compte des territoires
L’élu s’inquiète par ailleurs de la réaffectation de ces précieux créneaux horaires en exigeant de prendre en compte leur impact local. “Il me semble essentiel que la réaffectation de ces créneaux puisse désormais intégrer une réflexion allant bien au-delà de l’application de la réglementation. En effet, elle doit impérativement prendre en considération l’intérêt des territoires du sud francilien en tenant compte non seulement de la préservation des emplois mais également des aspects environnementaux (utilisation d’appareils de dernière génération et limitation des appareils les plus bruyants). L’analyse, au cas par cas, des projets déposés devra intégrer la contribution des créneaux à l’attractivité des territoires et à leur connectivité, par vols directs, aux destinations conservant une dimension internationale forte depuis Orly et le lien entre Orly, l’Algérie, le Mali et le Portugal singulièrement.”
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Privilégier l’emploi et l’attractivité économique
Et le président du Val-de-Marne d’inviter à prendre en compte à la fois les aspects sociaux, environnementaux et d’attractivité. “Il est plus que probable que la reprise ou la création d’emplois soit maximisée par des compagnies aériennes s’engageant à développer des bases sur la plate-forme d’Orly car ces dernières génèrent de nombreux emplois tant directs (personnels navigants, personnels au sol) qu’indirects (sous-traitants, entreprises de logistique ou transport, etc.). Or, de nombreux transporteurs, français comme étrangers, ont des plans de développement à court et moyen termes devant être accompagnés notamment en termes d’octroi de créneaux.” L’élu invite à “conserver un aéroport diversifié, tourné vers l’international” en veillant à ce que la réattribution des créneaux contribue à la diversité géographique de l’offre aérienne “en favorisant des projets proposant l’accès, par vols directs, à des marchés à fort potentiel économique et touristique, notamment pour les clientèles import”. Et de rappeler qu’Orly sera le seul aéroport francilien relié par le métro en 2024, lors des Jeux olympiques.
Concernant les aspects environnementaux, le président demande à ce que soient privilégiés “des appareils de toute dernière génération plus performants d’un point de vue environnemental (gros porteurs comme moyens-porteurs)”, et que soit limitée l’utilisation des avions les plus bruyants.
Didier Gonzales veut éviter les gros porteurs
Didier Gonzales, maire LR de Villeneuve-le-Roi et président des élus riverains de l’aéroport, demande lui à ce que les créneaux d’Aigle Azur ne soient pas attribués à des avions gros-porteurs, “lesquels, comparativement aux petits et moyens-porteurs, sont plus énergivores, décollent plus bas et génèrent plus de bruit.” Et l’élu de rappeler que “la pollution atmosphérique des aéroports parisiens représente quatre fois celle du périphérique parisien.”
Les élus protestent contre le bruit des avions. C’est super : une compagnie qui fait faillite ce sont des avions en moins !!! Champagne 🙂
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