(Mise à jour le 8 février avec la mise au point du groupe Front de Gauche) L’heure n’est pas à la détente entre le groupe France insoumise du Conseil municipal de Villeneuve-Saint-Georges, créé en avril 2018 pour s’émanciper du groupe Front de gauche, et ce dernier. Après plusieurs passes d’armes qui ont commencé dès la création du groupe, par un agacement des insoumis de ne disposer que d’un petit bureau pour ses 6 élus, le ton est encore monté d’un cran.
Dans un communiqué publié cette semaine, le groupe LFI rapporte qu’au Conseil municipal du 22 décembre, un élu du groupe Front de Gauche est arrivé en état d’ébriété, lui et un des collaborateurs du groupe. «Outre l’image désastreuse que cela renvoie, nous avons été profondément choqués des propos insultants et menaçants prononcés par ces personnes à la suite de l’intervention de la présidente de notre groupe, Julia Moro, sur le vote du budget primitif, dénoncent les élus. Pour nous cela n’est pas digne d’un état d’esprit démocratique et respectueux des divergences d’opinion. Alors que ce type de comportement ne devrait pas avoir sa place au sein d’un conseil municipal, organe délibérant de la ville, l’absence de réaction de la première magistrate de la ville nous interpelle. Nous ne pouvons accepter que des décisions soient prises ou avalisées par des personnes sous l’emprise de l’alcool, pas plus que nous ne pouvons accepter les tentatives d’intimidation qui découlent (ou pas) de cet état. Cela remet en cause l’intégrité et le sérieux des actes qui sont pris au sein de cette assemblée et nous nous étonnons que la séance n’est pas été interrompue par la maire, garante de la bonne tenue et de l’ordre au sein du conseil municipal», chargent les élus insoumis.
«Il y a de nombreux sujets à traiter à Villeneuve-Saint-Georges et il est regrettable que les communiqués du groupe France Insoumise ne concernent que la taille de leur bureau ou un soit-disant état d’ébriété. Lors du Conseil municipal, l’élu en question a répondu sur le fond à la présidente du groupe LFI, seule à s’abstenir sur le vote du budget. C’était une intervention politique et il n’y avait pas d’insulte. C’est purement scandaleux de s’attaquer de cette manière à un élu», rétorque-t-on au cabinet de la maire, Sylvie Altman, tout en reconnaissant que le collaborateur a eu des mots «désagréables» envers une collaboratrice d’élus et que cela lui a été reproché. «Je n’ai pas été insultée lors de la prise de parole officielle mais en marge de la discussion, insiste Julia Moro. Concernant mon abstention, elle était en accord avec les autres membres du groupe et était motivée par un doute sur la sincérité du budget car beaucoup de choses ont été reportées au budget supplémentaire, notamment la restauration scolaire, en baisse de 33%, qui doit introduire du bio et une alternative végétarienne.»
Mise à jour du 8 février : Dans un communiqué, le groupe Front de Gauche dénonce des “accusations graves et mensongères” et l’élu en question dément avoir été en état d’ébriété.
Pourquoi le groupe sort-il son communiqué début février alors que l’affaire remonte à décembre ? Car entre temps, s’expliquent les insoumis, des demandes d’explication ont eu lieu, jusqu’au bureau municipal du 28 janvier. «Quelle ne fut pas notre surprise d’avoir face à nous du mépris caractérisé par des rires, du cynisme, du déni et des mensonges. (…) À un mois de la journée internationale des droits des femmes, ces propos et réactions nous inquiètent. Nous avons déjà connu des abstentions sur le vote du budget au sein de ce conseil municipal et dans la majorité sans que cela n’appelle à ce type d’intimidation. Par ailleurs, nous nous étonnons que la collaboratrice du groupe PS/PRG, elle aussi victime de propos inconvenants lors de ce conseil municipal, ait reçu des excuses et non la présidente de notre groupe», reprennent les élus LFI. Et ces derniers de revenir au passage sur l’épisode des législatives «où fausses rumeurs, chantages et tentatives de culpabilisation ont été de mise.» Des propos «ignobles» selon le cabinet du maire, qui ne sont pas à placer sur le terrain politique ni celui des relations entre le PCF et LFI mais qui relèvent de positions de personnes.
A un an des municipales et dans un contexte local difficile, qui a vu en 2014 une alliance entre droite traditionnelle et FN être à deux doigts de prendre la ville, ces bisbilles risquent néanmoins de ne pas faciliter l’union. «A titre personnel, je me pose des questions, même s’il y a beaucoup de points qui nous rassemblent. Encore faut-il que la maire sache nous rassembler», témoigne Julia Moro. «Il faut se rassembler face au danger de l’extrême droite. Nous avons besoin d’un rassemblement très large, y compris avec l’implication des citoyens. Une division serait très grave du point de vue de la situation politique et les habitants ne le comprendraient pas», insiste-t-on au cabinet du maire. «Nous sommes encore à un an des élections municipales et nous souhaitons que la situation s’apaise. Je pense qu’il faut une gauche rassemblée, pas avec des logos sur des affiches, mais sur un projet ancré à gauche, à partir des citoyens», pose pour sa part Nathalie Dinner, maire-adjointe LFI et vice-présidente du Conseil départemental.
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Tout ceci révèle que le monde politique expose à toutes les tensions, pas toujours pour de belles raisons!
Les projets réalisés, ceux en cours, ceux en gestation ou à venir sont au-delà du confort des égos et montrent qu’une équipe réalise pour le bien commun.
De l’absence de bienveillance naît l’insulte. De l’insulte naît le ressentiment. Du ressentiment naît la discorde. De la discorde naît la désunion d’où naît la défaite.
De la défaite naît la soumission: les villeneuvois méritent autre chose que cela!
Par son histoire conservée dans nos archives ou marquée dans le patrimoine architectural et urbain, ancrée dans les luttes sociales ou les drames collectifs depuis des siècles, Villeneuve Saint-Georges mérite que ces gamineries cessent.
Personne ne mérite la défaite? Tous l’obtiennent. Où est le Bien?
Serge BECQ
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