Au cours des deux dernières nuits, le commissariat de Boissy-Saint-Léger a été ciblé par des jets de bouteilles d’acide. Trois policiers ont été blessés par les émanations toxiques. Les syndicats alertent depuis plusieurs années leur hiérarchie sur la vulnérabilité de l’hôtel de police. Des renforts de policiers vont sécuriser le site tout au long du week-end.
Dès la nuit de mercredi à jeudi vers 1 heure du matin, des bouteilles contenant de l’acide ont été lancées dans la cour et la rampe d’accès au parking du commissariat de Boissy-Saint-Léger. Elles n’ont miraculeusement pas fait de gros dégâts. La nuit suivante, aux alentours de minuit et demi, trois policiers sont sortis dans la cour, alertés par des explosions. Une nouvelle fois le commissariat était la cible d’une attaque à l’acide. Cette fois, les gardiens de la paix ont été intoxiqués. Des pompiers spécialisés dans le traitement des risques chimiques sont intervenus.
Aussi violente soit-elle, cette agression caractérisée n’est pas inédite au commissariat de Boissy-Saint-Léger. D’où la colère des représentants syndicaux qui réclament davantage de protection depuis plusieurs années. «Il faut attendre qu’il y ait des blessés pour que nous soyons enfin entendus et que l’on agisse. Les bouteilles sont lancées depuis la voie publique, par dessus l’enceinte. Il faut que le commissariat soit entièrement hermétique, entièrement couvert, d’autant que la situation à Boissy empire avec le trafic de stupéfiant à la Haie-Griselle», assure Grégory Bouvier pour SGP Police FO. Du côté d’Alliance 94, c’est l’exaspération. «Une réunion bâtimentaire était organisée il y a plus d’un an à ce sujet avec le service des affaires immobilières de la police. Ce projet a été validée par la préfecture de police. La protection de la cour et de la rampe ont été budgétisée. Mais à chaque fois c’est la même chose, l’administration revoit ses priorités et comme la situation s’était un peu calmée sur Boissy, les travaux n’ont jamais été effectués», regrette Yoann Maras.
Une visio-conférence a été organisée ce vendredi matin, avec les services de la préfecture de police pour prendre des mesures immédiates de sécurisation du site. «Nous avons décidé de doter Boissy-Saint-Léger de renforts supplémentaires, des unités de force mobile pour à la fois protéger le commissariat et assurer le retour au calme et à la tranquillité du quartier de la Haie-Griselle», précise Valérie Martineau, fraîchement nommée à la tête de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne, après avoir dirigé la police du Val-de-Marne. Des CRS sont attendus dès vendredi après-midi mais leur présence samedi avec les manifestations de gilets jaunes pourraient entraîner leur mobilisation ailleurs dans l’agglomération parisienne. La préfecture de police reconnaît que la sécurisation du site a pris davantage de temps que prévu du fait d’hésitations sur la solution la plus appropriée pour protéger le commissariat mais assure que ce sera résolu dans les plus brefs délais. «Nous n’avons pas de situation similaire en petite couronne. Le commissariat de Clichy Montfermeil par exemple qui a été inauguré il y a une dizaine d’année, est protégé par une sorte de auvent. C’est étonnant que les concepteurs du commissariat de Boissy, relativement récent n’y ait pas pensé», conclut Valérie Martineau.
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