Deux semaines après la publication d’arrêtés préfectoraux autorisant le défrichement de 10% du bois Grignon, un espace naturel de 3 hectares, avec la création de 50 logements, l’association Orly-Thiais-Grignon vient de déposer un recours en annulation devant le tribunal administratif de Melun.
Entre la mairie d’Orly et l’association, le dialogue reste impossible et l’on se dispute même sur le nom du litige, bois des roses pour la première et bois Grignon pour la seconde. Le projet a pourtant évolué. Au départ, la municipalité avait prévu un défrichement des deux tiers du bois et la création de 50 logements, d’une résidence pour personnes âgées, d’une voie et d’un parking de 187 places de stationnement. Mais devant l’opposition d’une partie de la population, l’avis très mitigé de l’autorité environnementale et le recours administratif de l’association Orly-Thiais-Grignon, la mairie a revu le projet à la baisse, proposant aux habitants de s’impliquer dans l’élaboration d’une nouvelle trame. «Le promoteur qui avait été choisi pour la résidence seniors craignait de prendre trop de retard à cause du recours et a abandonné le projet. La municipalité s’est donc saisie de cette opportunité pour modifier l’opération», explique-t-on au cabinet de la maire, Christine Janodet.
Le nouveau projet d’aménagement sanctuarise ainsi, soit 90% du bois sur 2,6 hectares. Il comprend la création d’un parc et la construction de 50 logements en bordure de l’espace naturel, sur un terrain moins boisé constitué d’anciens jardins familiaux. Une enquête publique a été lancée pour obtenir de la préfecture la création d’un nouveau secteur de renouvellement urbain dans cet espace situé en zone C du plan d’exposition au bruit de l’aéroport d’Orly et, malgré les observations et contributions des 200 adhérents de l’association Orly-Thiais-Grignon, le commissaire-enquêteur a émis un avis favorable. «L’objet de l’enquête portait sur l’exposition au bruit des avions et il a été démontré que la zone n’était pas concernée par les nuisances parce qu’elle n’était quasiment jamais survolée. A l’inverse, les opposants au projet ont surtout évoqué la question des espaces verts. Le commissaire-enquêteur a considéré que ces observations ne concernaient pas directement l’objet de l’enquête et ne les a pas retenues», rappelle-on au cabinet de la maire.
Considérant avoir été floués lors de l’enquête publique, les adhérents de l’association de protection du bois, eux, dénoncent la publication des deux arrêtés préfectoraux des 11 décembre 2018 et 13 février 2019, créant le secteur de renouvellement urbain sur le bois Grignon et autorisant le défrichement d’environ 10 % du bois. «Personne ne comprend que les pouvoirs publics peuvent rendre constructible un espace boisé qui à l’origine ne l’est pas, dans un environnement aussi dégradé que le nôtre. Plus ils parlent de citoyenneté et de démocratie participative, moins elle existe dans les faits. Le seul endroit où elle peut encore s’exercer est le tribunal administratif. C’est donc devant celui-ci que notre association entend obtenir l’annulation des deux arrêtés préfectoraux”, annonce l’association. Raréfaction des espaces boisés en région parisienne, imperméabilisation des sols, risques d’inondation, entrave à la biodiversité, incohérences par rapport aux documents d’urbanisme… tels sont les arguments avancés par l’association pour qui aucun logement ne doit être construit dans le bois.
Voir les articles précédents sur le sujet
Souhaitons que n’aboutisse pas ce néfaste projet destructeur et inutile .
J’avoue que j’ai du mal à comprendre. Cet espace est protégé par une “grande marguerite” (= espace vert d’intérêt régional à protéger ou à développer ) , plus un parcours de trame verte, dans le Schéma directeur de la Région Ile de France actuellement en vigueur (cf http://www.laveniravillejuif.fr/spip.php?article583 , et ici en annexe des extraits du Schéma directeur : http://lipietz.net/La-raison-de-Parti-y-en-a-marre ) .
Je croyais que le SDrif était opposable aux tiers (par exemple aux municipalités et aux promoteurs). Qu’en est-il ?
Oui il est opposable , et l’association a déposé une demande d’abrogation partielle du PLU pour cette raison.
De notre côté nous avons du mal à comprendre votre position car lors du conseil territorial du 26 septembre 2017 vous avez signé la délibération N°2017 -09-26-765 approuvant la création d’un secteur de renouvellement urbain autorisant la construction des 50 logements sur le secteur des Roses à Orly, qui n’est autre que le Bois Grignon
Les 88 membres du conseil territorial, dont de nombreux écologistes , ont signé et approuvé à l’unanimité ce nouveau projet SRU en zone C du PEB d’Orly.
Parce que ce vote porte sur la création d’un secteur de renouvellement urbain et non sur le programme qu’on met dedans (qui ne figure que dans les attendus). Le programme lui même restera soumis à la loi et, comme vous le confirmez, au Sdrif.
De nombreux écologistes du Grand Orly Seine Bièvre sont opposés à ce projet, participent (même en venant de loin) aux manifestation qui s’y opposent et défendent la “grande marguerite” du Sdrif que leurs élus régionaux ont votée. Voyez ici : http://www.laveniravillejuif.fr/spip.php?article583 .
Si cela vous amuse de protester contre eux, faites, faites, nous continuerons pour notre part à défendre le Bois Grignon.
Il n’est nullement amusant pour une association de se retrouver en 2019 , seule à porter devant la justice des recours contentieux sur le plu , les SRU , les demandes de défrichements, tout en sachant que le dossier de permis de construire sur le Bois Grignon est déjà en cours d’instruction.
A Villejuif nous procédons ainsi, et il nous arrive de gagner ! Mais pas en tapant sur les alliés. Bonne chance donc.
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